24-04-2024 10:35 - Promouvoir la Souveraineté Alimentaire en Mauritanie : défis et perspectives selon l’approche AMAD et CERAI

Promouvoir la Souveraineté Alimentaire en Mauritanie : défis et perspectives selon l’approche AMAD et CERAI

La souveraineté alimentaire consiste à assurer la capacité des personnes à prendre des décisions concernant leurs territoires, ainsi que leurs modes de production et de consommation d’aliments, conformément à leurs propres valeurs.

C’est un concept crucial dans le contexte mondial actuel, en particulier dans les pays où les taux de malnutrition sont élevés comme la Mauritanie. Un pilier des actions AMAD/CERAI est la promotion de l'utilisation durable des ressources naturelles dans le cadre de la transition agroécologique, une approche en faveur de la souveraineté alimentaire et d'un développement rural durable à la base paysanne, ainsi que de l'amélioration des compétences des agro-éleveurs et agro-éleveuses familiales par le biais d’interventions de développement.

Actuellement, nous sommes dans une période de crise mondiale qui a provoqué une accélération de la pauvreté et du manque de crédit où les familles qui avaient du mal à avoir une source de revenu constant se retrouvent dans l’obligation de réduire leurs consommations journalières ou d’effectuer certains sacrifices qui compromettent souvent leur avenir et leur dignité, comme c’est le cas des ventes des équipements de la maison ou des habits, etc.

La Mauritanie importe une grande partie de ses denrées alimentaires, ce qui la rend vulnérable aux fluctuations des prix sur le marché international et aux perturbations dans les chaînes d'approvisionnement mondiales, la dépendance aux importations alimentaires étant un des défis majeurs pour assurer sa sécurité alimentaire.

Un autre problème à souligner est le changement climatique, la désertification, la sécheresse et la dégradation des terres et des ressources qui réduisent la disponibilité des terres arables et affectent la production agricole, ce qui compromet la sécurité alimentaire.

À tout cela, nous pouvons ajouter le faible accès des agriculteurs et agricultrices familiales aux semences de qualité, aux fertilisants et aux technologies agricoles appropriées, ce qui entrave leur capacité productive et les conduisent à accroître leur productivité et leurs rendements et à une vulnérabilité aux effets du changement climatique.

Nous ne devons pas oublier que la Mauritanie est particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique, tels que les sécheresses plus fréquentes et les précipitations irrégulières, ce qui affecte la production agricole et la disponibilité des ressources en eau.

Malgré ces challenges, la Mauritanie dispose de moyens et de possibilités pour renforcer sa souveraineté alimentaire. Parmi les ressources disponibles, plusieurs acteurs de développement ont soutenu l'État mauritanien grâce au financement étranger pour mieux soutenir sa souveraineté alimentaire.

Il est ainsi que l’Association Mauritanienne d’auto-développement (AMAD) et le Centre d’Études Rurale et d’Agriculture International (CERAI), une ONG espagnole, ont mis leurs expertises à disposition de la population vulnérable dans l’objectif de contribuer à une avancée significative sur la souveraineté alimentaire dans la vallée du fleuve Sénégal au sud à travers des actions parmi lesquels souligner des initiatives telles que des investissements dans l'agriculture locale.

À ce jour AMAD/CERAI ont appuyé plus de 500 exploitations familiales dans les régions du Trarza et du Gorgol sur des techniques durables de production en dotant des équipements et de matériels de production dans l’objectif de promouvoir l'investissement dans l'agriculture locale, en particulier dans les zones rurales, pour contribuer à renforcer la production alimentaire durable nationale et améliorer la nutrition et les moyens d’existence des familles rurales.

D’autre part, l’un des chevaux de bataille d’AMAD et CERAI consiste à encourager l'adoption et le maintien de pratiques agroécologiques durables par les populations, telles que l’accès aux semences locales, à l’eau et aussi la conservation des sols comme l’une des solutions pour aider à restaurer la fertilité des terres. La diversification et la durabilité sont un pilier pour améliorer la résilience humaine face au changement climatique.

Un exemple est la mise en œuvre de la technique de la Kassine, un outil multi usage agricole de traction animale, facilement utilisable par les paysans qui permet de travailler la terre sans endommager le sol. AMAD et CERAI, avec l’accompagnement de Promatta Internationale, ont introduit plusieurs innovations techniques dans le bassin du fleuve Sénégal comme celle de la kassine, une méthode de mécanisation qui entraîne une amélioration de l'économie agricole car elle améliore la fertilité des sols pour plus de rendement.

Pour assurer la durabilité de la production locale, il a été nécessaire de revenir aux habitudes culinaires locales et de récupérer les cultures traditionnelles.

Cela a permis d’une part la revalorisation du potentiel local et aussi accroître la production de certaines graminées qui étaient devenues des repas de prestige, ce qui a abouti à la promotion de systèmes alimentaires territoriaux. Pour aider à cette amélioration de la nutrition, AMAD et CERAI ont également encouragé la diversification des cultures, en assurant un accès à une variété d'aliments nutritifs et à réduire la vulnérabilité aux chocs climatiques.

L’approche est complétée par le soutien aux exploitations familiales agricoles en fournissant un accès accru aux moyens de production et à la formation agricoles, à la plantation des arbres, au renforcement de la chaine laitière locale, à l’intégration des petits ruminants et volailles pour contribuer à stimuler la production familiale agricole et à réduire la pauvreté rurale.

Une démarche qui accompagne ce processus est le plaidoyer en faveur des paysans locaux, sans oublier la question d’accès au marché local qui est au centre d’intérêt des personnes paysannes à cause des importations et de la concurrence venue du Maroc, le Sénégal et à l’international. AMAD et CERAI ont contribué à défendre l’intérêt des producteurs et productrices familiales afin de les organiser en chaîne de valeur et de les assurer certains marchés.

À terme, la promotion de la souveraineté alimentaire en Mauritanie est essentielle pour garantir l’accès à une alimentation saine et durable en quantité et qualité suffisante et le bien-être de sa population.

AMAD et CERAI, grâce au financement de la Generalitat de Valencia, ont investi dans l'agriculture locale, en adoptant des pratiques durables de l’approche paysan – paysan comme la mise à disposition des relais formateurs et d’accompagnement en soutien des agriculteurs et agricultrices familiales pour améliorer la production et la diversification agricole.

Cela démontre que la Mauritanie peut relever les défis actuels et créer un avenir plus sûr et plus prospère pour tous ses citoyens.

AMAD/CERAI

Avril 2024

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Source : Diakité
Commentaires : 1
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Commentaires (1)

  • mystere1 (F) 24/04/2024 11:30 X

    Avec, les enjeux des changements climatiques, chaque pays, doit privilégier, pour anticiper, en se préparant, à ses conséquences, sur l'environnement, ainsi, parlant, en particulier, de la Mauritanie, vu, qu'on a des terres fertiles, malgré, qu'on est un pays sahélo-saharien, l'Etat, doit, renforcer, en moyens financiers, matériels et autres essentiels, pour les travaux agricoles surtout, ainsi, que d'autres domaines de labeurs, conduisant, à la productivité, pour le développement ! la majorité, de la jeunesse, est au chômage, au lieu de les laisser, galérer, errer, aller chercher du travail par çi et là, etc...on doit, faire une incertion, de ces chômeurs désespérés, en créant, plus d'emplois, or, l'agriculture, est essentiellement, vital, pour le développement, d'un pays, or, les terres mauritaniennes, sont richement, fertiles, malgré, la zone désertique du pays ! il faut, que le ministère de l'agriculture, joue pleinement, son rôle, en collaborant, avec son collègue ministère de l'emploi, pour créer, beaucoup d'emplois agricoles diverses, mais aussi, celui du Finance, fera le reste, on sait, que notre président, est quelqu'un de bon, bien, et à l'écoute, ainsi, il sera fort ravi, et donnera le feu vert, quant on l'informera, des soucis du peuple ! Mais, aussi, le ministère de la femme doit coopérer, en soutenant, plus de femmes, travailleuses, braves, ces créatrices, transformatrices, innovatrices, etc...actrices, de développement du secteur agricole, artisanale, et autres domaines productifs, on doit soutenir, financièrement, ces braves dames, bref, le pays doit plus travailler, pour produire du local et consommer, du Bio.