Cérémonie haute en couleur, le vendredi 28 juin 2013 à l’Hôtel Hilton de Yaoundé, avec un podium composé des représentants de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI)...

...de l’Organisation Africaine de le Propriété Intellectuelle (OAPI) et des Ministères de l’Industrie, de la Culture, des Relations extérieures camerounais, en plus d’une large audience rehaussée par la présence de plusieurs membres du corps diplomatique basés à Yaoundé, capitale de la République du Cameroun où se trouve le siège de l’OAPI.

Selon Monsieur Paulin Edou Edou, Directeur Général de l’OAPI, l’excellence d’une région, pour parler l’Afrique, dépend de sa capacité à attirer les plus brillants spécialistes du monde entier.

C’est le cas pour ce Master qui draine des sommités pour l’encadrement des apprenants. Des chairs de plusieurs institutions de renom sont en effet mises à contribution pour le rayonnement de cette formation. Il revient maintenant aux Etats de donner aux lauréats de cette formation l’opportunité d’exercer l’expertise, durement acquise, au profit des secteurs concernés.

Cette troisième promotion du Programme de Master II en droit de la Propriété Intellectuelle, conjointement offert par l’Université de Yaoundé II, l’OMPI et OAPI, comptait 37 auditeurs de dix-sept nationalités dont notre compatriote Mohamed Ahmed Elkory, économiste de formation, journaliste à ses heures, qui vient ainsi ajouter une nouvelle corde à son expertise.

Cette formation de qualité n’est pas vraiment une promenade de santé. En effet, elle s’est déroulée en trois étapes: enseignements à distance pendant 4 mois, étape au cours de laquelle les candidats devraient réussir avec succès un nombre déterminé de cours par correspondance se rapportant à la propriété intellectuelle.

La seconde étape a trait aux cours magistraux et les travaux dirigés qui se déroulent, pendant cinq mois à l’Académie de la Propriété Intellectuelle Denis Ekani de l’OAPI, y compris trois semaines de stage pratique au siège de cette institution à Yaoundé.La troisième étape consiste en examen (écrit et oral) et une soutenance de mémoire sur un des nombreux thèmes des droits de la propriété intellectuelle.

En l’occurrence, notre compatriote a rédigé et soutenu un mémoire intitulé « La protection des Indications Géographiques et l’enjeu pour l’espace OAPI » avec mention très bien. Au sortir des différentes étapes de l’examen, notre compatriote s’est avec une mention assez bien, ce qui fait honneur à notre pays, membre fondateur de l’OAPI, institution vieille de plus cinquante ans.

Une Indication Géographique (IG) est un signe distinctif utilisé pour désigner un produit qui porte le nom de son territoire d’origine et qui possède des qualités, réputation ou caractéristiques essentiellement dues à cette origine géographique. En tant qu’outil de différenciation et de valorisation des savoirs faire locaux, les IG permettront, sans nul doute, aux pays africains, notamment ceux de l’espace OAPI de gagner des parts de marché sur le nouveau segment des produits labellisés.

Pour la Mauritanie, l’identification des produits susceptibles d’être labellisés est encore en cours, l’on peut déjà citer : les dattes de « Emheireth et Toungad », les « perles » de Zouerate, le «Henne » de Chegar, les « Oeufs de poisson » de Nouamghar, etc.

Actuellement, les pays africains les mieux lotis en matière d’Indications Géographiques sont l’Afrique du Sud (174), le Kenya (17) et le Maroc (16). La Propriété Intellectuelle désigne les créations de l’esprit, à savoir les inventions, les œuvres littéraires et artistiques et les symboles, noms, images et dessins et modèles utilisés dans le commerce.

Elle se divise en deux branches : la propriété industrielle, qui comprend les inventions (brevets), les marques, les dessins et modèles industriels et les indications géographiques; et le droit d’auteur, qui se rapporte aux œuvres littéraires et artistiques telles que romans, poèmes et pièces de théâtre, œuvres cinématographiques et musicales ou encore œuvres relevant des arts plastiques comme les dessins, les peintures, les photographies et les sculptures ainsi que les dessins et modèles architecturaux.

Il existe également des droits attachés au droit d’auteur appelés « doits connexes » ou « droits voisins » qui eux concernent, au premier chef, les artistes interprètes ou exécutants et les producteurs de phonogrammes et vidéogrammes.

La propriété intellectuelle revêt de nos jours une importance considérable en raison du rôle qu’elle joue dans le développement des activités économiques en général et industrielles en particulier. La protection des Droits de la Propriété Intellectuelle (DPI) encourage les entreprises à innover, favorise la croissance de l'économie et permet ainsi de créer et de préserver des emplois.

Aujourd’hui, les DPI sont vitaux pour les Petites et Moyennes Entreprises (PME), puisqu'ils protègent leurs investissements dans de nouveaux produits et services, les aidant ainsi à obtenir des financements tout en favorisant une concurrence loyale.

C’est la raison pour laquelle, les entreprises prennent de plus en plus conscience de l’importance de la valeur commerciale des actifs de propriété intellectuelle (brevets, dessins et modèles industriels, marque de fabrique, indications géographiques, protection contre la concurrence déloyale, etc.) qui représentent également une source de richesse, de bien être et de progrès technique et économique pour les Etats.

Nombre de pays ont déjà intégré les DPI comme facteurs de croissance économique vu leurs impacts positifs en termes de drainage de l’investissement étranger direct (IDE) et la recherche-développement, et ce particulièrement dans les domaines industriel et scientifique

MSS