FIDA - Le Fonds international de développement agricole (FIDA) a conclu hier la trente-huitième session de son Conseil des gouverneurs par une réaffirmation de son engagement à lutter contre la pauvreté persistante et l'insécurité alimentaire toujours présente, en transformant à cet effet les zones rurales des pays en développement grâce à des investissements de meilleure qualité, garantissant une plus grande égalité et une croissance inclusive qui apportent des avantages économiques aux femmes, aux jeunes et aux autres personnes marginalisées.

Dans son allocution de clôture, le Président du FIDA, Kanayo F. Nwanze, a déclaré que "l'aide ne perdra de son utilité que lorsque nous serons parvenus à transformer le monde rural de manière à ce que les zones rurales puissent offrir des emplois, des services et des possibilités aux quelque trois milliards d'êtres humains qui y vivent, et en particulier ceux dont les vies dépendent des petites exploitations familiales."

Il faisait ainsi écho à Winnie Byanyima, Directrice générale d'Oxfam International, qui avait évoqué, le jour même, l'avenir de l'aide dans le discours inaugural de la série de conférences du FIDA.

Le Conseil des gouverneurs, la plus haute autorité décisionnelle du FIDA, a axé ses travaux sur le rôle que doit jouer la transformation du monde rural dans la réalisation des nouveaux Objectifs de développement durable (ODD), qui seront approuvés cette année par l'Assemblée générale des Nations Unies. En cette période critique pour le développement mondial, le FIDA, à la fois organisme spécialisé des Nations Unies et institution financière internationale, a souligné l'importance de ne pas manquer cette occasion d'accroître les investissements dans les zones rurales.

Dans la synthèse de leur table ronde, les gouverneurs ont insisté sur "la nécessité d'agir pour promouvoir une transformation durable et inclusive du monde rural, faute de quoi les objectifs de développement durable ne pourront pas être atteints." Le texte prône "une nouvelle approche socioéconomique durable, qui donne la priorité aux personnes en situation de pauvreté – trois quarts d'entre elles vivent dans les zones rurales – et qui soit holistique, avec un développement non seulement économique mais aussi social et culturel."

Au cours des deux journées de réunion, auxquelles ont participé des dirigeants mondiaux, des responsables internationaux des politiques, des représentants des peuples autochtones et des ministres de plusieurs pays, l'appel à une transformation du monde rural a recueilli un large soutien.

Dans son discours liminaire, John Dramani Mahama, Président de la République du Ghana, a partagé sa vision d'une économie rurale plus diversifiée, mieux intégrée et moderne. Et dans son allocution, S.M. Tupou VI, Roi des Tonga, a évoqué les principes directeurs du développement durable et la nécessité d'accroître la résilience et de poursuivre la diversification des moyens de subsistance.

Au cours de la seconde journée, John McIntire, Vice-président adjoint du FIDA, a animé un groupe d'experts consacré aux innovations dans le domaine de l'inclusion financière. Les travaux ont été l'occasion d'un partage d'exemples de projets – conduits au Bangladesh, en Éthiopie, en Sierra Leone et au Soudan – portant sur l'extension du système bancaire en milieu rural, sur la gestion du risque de crédit agricole et sur les systèmes financiers à assise communautaire. Pour les États membres, le financement du développement constitue cette année un thème de premier plan, cependant qu'ils continuent à œuvrer sur le terrain, avec le FIDA et les partenaires, à la transformation durable des communautés rurales.

Le Conseil des gouverneurs du FIDA a par ailleurs entériné le choix du 16 juin comme Journée internationale des envois de fonds familiaux. La célébration de cette journée internationale a pour but de reconnaître les contributions fondamentales qu'apportent les travailleurs migrants au bien-être de leurs familles et de leurs communautés d'origine. Elle permettra, en outre, une sensibilisation accrue, au niveau mondial, à l'impact des envois de fonds dans ces pays et aux moyens de maximiser l'impact en matière de développement de ces flux privés.