21-09-2014 08:00 - Interview / Salah Ould Hanena : "Je n’ai pas fait attention à la composition du staff du Premier ministre, ni à l’appartenance…ethnique des conseillers du PM"
Cridem : Quel est le regard que vous portez aujourd’hui sur la situation politique économique et sociale du pays ?
Salah Hanena Mohamedou (SHM) : Avec le régime autoritaire, oligarchique, qui est en place la situation du pays - malheureusement - se dégrade de jour en jour, sur tous les plans. Cela dit, la classe politique est appelée aujourd’hui à resserrer plus que jamais ses rangs pour sortir notre pays du marasme.
Cridem : Etant donné que vous avez soutenu le régime d’Aziz après son putsch de 2008, n’avez-vous pas le sentiment d’avoir une part de responsabilité dans cette situation qui n’est pas bonne pour le pays ?
SHM : Je pense que non. En fait nous n’étions pas partie prenante dans le putsch de Mohamed Ould Abdel Aziz. Après le coup d’Etat de 2008, les instances dirigeantes du HATEM se sont réunies en vue de dégager les voies et moyens susceptibles d’enraciner la démocratie dans le pays et ont conclu à la nécessité d’accompagner le régime si celui-ci se montrait enclin à prendre sérieusement des engagements qui vont dans le sens d’une réelle démocratisation.
Malheureusement le régime a fait volte-face et n’a pas tenu ses engagements. C’est à ce moment-là que nous avons décidé de rallier l’opposition. En un mot les prises de positions du HATEM se font en fonction de l’intérêt national.
Cridem : On entend plus le HATEM. Quelles sont les raisons de ce silence-là ?
SHM : Il y a eu le ramadan puis le lekhrive (hivernage) et les vacances. Il faut le dire la période est une période de repos pour tout le monde. Personnellement j’ai été hors de Nouakchott pour plus d’un mois comme d’ailleurs la majeur des chefs de partis politiques. C’est cela les raisons qui expliquent notre absence de la scène, mais je pense que début octobre verra la reprise des nos activités et Hatem et le Forum tiendront en ce moment-là l’occasion pour éclairer notre opinion publique sur ce qui se passe en Mauritanie.
Cridem : Aujourd’hui votre parti n’est représenté ni au parlement, ni dans les mairies. Avec le recul ne regrettez-vous pas un peu d’avoir boycotté les élections législatives?
SHM : Non jamais c’est un sacrifice qu’il faillait faire. C’est pour éviter de cautionner le grave recul de la démocratie que connait le pays que nous avons décidé - comme le reste de l’opposition mauritanienne - de boycotter les élections. je crois que c’est une très bonne décision et si c’était à refaire nous le referons.
Cridem : L’annonce de la composition du cabinet du premier ministre qui ne compte que des cadres originaires de l’est du pays a été décriée par un certain nombre d’organisations politiques de défense de droits de l’homme et des mouvements citoyens ? Vous au Hatem que pensez-vous de la composition du staff du nouveau Premier ministre?
SHM : Je n’ai pas fait attention à la composition du staff du PM, ni à l’appartenance régionale ou ethnique de ces gens qui ont été nommées comme conseillers du PM, parce que je n’accorde pas beaucoup d’importance aux nominations car les ministres ainsi que le Premier ministre lui-même n’ont aucune prérogative. Dans notre pays tout est géré par une seule personne, tout est géré par le chef de l’Etat Mohamed Ould Abdel Aziz. Le Premier ministre et les ministres… sont nommés pour avoir des avantages matériels, pas pour autre chose.
Propos recueillis par SC