18-04-2014 14:45 - La Mauritanie et le dialogue : Ephémérides

La Mauritanie et le dialogue : Ephémérides

Biladi - Le dialogue entre trois pôles de la vie politique en Mauritanie : pouvoir/la majorité, Coalition pour une Alternance Pacifique (CAP) et Forum National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU), a débuté mardi soir. Ces assises sont abritées par le Centre International des Conférences de Nouakchott (CICN-Palais des Congrès).

Chacun pôle est représenté par une délégation de sept négociateurs. La partie pouvoir/majorité a mandaté maître Sidi Mohamed Ould Maham, ministre de la communication, porte parole du gouvernement et vice président de l’Union Pour la République (UPR-principal parti de la majorité).

La CAP a choisi Abdel Salam Ould Horma, président du parti SAWAB. Quant au FNDU, il a jeté son dévolu sur l’ex premier Ministre, Yahya Ould Ahmed Waghef, président du parti ADIL.

Sur le plan sémantique, le concept du dialogue a fait irruption dans le jargon politique mauritanien au début des années 1970. Un procédé grâce auquel le régime du président Moctar Ould Daddah est arrivé à attirer dans « les filets » du Parti du Peuple Mauritanien (PPM) la quasi-totalité de la direction du Mouvement Nationale Démocratique (MND-canal historique).

Une prouesse réalisée grâce à la révision des accords de coopération avec la France, ancienne puissance coloniale, et la nationalisation de la Société des Mines de Fer de Mauritanie (MIFERMA), dont les capitaux étaient essentiellement français.

Ce premier épisode est suivi d’une longue hibernation dont le contexte politico institutionnel est un régime militaire d’exception.

Une petite éclaircie d’un dialogue politique, très limité, est notée à partir de l’année 1999.

Il s’agit d’une concertation plus ou moins régulière entre le régime de Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya et l’Union des Forces de Progrès (UFP). Celle-ci débouche sur les élections législatives et municipales de l’année 2001, avec un fait inédit dans la très pauvre histoire électorale de la Mauritanie : des résultats non contestés, suite à l’introduction d’une nouvelle pièce d’identité nationale « infalsifiable ».

Après le coup d’état du 03 août 2005, il y a eu des journées de concertation sur la forme de la transition et les modalités d’organisation des élections législatives, municipales et présidentielle de novembre 2006 et mars 2007.

Il faut également noter les longues négociations ayant abouti à l’accord de Dakar de 2009, qui a débouché sur l’élection présidentielle du 18 juillet 2009, mettant fin à la crise institutionnelle née du mouvement « de la rectification » du 06 août 2008.

Enfin, plus prés de nous, la majorité et les trois partis de la CAP ont organisé un dialogue politique en septembre/octobre 2011, avec pour résultats une série de réformes constitutionnelles débouchant sur les élections législatives et municipales 2013.

Presque un coup d’épée dans l’eau, car ces consultations électorales ont été boycottées par l’essentiel de l’opposition poussant le pouvoir à créer de nouveaux « partis » pour donner un peu plus « d’attrait » à une bataille sans enjeux.

La classe politique mauritanienne se retrouve à nouveau à la croisée des chemins à quelques semaines d’une élection présidentielle. Trouvera-t-elle suffisamment de ressources patriotiques et morales pour faire un discernement entre l’intérêt national et les petites considérations de chapelle ?

Quelles concessions le pouvoir, détenteur de toutes les cartes, fera face aux revendications d’une opposition dont la défaite par rapport à cette bataille, semble quasi certaine quelque soit le schéma adopté?

Seck



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