18-04-2014 08:00 - L’affaire de l’esclavage foncier à Guérou (suite).
IRA-Mauritanie - Les gendarmes de la Moughataa de Guérou ont transféré hier, mardi 15 avril 2014, un groupe de paysans vers le Procureur de la République de Kiffa. Il s’agit du groupe de paysans qui ont été arrêtés dimanche dernier à la suite du litige foncier qui les oppose aux frères Mayaba, litige dans lequel l’administration avait fait preuve d’un favoritisme caractérisé.
Le nombre de détenus transférés est maintenant de 13 jeunes gens que le Procureur a inculpés de « destruction de bien d’autrui et incitation au désordre ».
Sur les 13 inculpés, le Procureur en a fait écrouer deux à la prison civile de Kiffa et a laissé en liberté deux autres qui se trouvent être les deux seuls Bidhane du groupe. Les autres inculpés ont été placés sous contrôle judiciaire à Guérou.
On est en droit de se demander comment le Procureur de la République a pu ordonner l’élargissement des deux inculpés sur la seule foi de leur appartenance à la communauté des Bidhane, et pourquoi les autres membres du groupe, venus pour les mêmes raisons que les deux « chanceux », n’ont pas bénéficié de ce « traitement de faveur ».
Serait-ce parce que ce sont des Hratine ? Pourtant nous avons encore en mémoire le cas de Dah Ould Boushab, président du bureau d’IRA à Arafat (Nouakchott) qui a purgé quatre longs mois de prison à la suite de son inculpation pour « incitation à la destruction du bien d’autrui».
IRA a pris part au sit-in organisé par les paysans de Guérou devant les locaux de la brigade de gendarmerie et a annoncé son soutien ferme à ces citoyens jusqu’à la résolution de ce conflit. IRA, par ailleurs, demande aux organisations des droits de l’homme nationales et internationales d’intervenir de toute urgence pour prêter main forte aux victimes de l’esclavage foncier et du racisme d’Etat en Mauritanie.
L’Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA), tout en tirant la sonnette d’alarme, exige :
1- L’élargissement rapide des paysans détenus à Kiffa à savoir : Ahmedou Ould M’Kheytir et Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Elabd et la levée du contrôle judiciaire qui frappe les autres ;
2- La mise en place rapide d’une solution juste et définitive du problème du barrage de Tezezaye qui passe par la confirmation des paysans dans leur droit inaliénable à exploiter une terre qu’ils ont toujours cultivée et qui constitue leur seul gagne-pain ;
3- La résolution définitive et juste de la question de l’esclavage foncier qui mine la paix sociale et que l’Etat traite avec une légèreté coupable et une partialité caractérisée.
Nouakchott le 16 avril 2014
La commission de communication