Le Rénovateur Quotidien - Le contexte politique postélectoral est encore des plus moroses. Les acteurs politiques se complaisent dans une sorte de défiance réciproque qui les détourne des conditions de vie des populations.

Le pays est aux abois au plan social. Une crise socio-économique profonde continue à affecter la masse des déshérités. Partout c’est l’explosion des demandes sociales et identitaires qui s’expriment avec rage.

Du chômeur qui crie son ras-le-bol en passant par des familles en détresse face à une situation d’injustice ou d’un citoyen lambda victime d’une expropriation ou d’un quelconque autre fait révoltant sur lequel l’Etat ne porte aucune attention particulière , les problèmes s’accumulent et accentuent le malaise des citoyens.

Les programmes politiques du gouvernement n’arrivent pas à répondre aux attentes des mauritaniens notamment les masses populaires sans revenu salarial. Les jeunes piaffent d’impatience de trouver des nouvelles opportunités dans un marché de l’emploi où les sociétés qui évoluent dans les domaines porteurs de travail i s’arrogent le droit de recruter et de licencier comme elles veulent sans respecter la moindre réglementation en vigueur.

Les sociétés d’extractions minières comme Tasiasat, MCM ainsi que les compagnies de gardiennages qui jettent dehors de pauvres employés sans droit se sont illustrés dans l’exploitation et le profit matériel au détriment des intérêts nationaux. Dans ce contexte délétère le taux de suicide augmente, les mauvaises mœurs entrainent des chaos et l’instabilité des jeunes couples fait voler en éclat des milliers de familles. Les chiffres des divorces sont de plus en plus élevés en Mauritanie.

L’Etat fait plus dans la politique que dans le social et l’économique. Finalement ce sont les promesses qui l’ont ravi à la réalisation des projets orientés vers la réduction du chômage des diplômés sans emploi. La désillusion est à son comble. Désaxés et bouleversés par les vicissitudes d’une vie où tous les horizons sont bouchés la majorité des citoyens sont dégoutés par la politique et ses fausses promesses ne sachant pas de quoi demain sera fait.

Les mauritaniens n’ont jamais aussi senti sur leurs épaules la cherté de la vie avec un sentiment de dégout fait de résignation. Le rêve d’un pays changeant, d’un avenir rose ne fait que s’éloigner. Nous sommes gagnés par toutes sortes de virus inoculés par les vices d’une mondialisation à laquelle les nouvelles générations ne sont pas préparées.

Nos jeunes versent dans les comportements les plus pervers qui traversent en lame de fond nos us et coutumes. Ces enlèvements, braquages, viols, agressions permanentes ne sont que l’expression d’un travestissement de nos valeurs. Il y a lieu de s’inquiéter sur l’avenir de notre future élite.

Nous ne savons plus dans quel environnement nous sommes à cause de la propagation de toutes sortes de maux qui livrent les forces vives de la nation en pâture aux influences étrangères en l’absence de plans d’action publiques cohérents en mesure de protéger ce qu’il y a de plus cher et de donner espoir à toutes une nation en désespérance.

Cheikh Tidiane Dia