Ong Secours Net - Pour un ancrage durable des actions de développement que nous entreprenons et par soucis de redevabilité à la nation, il est plus cartésien d’analyser en profondeur les antécédents d’une situation que d’investir directement des ressources, généralement rares.

L’Etat mauritanien, dans ses différents programmes de développement a plusieurs fois tendu la perche à une jeunesse, pour l’impliquer et la responsabiliser. Aujourd’hui, quel est le résultat de tous ces programmes ? Comment ré-impliquer une jeunesse en panne de créativité et d’engagement ? Quelle jeunesse pour quel avenir commun?

Nous livrons ici, une réflexion sommaire sur que devrait être la démarche pour soutenir durablement l’engagement et l’implication des jeunes de ce pays. En 2007, L’ANAPEJ avait été crée pour lutter contre le chômage qui touchait alors presque 2 jeunes sur 3 de moins de 30 ans. Aujourd’hui, le taux de chômage des jeunes est d’environ 32%, un des plus élevé de la région.

Les programmes développés en faveur des jeunes par cette instituions n’ont fait l’objet d’aucun rapport public (connu) d’impact. Des programmes, mal conçus, mal négociés et mal exécutés ont permis à des chômeurs (jeunes et vieux) et des travailleurs, d’empocher d’importantes sommes d’argent, sans véritablement réaliser les activités pour lesquelles ces montant ont été mobilisés.

Malgré les échecs répétés, l’ANAPEJ continuerait à soutenir des projets sans lendemain et au mépris, des règles standard d’analyse et de gestion de projet. Pendant ce temps la facture monte, et c’est bien le contribuable mauritanien qui la payera.

La création de la Caisse de dépôt et de développement pour l’Appui à la promotion des Activités Génératrices de Revenus Durables, l’Insertion des Diplômés chômeurs et la promotion des Petites et Moyennes Entreprises(PME) est certes salutaire, mais jusque la cette institution recroquevillée sur elle-même, utilise des approches erronées et des outils ne favorisant pas l’insertion par sensibilisation à la culture entrepreneuriale et la création de micro entreprises.

En outre, les jeunes ruraux dont les besoins d’appui sont en général mieux exprimés, trouvent un accès difficiles aux démembrements de cette caisse.

S’inspirant de l’Ile Maurice et des Seychelles et pour permettre à la Mauritanie de sortir du lot des pays pauvres très endettés ; c’est à dire des pays encore sous le joug de l’exploitation et de la dépendance, il est urgent de vulgariser une information d’envergure et continue, sur la culture et les pratiques entrepreneuriales porteuses.

La presse et les leaders d’opinion, devraient contribuer à cette campagne et jouer un grand rôle pour l’ancrage de la culture de l’initiative saine. Il serait plus judicieux de donner à notre jeunesse, les outils et la conscience entrepreneuriale nécessaires avant de lui confier des moyens financiers. Dans une démarche entrepreneuriale moderne, l’argent est le plus facile à avoir.

Les enjeux nationaux et sous régionaux exigent une jeunesse performante, ouverte, dépouillée de tout sentiment d'égoïsme et d’hypocrisie, une jeunesse fortement engagée à la fois sur les questions sociopolitiques, qu’économiques et culturelles.

La jeunesse, opportuniste, gueularde, politicard et hypocrite ne porte certainement pas le projet de développement de la nation. Cette jeunesse connue, sous formée, sans métiers mais fortement reseautée ne doit pas nous divertir. La Mauritanie a besoin pour son développement de jeunes porteurs de projet de création et de partage de richesse, par la mise sur pied d’une masse critique de petites entreprises, modernes et compétitives dans la sous région. Les nouveaux riches, sur le dos de l’Etat ne feront jamais le développement du pays.

Ce ne sont pourtant pas les initiatives qui manquent :

L’ONG Secours Net, œuvre depuis quelques années pour la promotion de la culture entrepreneuriale et l’insertion par l’auto emploi. La démarche novatrice de cette organisation est axée sur le coaching/tutorat, des jeunes porteurs d’idées de création de micro entreprise. Le jeune est ainsi acteur d’un parcours entrepreneurial, partant de l’idée à la création et la gestion quotidienne de son entreprise. Plus d’une vingtaine de jeunes ont ainsi été appuyé à Sebkha pour créer et développer leur propre business.

La Marmite du partage est un bel exemple d’engagement. Ce groupe multiculturel et multi ethnique de jeunes, est l’exemple type de ce que devrait être l’engagement du jeune Mauritanie de demain : Identifier les plus faibles, quelques soient leur appartenance, s’engager pour susciter la solidarité de tous. Le travail de cette organisation est fait dans un esprit de désintéressement et de sentiment fort de contribuer à la cohésion et la solidarité entre mauritaniens.

Cette association, devrait inspirer les autorités pour une généralisation de ses actions et la création d’un cadre approprié pour l’incubation du nouveau type de jeunes mauritaniens (NJM). Ce nouveau jeune est décomplexé, humble, honnête, engagé et soucieux de la cohésion nationale. Il est ouvert au monde, adhère au respect des droits de chacun, connait les enjeux de la paix et du développement et croit fortement aux capacités de la Mauritanie de surmonter ses obstacles et de se hisser au rang des nations citées en exemple.

Croyez ou ne croyez pas, mais ce pays est doté de compétences internes et externes de très haut niveau, capables de porter et réussir cette noble ambition.

Bon Ramadan à tous.

Dewenaty
Malick Pallen

ONG Secours Net
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