Abou Cissé - Adama, de père Mauritanien et de mère Sénégalaise, déclare avoir vécue dans le calvaire avec les proches de son mari. Mère de cinq enfants dont deux filles et trois garçons, elle déclare que malgré le peu de moyens, elle parvenait à vivre en symbiose, partagée entre ses devoirs conjugaux et l’éducation de ses enfants.

Elle dit avoir supporté la misère, le manque de vêtements, sans que personne ne l’aide, ce qui selon elle, a beaucoup limité ses sorties. Son calvaire aurait commencé lorsqu’elle fut obligée de vivre avec sa belle-famille, son mari souffrant d’une maladie mentale.

C’est elle qui cuisinait mais ne recevait que des miettes de repas, elle et ses gosses. Elle se sentait traitée en esclave domestique, isolée car personne, selon elle, dans la maison ne voulait lui faire causette. Les jeunes de la famille ne lui donnaient aucune considération. Sa fille ainée, âgée de 15 ans, aurait du coup versé dans le vagabondage, passant des jours hors de la maison.

Safiétou Cissé, une assistance sociale de l’ONG AFCF, alertée en 2010 sur le sort d’Adama et de sa petite famille, décida d’intervenir pour son cas. L’ONG l’aidait. La fille aînée, traumatisée par l’injustice que subissais sa mère et ses jeunes frères y compris sa petite sœur, fuguait de plus en plus. Une fois elle avait disparue pendant une semaine.

Une enquête menée par l’AFCF permit de découvrir que la fille fréquentait deux hommes dans leur chambre. Une plainte fut déposée à la Brigade des Mineurs et les deux hommes furent épinglés. La fille se fit examinée à l’hôpital et l’étonnement lorsque les médecins découvrirent qu’elle avait gardé sa virginité malgré ses escapades.

Elle déclara que parfois en quittant l’école, elle ne se souvenait plus de la maison familiale. Les deux hommes, maçons de leurs états, furent relâchés après avoir passé une semaine de détention à la Brigade des mineurs. Cependant la fille continuait à fuguer.

En 2012, elle sera arrêtée, puis placée au Centre de Réhabilitation pour Mineurs d’El Mina qui lui offrit une formation en couture sur le compte de l’AFCF. Excédée par sa situation, Adama quitta sa belle famille avec l’un de ses fils et son bébé de 2 ans, et rejoignit sa mère à Démette, un village au Sénégal non loin de Boghé. Sa fille la rejoignit peu après. La petite fille d’Adama, âgée de 11 ans les rejoindra plus tard.

L’AFCF avait fournie la ration et autres choses pour la famille et inscrite la grande fille à l’école à Démette, la soutenant matériellement en lui offrant une machine à coudre, une table, un ciseau plus le matériel nécessaire à la couture. La petite fille était inscrite aussi dans la même école.

Un seul parmi les enfants d’Adama était resté à Nouakchott, un garçon qui sera formé à la menuiserie métallique et qui travaille avec un cousin. Adama et les habitants du village y compris ceux du village d’à côté étaient très contents et ils remercient l’AFCF pour sa geste humanitaire.

Abou Cissé