Temps Forts - Ayant rangé de côté leur combat politique commun, pour servir leurs idéaux individuels antagonistes, à l’occasion de la dernière élection présidentielle, le trio des partis composant la CAP (coalition pour une alternance pacifique), constitué de l’APP, El Wiam et Sawab, revient de nouveau, au devant de la scène politique pour parler d’une même voie.

Un comeback qui intervient très tardivement, après les arrêts du jeu politique, sanctionné par l’investiture du Président de la République réélu Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz et la formation d’un gouvernement postélectoral, entièrement issu de la majorité.

Un retour pour une CAP qui s’est régulièrement manifestée alignée sur les orientations de la majorité présidentielle, comme si elle misait, collectivement ou séparément, sur l’obtention de strapontins, une fois le match électoral clos, en récompense de sa constante et coupable complicité politique pour valider le processus démocratique engagé, en dehors de l’opposition dite radicale.

Une rétrospective du parcours de cette CAP égarée dans l’océan politique, qui cherche aujourd’hui à retrouver le cap,  permet de bien cerner les profonds antagonismes qui caractérisent ses leaders.

Pragmatique mais ne disposant plus de la force politique immense d’antan, le président de l’APP Messaoud Ould Boulkheir, a inauguré avec les dernières élections présidentielles sa mort politique, se contentant, de préparer pendant qu’il est temps, sa postérité familiale, en marchandant avec le pouvoir en place, une nomination au poste de président du Conseil économique et social.

Se présentant comme l’opposant responsable, le pachyderme Boidiel Ould Houmeid, qui a servi sur un plateau d’or, à tort ou à raison, le pouvoir en place, n’a pas, récolté, à la surprise générale des observateurs, les gains de ses considérables investissements, régulièrement injectés dans la bourse des valeurs politiques, depuis la création d’El Wiam.

Mais, peut-être, faut-il ne pas trop vite aller en besogne à propos de Ould Houmeid, puisque, Ould Abdel Aziz et son nouveau Premier ministre continuent leur processus de régénération et de réajustement du système politique, bâtis sur la rupture progressive mais sûre avec la clique politique et socioéconomique qui a miné tous les segments du sérail depuis ces dernières années.

Enfin le parti nationaliste Sawab, dirigé par Abdessalam Ould Horma, est un parti circonscrit à des personnalités, sans poids politique à noter, comparativement à ses deux compagnons auxquels il s’est trouvé par effraction politique un ami inséparable, tétant de leurs mamelles une certaine réputation qui n’a jamais réussi à berner l’opinion politique.

En appelant aujourd’hui, après quelques mois d’hibernation, les protagonistes politiques du pouvoir et de l’opposition au dialogue, la CAP fait découvrir son besoin pressant de faire bouger le microcosme politique, à la manière du célèbre « Carambita » des aventures animées, se pinçant pour se rendre compte qu’il est bien sain et sauf.

Un appel qui restera vain, dés lors où ce jeu politique ne suscite plus d’intérêt, ni de la part de la majorité, ni de celle de l’opposition.

C’est d’autant vrai que le nouveau leader de l’UPR est Me Ould Maham, connu hier et aujourd’hui pour sa vision du dialogue, fondée sur une opposition s’acquittant de sa mission de contre-pouvoir et une majorité qui gouverne.

Un principe non négociable et suffisant pour dire que la porte du dialogue s’est définitivement refermée depuis la dernière tentative des pôles de prospecter un terrain pour aboutir à une manière concertée de la direction du pays, qui ne dépossède pas la majorité présidentielle de sa légitimité obtenue du peuple à la suite d’élections.

Un appel qui ne manquera pas aussi de susciter des railleries de la part des opposants radicaux, selon lesquels, le ridicule ne tue pas chez la CAP, qui a cautionné et légitimé les élections, et qui après avoir pris conscience finalement de sa disgrâce et de son déni, lance ses derniers SOS, pour éviter l’inévitable naufrage.

Md O Md Lemine