23-02-2015 09:54 - Elle veut se marier à Soumaré mais son père refuse
Abou Cissé - Mohamed Soumaré est un jeune commerçant Soninké de Bou Anz au Guidimakha. Il est né en 1978 et mène une vie tranquille, partagée entre son commerce, la mosquée et chez lui jusqu’au jour où le destin mit aux travers de son chemin une ravissante peulh du nom de Aby Sow.
C’est le coup de foudre. La jeune femme née en 1990 tombe follement amoureuse de Mohamed qui ne cracha pas sur le morceau. Mais il voulait faire les choses en grand. Il envoya ses parents demander la main de la jeune femme.
C’était en 2004. Mais selon la femme durant l’enquête au Commissariat, son père refusa catégoriquement. Profondément déçu, Mohamed décida de tourner la page. Heurtés dans leur amour-propre, ses parents lui dirent qu’ils préfèrent eux aussi qu’il se marie avec une Soninké.
Mais l’amour entre les deux jeunes de différentes tribus était plus fort. Aby continuait à fréquenter Mohamed dans son commerce mais tous les deux ne voulaient nullement passer par l’acte illicite. Autant Mohamed Soumaré, Aby était également une chaste jeune femme. En 2007, Mohamed mobilisa une grande délégation composée de ses parents et de quelques notables Soninkés.
Ils demandèrent de nouveau la main de la jeune Aby. Une fois de plus, le père leur administra un niet catégorique. Aby jura qu’elle ne se mariera avec aucun autre homme que Mohamed. Elle vint le voir dans sa concession, lui demanda de fuir avec elle ou de faire n’importe quoi mais Mohamed refuse. Elle le voyait toutes les heures, ne pouvant se retenir d’aller voir Mohamed dans son commerce. Elle le harcelait littéralement, passait de longs moments à pleurer un amour difficile.
Puis un jour, Mohamed décida de se rendre à Nouakchott pour acheter des marchandises. La jeune femme apprenant la nouvelle de son départ, le suivit à Nouakchott. Mis au courant de la fugue de sa fille et ayant appris que Mohamed s’était rendu à Nouakchott, le père contacta son frère, c’est-à -dire, l’oncle de la femme, résidant dans la capitale. Ce dernier porta plainte au Parquet de la République contre Mohamed. Pour quel motif ? Pour kidnapping. Le Procureur de la République envoie un soi-transmis au Commissariat de Sebkha 1.
Mohamed fut arrêté et interrogé. Il nia avoir kidnappé la jeune femme et déclara que c’est cette dernière qui l’a suivi à Nouakchott. Thèse confirmée par la jeune femme qui soutint devant le Commissaire que rien ne la séparera de Mohamed Soumaré. Le Commissaire, après les avoirs entendus, libéra Mohamed et lui demanda de revenir le lendemain.
Il en fit autant pour la femme, lui demanda d’accompagner son oncle. Mais elle refusa et exigea d’aller avec son amant. Le Commissaire décida alors de les garder tous les deux. Le lendemain, ils furent déferrés au Parquet de la République auprès du Tribunal de Nouakchott, l’Empire Islamique des Sables. Là , Mohamed croyant bien faire en disant au Procureur qu’il a déjà couché avec la femme, pour pousser le père à la lui donner en mariage.
Mais Aby soutient avoir encore conservé sa virginité. Pour elle, ni Mohamed ni aucun autre homme ne l’a touchée et ne la touchera et qu’elle restera ainsi jusqu’à son mariage. Envoyé devant le juge d’instruction du 5ème cabinet, Mohamed Soumaré sera néanmoins envoyé en prison probablement pour avoir soutenu qu’il a déjà entretenu des rapports sexuels avec la femme.
Il est évident que le père d’Aby ne veut pas que sa fille soit mariée avec Mohamed Soumaré. Est-ce par sectarisme ou pour une autre raison ? La réponse n’est pas encore connue. A l’instant, l’un des proches du jeune a déjà fait une demande pour la liberté provisoire. Affaire à suivre.
Abou Cissé