21-01-2015 09:54 - Les tribulations d’une Centrafricaine en Mauritanie, l’Empire Islamique des Sables
Abou Cissé - Fani Piabale est une citoyenne Centrafricaine de 34 ans mariée à un commerçant Mauritanien qui vivait dans ce pays où beaucoup de ses compatriotes tiennent boutiques dans les quartiers de la capitale, Bangui, notamment à Miskine, Boyrabe, Lac Kouanga, Cinq Kilo, Wango, etc.
C’est en 2005 que Mohamed Ould Yeslim, tombé sous les charmes de cette belle et élégante Centrafricaine, l’épousa. Ils eurent trois enfants, deux garçons et une fille. Lors d’un de ses voyages en Mauritanie, Mohamed Yeslim tarda à revenir.
Sa famille l’aurait obligé à épouser une femme de son terroir mais il continuait à envoyer de l’argent à sa famille en Centrafrique. Fani qui voulait coûte que coûte venir vivre avec son mari en Mauritanie, car apparemment il ne comptait plus retourner, en informa Mohamed qui lui envoya suffisamment de l’argent pour le rejoindre à Nouakchott.
Mohamed l’accueillit chaleureusement, elle et les enfants dans sa maison. Fani vécut en harmonie avec sa coépouse pendant plus d’un an, puis brusquement Mohamed la divorça. Il lui prit une maison louée à 15.000 UM et lui donnait chaque jour sa dépense. Puis, quelque temps après, un homme vint demander la main de Fani. Elle en informa Mohamed qui donna son feu vert. Le mariage ne dura pas longtemps et Fani se retrouva de nouveau, seule.
Elle contacta alors Mohamed en lui expliquant qu’elle est de nouveau célibataire sans soutien et qu’elle ne connaît personne en Mauritanie. Elle lui demanda sa prise en charge avec les enfants, ce que Mohamed aurait catégoriquement refusé de faire. Mais comme il semble être un homme de bon cœur, il recommença à payer le loyer et la dépense jusqu’au jour où Fani exprima le désir de retourner en Centrafrique voir ses parents et sa famille, puis revenir.
Mohamed lui demanda de laisser alors les garçons et de n’amener que la fille. Fani tenait absolument à amener tous les enfants, prétextant qu’eux aussi ont envie de voir leurs grands parents. L’affaire sera réglée devant le Cadi d’Arafat qui rédigea un document de compromis qui lui permet d’amener la fille en Centrafrique et de récupérer ses garçons dès son retour.
Fani avait exigé la traduction de l’acte en français mais le Cadi se contenta de lui en faire la traduction verbale. Elle s’y suffit. Elle s’en alla chez elle avec sa fille et maintint le contact avec le père de ses enfants qui lui envoyait régulièrement de l’argent. C’est au moment de revenir que la guerre éclata dans son pays.. Elle en informa Mohamed qui lui envoya une importante somme d’argent, ce qui permit à Fani de sortir du pays et de transiter par la Guinée avant de revenir en Mauritanie, l’Empire Islamique des Sables.
De nouveau, elle fut accueillie dans la maison par son ex-coépouse qui semblait d’une nature tout à fait spéciale par rapport à beaucoup de nos femmes qui refusent de supporter même l’idée de la polygamie à plus forte raison vivre avec une rivale. De nouveau, Mohamed lui loua un appartement et continua à la prendre en charge, jusqu’au jour où Fani s’inscrivit dans le registre des réfugiés du HCR à Nouakchott, ce qui lui donnait droit à une prise en charge et la scolarité de ses enfants.
Cette démarche provoqua la colère de Mohamed qui se sentait humilié que ses enfants soient pris en charge comme des orphelins alors que jusque-là il leur assurait tout. Il apostropha Fani qui lui expliqua qu’en tant que réfugiée, elle avait le droit de bénéficier des avantages de son statut et qu’il n’y avait pas de mal à cela. Mohamed reprit les enfants, ce qui poussa Fani à taper à la porte de l’AFCF (Association des femmes chefs de famille) qui s’occupa du dossier. L’affaire serait pour le moment à la Brigade des Mineurs qui n’a pas encore envoyer le dossier au Parquet de la République auprès du Tribunal de Nouakchott. Pour le moment c’est l’AFCF qui s’occupe de la femme.
Fani soupçonne le Cadi d’Arafat de ne lui avoir pas traduit exactement le contenu de la décision de compromis, car il semblerait qu’elle a signé un papier de désistement par rapport à la garde de ses enfants. C’est ce qu’Aminetou Mint Mokhtar soupçonnerait, elle qui lui en a voulu d’avoir signé un papier écrit dans une langue qu’elle ne connaît pas. Aminetou jure qu’elle fera tout pour que justice soit rendue dans cette affaire. Affaire à suivre.
Abou Cissé