Abou Cissé - Alors que le Parquet a accordé la liberté provisoire à Mahfoudh et à Boudida, Hady, le cerveau de la bande, est, quant à lui, toujours en détention. Il est accusé d’avoir été le cerveau de l’escroquerie. Voici ce qui s’est passé.

Profitant de la campagne électorale pour les élections législatives et municipales passées, Hady et Boudida avaient fait le tour des directions de campagne de tous les candidats en lice.

S’étant présentés comme journalistes, ils trimbalaient de fausses cartes ainsi que tout l’attirail du parfait reporter, bloc notes, enregistreurs, appareils photos et caméscopes. Ils promettaient à leurs interlocuteurs des reportages photos dans la presse nationale et même internationale, avançant de prestigieux titres pour appâter leurs proies.

Ils se firent beaucoup d’argent, passant de bons moments de fiesta. Ayant plumé pratiquement tous les directeurs de campagne et les personnalités sur lesquelles ils avaient pu mettre leur grappin, ils changèrent de fusil d’épaule. Ils parviennent à convaincre Mahfoudh qui possédait une voiture de luxe de les accompagner dans une boulangerie pour récupérer de l’argent.

Ce dernier n’était pas au courant de leurs manigances. Les deux bonshommes s’étaient en effet renseignés sur le propriétaire d’une boulangerie bien huppée et surent que c’est un ami d’un haut fonctionnaire à la Présidence de l’Empire Islamique des Sables.

Bien habillés, ils se présentèrent au patron de la boulangerie, lui disant qu’ils viennent de la part du haut fonctionnaire et que celui-ci lui demandait de lui envoyer 100.000 UM juste pour le week-end. Voyant qu’ils étaient bien nippés et qu’ils circulaient à bord d’une luxueuse voiture, le propriétaire de la boulangerie n’eut pas de soupçon. Il leur remit les 100.000 UM.

Plus tard, il téléphona au haut fonctionnaire pour lui demander s’il avait reçu les 100.000 UM qu’il venait de lui envoyer. Surpris, ce dernier lui dit n’avoir envoyé personne. Craignant que ces deux lascars continuent d’utiliser son nom pour arnaquer d’autres personnes, il porta plainte à la Brigade mixte de la gendarmerie. Le propriétaire de la boulangerie affirma pouvoir les reconnaître, mais ne connaissait ni leurs noms ni leur adresse.

Un peu plus tard, il fut convoqué à la brigade mixte pour identifier ses visiteurs parmi une dizaine de suspects qu’ils avaient arrêtés. Dans le lot, le type reconnut les deux bonhommes. Hady et Boudida. Mahfoudh fut dénoncés par ses amis et il fut arrêté. Le dossier fut placé devant le Procureur de la République.

Après les avoirs interrogés, le Procureur envoi le dossier au juge d’Instruction du 5eme cabinet. Ce dernier, après les avoirs entendus, libéra Mahfoudh sous contrôle judiciaire parce qu’il ignorait ce que faisaient ses deux amis et n’avait pas pris part à leurs délits. Il envoi les deux en prison. Boudida bénéfice une liberté provisoire plus tard. Quant à Hady, il croupit toujours en détention. Lui et ses complices seront juger bientôt devant une cour, selon un greffier.

Abou Cissé