L'Authentique - Après l’enrôlement et le départ de jeunes filles et de jeunes garçons mauritaniens dans les lignes de front des Islamistes de Daech, c’est le tour d’imams et autres prêcheurs mauritaniens qui auraient pris fait et cause pour la nébuleuse terroriste au Proche et Moyen Orient. L’information provient de sources américaines qui parlent d’un groupe d’au moins six érudits mauritaniens engagés dans la cause islamiste.

Selon une information diffusée par le « Portail d’Afrique » et citant des sources américaines, une liste de jihadistes affiliés à l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL) ou DAECH, comporterait le nom de six imams mauritaniens. Ces érudits auraient déclaré avoir fait allégeance à Ebou Bakr El Baghdadi, le chef de cette organisation terroriste, implantée pour le moment en Irak et en Syrie et qui commence déjà à se ramifier dans plusieurs autres endroits du monde, notamment au Pakistan, dans le Sinaï et dans le Maghreb Arabe.

Les érudits mauritaniens cités par les documents américains seraient Cheikh Abou El Moundhir El Chinguitti, Cheikh Abdallahi Ben Abderrahmane Chinguitti, Cheikh Abou Zoubeïr Chinguitti, Cheikh Oubeïdata Chinguity, Cheikh Abou Selemata Chinguitti et Cheikh Hamad Ben Mohamed Lemine Chinguitti.

Et la source de rappeler que le Pentagone avait publié il y a quelques mois un rapport comportant la liste des collaborateurs de l’EIIL et la surprise qui fut grande selon les sources, lorsque les Américains découvrirent le nom d’un Mauritanien, le salafiste Ahmed Ben (Ould) El Kory.

Il s’agirait d’un prédicateur accusé de soutenir Daech qui aurait eu plusieurs contacts avec des Mauritaniens installés dans leur pays. Le rapport d’indiquer que beaucoup de mauritaniens ne le connaissent pas, lui et ses amis, mais son nom figurerait avec force dans les cercles des Jihadistes.

Pour l’heure, aucun rapport n’a été établi entre cet ensemble et le groupe de jeunes mauritaniens qui avait été arrêté à Zoueratt il y a près d’un mois et qui avait été accusé d’entretenir des liaisons téléphoniques avec Daech. Aucun rapport n’a non plus été établi entre cet ensemble et les réseaux de recrutement de jeunes filles et de jeunes garçons, qui expédieraient leurs cibles en Syrie et en Irak.

Selon des documents publiés il y a quelques jours par des services secrets occidentaux, la solidarité dont ne cesse de bénéficier Daech auprès des autres groupuscules terroristes comme Al Qaïda au Maghreb Islamique, augurerait d’une internationale jihadiste qui pousse de plus en plus certains ailes du mouvement à rejoindre l’EIIL qui se prévaut pour le moment d’une grande force militaire et financière.

Cette tendance serait corroborée par la décision prise ces jours-ci par l’homme fort de l’organisation El Baghdadi de transférer le jihad en Afrique du Nord et dans d’autres pays comme le Mali, la Somalie, le Yémen, l’Egypte, le Niger et le Nigéria, motivé en cela par la montée en puissance de plusieurs groupes Takfiristes radicaux, qui lui ont fait allégeance.

Déjà, l’invasion supposée de Daech en Libye, serait une évidence, avec l’affluence dans ce pays de beaucoup de combattants venus de plusieurs pays. L’objectif serait d’une part, unifier les rangs des différents réseaux jihadistes opérant dans le Sahel et le Maghreb, et d’autre part, accélérer le processus de création d’émirats islamiques dans la région.

Des contacts auraient été établis avec Ahmed Ezzahaoui d’Ançar Echaria de Libye, Aboud Iyadh d’Ançar Echaria de Tunisie, et Mokhtar Belmokhtar d’Al-Mourabitoune d’Algérie, sans compter d’autres caïds des groupuscules somaliens, yéménites, égyptiens et nigérians. Les dernières cibles seraient des Mauritaniens. Il s’agit de combattants qui ont longtemps combattu sous la bannière d’Aqmi.

Pa ailleurs, la présence confirmée du noyau d’expansion Daech en Tunisie aurait été confirmée par la présence récente à Tunis du général David Rodriguez, patron d’Africom (commandement militaire US pour l’Afriquee) ainsi que celle, massive, d’agents des services de renseignement occidentaux aux frontières entre la Tunisie, la Libye, le Niger et l’Algérie. Et la Mauritanie est juste à côté. La menace est si réelle que l’Algérie a massé des milliers d’hommes à ses frontières avec le Mali, la Tunisie et la Libye. Ainsi, la menace Daech est aux portes de la Mauritanie, si elle n’est déjà dans nos murs.

Cheikh Aïdara