23-12-2011 20:00 - Accrochages entre combattants du Polisario et trafiquants en territoire mauritanien
Combattants du Front Polisario et trafiquants de drogue se seraient livrés, il y a quelques jours, dans la région d’El Hank, à des accrochages meurtriers ayant conduit à la mort de deux " célébrités ", dans le domaine du trafic, du même acabit qu’Oumar El Moctar.
C’est une information que les médias publics n’ont pas relayée parce qu’elle semble revêtir le sceau du "secret " ou de la banalité n’impliquant pas directement l’armée mauritanienne et n’ayant pas trait aux salafistes d’Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI). Double tête " et Robio ont aidé dans la plupart des opérations de prise d’otages et ont été tué dans la bataille d’El Hank.
Mais de plus en plus, la bataille qui a opposé des éléments du Polisario à des trafiquants, sur le territoire mauritanien, et qui est considérée comme l’une des plus féroces jamais survenues dans le Sahara, livre ses secrets.
Les trafiquants sont accusés d’avoir facilité aux preneurs d’otages le kidnapping, dans les camps du Polisario, de deux Espagnols et d’une Italienne. La nouvelle opération a été menée par les combattants du Polisario pour démentir les soupçons de " complicité " qui pèsent sur l’Organisation après cet enlèvement mené dans leur " capitale politique " de Tindouf, au sud de l’Algérie.
Et pour prouver sa bonne foi, la direction politique du Polisario a engagé deux trafiquants notoires et connaissant parfaitement les coins et recoins du Sahara, et a engagé une bataille avec un groupe de contrebandiers au cours de laquelle les deux hommes seront tués.
Et pour revenir un peu en arrière, Mohamed Yahya, un arabe malien plus connu sous le nom de " Double tête ", était prisonnier d’Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI) dirigé par Moctar Belmoktar. Tout le monde s’attendait à son exécution étant accusé de complicité avec les services de renseignements des pays de la zone. Sauf que Mohamed Yahya devait survivre grâce à un solide réseau de relations, allant du camp Rabouni (Polisario) à Toumouctou (Nord) et même en Mauritanie, selon les dires de quelqu’un qui l’a bien connu. Car, dans ce vaste Sahara, l’on a besoin de tout individu qui peut offrir un service, surtout quand les réseaux de trafiquants prennent de l’ampleur, eux qui alimentent l’économie locale et déterminent l’influence des hommes dans la zone.
L’homme fut ainsi libéré pour revenir à son occupation d’antant. Et l’on ne sait pas, avec précision, la nature de " l’aide" que Yahya " double tête ", Oumar Essahraoui, un ancien détenu en Mauritanie et un troisième homme connu sous le nom de " Robio " ont fourni à des Sahraouis de l’intérieur dans l’enlèvement des trois ressortissants occidentaux, mais ce qui est sûr c’est qu’ils disposaient des atouts nécessaires (connaissance parfaite du Sahara) pour mener ce genre d’opération.
Relations d’intérêts
De plus, ils étaient liés à des chefs militaires du Polisario, des commandants de l’armée dans le nord Mali et offraient de précieux services à Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI), dont le plus important est l’enlèvement des ressortissants catalans, sur la route reliant Nouadhibou à Nouakchott, tout comme Oumar Es-sahraoui, qui ironie, du sort, aidera à acheminer ces mêmes otages vers la frontières burkinabé, à la libération.
"On se rappelle, à propos de cet homme, que des journaux algériens avaient accusé à l’époque la Mauritanien d’avoir " empoché le prix de sa transaction avec l’Espagne pour la libération des deux humanitaires qui étaient retenus par AQMI ".
Les journaux algériens ont qualifié l’octroi par le gouvernement espagnol d’un avion de reconnaissance à la Mauritanie au prix symbolique de 100 euros " de reconnaissance de la part de Madrid au président Ould Abdel Aziz " pour le rôle joué par Nouakchott dans la transaction avec Moctar Belmoctar alias Belaour ayant conduit à la libération des deux humanitaires espagnols. " Pour le journal " Al Khabar ", la livraison de cet avion entre dans le cadre de la libération d’Omar Es-sahraoui et son " extradition " vers le Mali.
Liquider des " témoins gênants " ?
Des sources tribales dans le nord Mali affirment que la " bataille d’el hank " a été engagée " pour se débarrasser de témoins devenus gênant ". Cette bataille aurait pu également passée inaperçue, si elle n’était menée par le Polisario, lui-même, dans une zone supposée être fermée par l’armée mauritanienne ! Sauf que le Polisario a rapidement fait écho de cette bataille aux médias, voulant sans doute la présenter comme partie intégrante de la lutte contre le terrorisme, sans que l’on sache vraiment si le groupe de combattants sahraouis qui a livré bataille aux trafiquants a profité tout simplement d’un moment d’inattention de l’armée mauritanienne pour mener cette incursion dans la zone d’El hank.
La tribu du trafiquant malien tué dans ces combats a menacé de le venger mais cela ne sort pas du cadre des conflits latents qui surgissent, de temps à autre, entre tribus du Sahara. Le groupe salafiste qui a annoncé sa responsabilité dans l’enlèvement des otages européens, tout comme dans les opérations de kidnapping précédentes, cherchent à en tirer rançons puisque les gouvernements occidentaux ont toujours affiché leur disposition à payer. Et c’est ce qui fait dire à un connaisseur que le groupe dissident d’AQMI, qui a annoncé détenir les Occidentaux enlevés récemment (2 Espagnols et une Italienne) veulent s’assurer un autofinancement en monnayant leurs " précieuses " prises.
JOB.