11-12-2014 17:25 - Accords de pêche Mauritanie –Union européenne: Cheikh Ould Baya fait tout capoter !
L'Authentique - Les accords de pêche entre la Mauritanie et l’Union européenne pourraient ne pas être reconduits pour la saison à venir, au grand dam de la Mauritanie dont les finances perdrait là une véritable bouffée d’oxygène. Raison de cet état de fait : « l’omnipotent » Cheikh Ould Baya, négociateur en chef de la Mauritanie, qui tient d’abord à ses subsides…
Dans quelques jours, à partir du 15 décembre 2014, pas un bateau battant pavillon européen ne devrait se retrouver sur les eaux territoriales mauritaniennes ! Les accords de pêche entre notre pays et le vieux continent expirent en effet à cette date, avec une forte probabilité de ne pas être reconduits.
En effet, les discussions entre les deux parties ont échoppé sur l’enveloppe financière que s’est fixée le négociateur en chef de la Mauritanie Cheikh Ould Baya : à défaut d’obtenir plus, Ould Baya tient à maintenir l’acquis qui obligeait l'Union européenne à verser à la Mauritanie une contrepartie financière de 110 millions d'euros, dont 70 millions déboursés par la Commission européenne et 40 millions d'euros par les armateurs européens, contre une centaine de licences de pêche.
Ces présents termes ! L’Union européenne n’en veut plus. Ou plutôt, elle ne voit plus la nécessité de les reconduire d’autant plus qu’ayant échoué à fléchir son interlocuteur, l’Union européenne s’est jetée dans d’autres marchés et vers d’autres horizons, scellant des contrats de pêche presque analogues à celui de la Mauritanie, auprès des Etats marocains, sénégalais et guinéens de Bissau, entre autres.
Un tel état de fait était prévisible depuis 2010, quand Cheikh Ould Baya, alors colonel et chef de la délégation à la surveillance des pêches et du contrôle en mer avait profité de la position du pays et de ses ressources halieutiques, pour pousser ses interlocuteurs européens à se résigner à accepter son dictat.
Contrainte à l’époque, d'accepter la décision, l'Espagne avait néanmoins obtenu qu'une étude scientifique sur les ressources de céphalopodes soit réalisée le long des côtes ouest-africaines, du Sénégal à la Guinée. Ce sont les fruits de cette étude qui sont aujourd’hui, l’objet des nouveaux contrats de l’Union européenne au grand dam de la Mauritanie.
Ainsi, à force de se cramponner sur ses positions qui seraient motivées par ses seuls désirs d’obtenir des ristournes personnels de plusieurs centaines de millions d’ouguiyas), Cheikh Ould Baya a ainsi commis l’irréparable. La Mauritanie qui devra faire face à la baisse du prix du fer et à a dévaluation de ses minerais voit, par la seule faute de cet homme de 20 % des recettes budgétaires du pays et 40 000 emplois s’envoler dans les airs.
Il faut dire que l’exploitation des ressources halieutiques représente un enjeu stratégique pour l’économie mauritanienne : principal pourvoyeur de devises après les mines, le secteur de la pêche représente 10% du PIB du pays, entre 35% et 50% des exportations et près de 36% des emplois.
Si la Mauritanie est arrivée à ce point, c’est bien que le négociateur en chef ne semble pas avoir ses esprits à la négociation depuis quelques semaines. L’homme qui était pourtant connu pour ses envolées lyriques et sa promptitude de réaction voire d’attaques en direction de ses adversaires, s’est en effet muré dans un silence coupable suite à la publication dans les réseaux sociaux d’une vidéo de campagne dans laquelle, le désormais Maire de Zoueratt, s’autocongratulait de privilèges professionnels qui lui ont procuré, sur le dos du Trésor public, plus de quatre milliards d’ouguiyas par an, pendant six années passées à la tête de la Délégation à la pêche !
Dans cette vidéo, Ould Baya est en effet revenu sur une prime d’incitation tournant autour de 48% des recettes de taxes qu’il appliquait, dira-t-il, « en vertu de la loi », à l’encontre des opérateurs en infraction de la loi et à des fins personnels. Des révélations qui tombent mal, puisque les faits relèvent bel et bien d’un détournement des fonds publics, une pratique que le président de la République s’était engagé à réprimer le pendant ce second mandat.
JOB