Le Calame - Les étudiants demandeurs de visas, déboutés par le Consulat de France, multiplient les sit in et autres actions de protestation contre ce qu'ils appellent le rejet "sans raisons valables" de leur demande de visa par le consulat de France à Nouakchott.

Ce dimanche 28 septembre, devant les grilles du service de visa de l’ambassade de France, ils ont tenu leur cinquième sit. Sous l'oeil bien regardant de la police anti-émeute, une bonne dizaine d'étudiants ont dénoncé le mutisme des autorités consulaires françaises criant : « Zéro la France », affirmant qu’ils « n’ont pas de bras longs, contrairement à d’autres.».

La France, « un pays de droit qui nous prive de nos droits », se sont offusqués les étudiants . «Ambassade de France + Dépôt de visa= Rejet sans motif; Ambassade de France: voleurs et arnaqueurs », pouvait-on lire sur les slogans brandis par les étudiants qui dénonçaient le rejet « abusif» de leur demande de visa d’étude en France.

Les étudiants demandeurs de visa ont également demandé, aux autorités consulaires françaises « plus de promptitude dans l'examen de ces recours » et « plus d'objectivité dans le traitement de leurs dossiers».
Ces étudiants, issus des diverses facultés de l’Université de Nouakchott, réclamaient au Consul la possibilité de continuer leurs études en France. Selon eux, il n’est pas normal que le visa soit accordé à d’autres étudiants, alors qu’ils ont rempli tous les mêmes conditions.

S’insurgeant contre les pratiques de l’ambassade qu’ils ont qualifiées de « clientélisme, de favoritisme et de népotisme ». Ils ont fait savoir, dans une correspondance adressée au consul général de France à Nouakchott, que les rejets abusifs concernent plus les demandes d’étudiants ayant effectué leur cursus dans les pays d’escape campus France.

Ils ajoutent en ce sens : «Si nous étions avertis de cela nous n’aurions pas perdu du temps. Il est de notre devoir de demander que cette décision soit revue car, nos dossiers ont été reçus par le service de la coopération française et par votre service des visas avec tout le nécessaire y compris les frais de visa».

Ayant du mal à dissimuler leur colère noire, ces étudiants fulminent: "Nous ne sommes pas des mendiants, nous réclamons nos droits,- Nous voulons juste continuer nos études.

Nos recours ne doivent pas rester sans suite.- pourquoi d’autres et pas nous, trop c’est trop," Les étudiants protestataires ont aussi dénoncé une procédure de demande de visa « trop longue » et des formalités « parfois inutiles».

Les étudiants rappellent par ailleurs que les inscriptions dans les universités françaises rentrent dans le cadre du perfectionnement et de la recherche de l’excellence d'autant plus que les formations choisies n’existent ni en Mauritanie ni dans les pays limitrophes.

Les manifestants ont accusé l’Ambassade de France de «s’enrichir sur le dos des étudiants ». « Nous avons chacun déboursé jusqu’à 38.700 UM pour les frais de visa pour nous rejeter sans motif ni possibilité de recours».

Selon les protestataires, plus de 700 étudiants mauritaniens ont déposé des demandes de visa d’études au Consulat de France à Nouakchott. Pour chaque demande, les frais de dossier s’élèvent à 38. 700 Ouguiyas, soit un total de plus de 27 millions 090.000 Ouguiyas (67 725 Euros).

Jusqu'à présent, le Consulat de France se mure dans un silence de cathédrale. « Nous allons poursuivre et intensifier notre mouvement en faisant un effort nécessaire », avertit un des manifestants au micro du Calame.