20-08-2014 08:00 - Formation du Gouvernement : Question de logiques

Formation du Gouvernement : Question de logiques

Journal Tahalil - Après avoir tant supputé, nos médias ont cessé depuis quelques jours de jaser sur la formation du nouveau Gouvernement attendu depuis l’investiture du président Aziz le 2 août dernier. Et pourtant notre Président a toujours marqué une pause chaque fois qu’il était question de toucher à son équipe.

On l’a vu après la présidentielle de 2009, les élections de novembre 2013 et la présidentielle de juin. L’empressement d’une certaine presse dénote d’une méconnaissance d’un trait du caractère présidentiel et de sa prépension aux retouches limitées.

Le premier cabinet dirigé par le très fidèle et inconditionnel Dr Moulaye Ould Mohamed Leghdaf formé le 11 août 2008 (avec une part belle faite au RFD, au Hatem à l’UDP et à Al Vadila) a connu une stabilité qui ne sera secouée que provisoirement par la formidable manœuvre politique du «gouvernement d’union nationale» consécutif aux accords de Dakar de juin 2009.

Une fois tournée la parenthèse de la présidentielle du 17 juillet 2009, il a fallu attendre le 13 août, à peu prés un mois, pour voir un nouveau gouvernement intervenu après une élection.

Une équipe dirigé par Dr Moulaye qui ne connaitra que deux légères retouches. La première, le 31mars 2010 quand 5 ministres l’ont quitté : Baha Ould Ameida (justice), Kane Ousmane (Finances), Mohamed Abdellahi Ould Boukhary (Communication), Wagne Abdoulaye Idrissa (Modernisation de l’Administration et Technologies Nouvelles) et Idrissa Diarra (Environnement et Développement durable).

Quatre ministres y avaient fait leur entrée: Me Abidine Ould El Kheir (Justice), Wane Ibrahima Lamine (Pétrole), Hamdi Ould Mahjoub (Communication) et Ba Housseinou (Environnement). Ce réaménagement avait vu la suppression du ministère délégué aux Affaires Maghrébines et la création d’un ministère délégué aux Affaires Africaines qui finira par disparaître à la fin de l’année.

Deuxiéme retouche, le 15 décembre 2010: Départ du ministre des Finances, suppression du ministére des Affaires Africaines, et mise de l’Education nationale sous la coupe d’un ministére d’Etat.

Trois ministres auront rendu les clés : Camara Seydi Moussa, (Equipement), Ould Moulaye Ahmed (Finances) et Ba Coumba (Affaires Africaines). Trois autres ministres y ont fait leur apparition: Yahya Ould Hademine (Equipement), Oumar Ould Maatala (Enseignement secondaire) et Amedy Camara (Finances). Rideau sur 2010.

Première, au titre de l’année 2011 et troisieme retouche au gouvernement, c’était le 12 février 2011 : Mohamed Abdellahi Ould Oudaa quitte le ministére de l’Industrie et des Mines un département partagé entre deux ministères, ceux du Commerce qui se voit rattacher l’Industrie et celui du Pétrole qui happera les Mines.

Dr Cheikh Ould Horma quitte le ministère de la Santé et M. Wane Ibrahima celui de l’Energie et du Pétrole.

Ba Housseinou Hamady migre du ministère de l’Environnement pour la Santé et Amedy Camara laisse le ministère des Finances où il a été nommé pour 2 mois, pour aller respirer à l’Environnement.

Taleb Ould Abdi Vall devient ministre de l’Energie du Pétrole et des Mines et Thiam Diombar Ministre des Finances.

Deuxiéme réajustement en 2011, celui le 22 mars. Naha mint Mouknass la première femme ministre des Affaires Étrangères de Mauritanie quitte le Gouvernement remplacée par le ministre de la Défense Hamadi Ould Hamadi, remplacé lui par Ahmedou Ould Idey jusque là … ministre de l’enseignement Fondamental, lequel, échoit à Hamed Ould Hamouny.

Tout le reste de l’année 2011, c’est à dire 9 mois et toute l’année 2012, ne verront pas de changements au niveau du Gouvernement. Ou du moins on s’en rappellle plus, si ce n’est que nous n’y avons pas prêté attention, jusqu’à ce que 2013 se revêle un année de remaniements. Quatre au total !

Le premier, en date du 14 février avec le depart de Ismael ould Bodde (Urbanisme) et Ba Housseinou (Santé) remplacés respectivement par Ba Yahya et Ahmed Ould Jelvoune . Le second , au 31 mars 2013, pour consacrer l’entrée au gouvernement de Mohamed Yahya Ould Horma (Communication ) et de Mme Aicha Vall Verges (Famille).

Deux ministres (Ould Mahjoub et Mint Elmoctar) quittent alors le Gouvernement, on le verra plus tard, pour des missions hautement politiques. Et pendant qu’on se lançait dans nos conjectures médiatiques superficielles et stupides vint le 2 mai , un troisième réajustement au titre de l’année 2013. Dia Mamadou Malal devient ministre délégué chargé de l’enseignement fondamental et Hamed Ould Hamouny ministre délégué chargé des Affaires maghrébines. Un département supprimé en 2010 est ressuscité, 3 ans après.

Quatre mois passeront et nous assistons le 17 septembre 2013 à un mini-chambardement.

6 ministres font leur entrée au Gouvernement, 4 changeront de portefeuilles et 6 autres quittent l’équipe de Dr Moulaye Ould Mohamed Leghdaf . Boilil (Intérieur), El Kheir (Justice), Abdi Vall (Pétrole), Aboye (Hydraulique), Bahiya (Education), Eyih (Pêches) quittent le Gouvernement pour d’autres missions parfois nettement plus importantes. Zein, Teguedi, Mohamed raré, Bechir Izid Bih et Fatima Habib sont invités à la table du conseil des ministres. Ba Ousmane, Dia Mallal, Hamadi et Khouna changent de portefeuilles.

C’est cette équipe qui battra campagne pour les élections double de novembre 2013 avec des résultats catastrophiques au premier tour dans les grandes villes. Un deuxième tour est organisé le 21 décembre dans 15 circonscriptions et 119 communes.

L’annulation par le conseil constitutionnel des scrutins du premier tour de la législative d’Atar, ainsi que le volet du même scrutin à Ain Savra (Chinguitti) et par la Cour Suprême des résultats de la municipale à Kaédi ont empêché la tenue du deuxième tour dans ces circonscriptions, lequel, a été reporté et tenu au 18 janvier 2014 : Un troisième tour, en somme.

Et ce n’est que le 2 février que le Dr Ould Mohamed Leghdaf a présenté la démission de son Gouvernement qui ne sera formé que 10 jours après : le 12 février. Dix ministres dont 5 femmes font leur entrée dont une, Mme Naha mint Moukass pour la deuxième fois, après son limogeage en 2011, devenue ministre du Commerce. Mint Agatt une autre femme bleue au Gouvernement celle-là, se voit confiée les Affaires Maghrébines jumelées aux Affaires Africaines mises en berne depuis décembre 2010.

Mme Tandia Awa devient ministre déléguée chargée des Mauritaniens de l’Etranger, Mint Momme passe ministre de la Famille et Mint Soueyne ministre de la Culture. Cinq autres ministres tout nouveaux siègent à la table du conseil alors que 15 titulaires restent maintenus pendant qu’une brochette de ministres sont remerciés dont certains «réinjectés dans le circuit» (Mint Chrif, Ould Hamouny, Mohamed Yahya Ould Horma, Ba Yahya, Bemba Ould Dermane et Ould Hamadi).

C’est ce gouvernement qui a fait campagne pour la réélection du Président Aziz lors de la présidentielle du 21 juin 2014, marquée par un boycott assez actif du FNDU devenu principal adversaire, en tout cas, durant la campagne électorale.

Après la cérémonie d’investiture du Président Aziz et le Sommet Afrique-Amérique qui l’a suivi, les valses de supputations n’auront donc pas tenu compte des tendances qui ont toujours marqué les changements au niveau Gouvernement.

Surtout qu’il s’agit cette fois, d’ une équipe qui est appelée à surpasser la crise confiance avec l’Opposition, à traduire dans les faits les multiples engagements donnés aux fonctionnaires, aux jeunes, aux femmes et qui devra également réfléchir à l’après Aziz en 2019, ou à le maintenir si entre temps, il y a une chanson du genre : « La Constitution, ce n’est pas le Saint Coran».

Du déjà entendu.

IOMS



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