04-03-2015 18:00 - Le « ou » malin du Ministère de l’Agriculture : Gilet de sauvetage pour la STAM au mépris de l’intérêt National

Le « ou » malin du Ministère de l’Agriculture : Gilet de sauvetage pour la STAM au mépris de l’intérêt National

Elhourriya - Les autorités contractantes en matière de marchés publics imposent le plus souvent à leurs contractants une clause de référence les obligeant à fournir la preuve de leur expérience dans des travaux similaires en nature et volume pour une durée déterminée.

Ces deux conditions nécessairement cumulatives ont pour but de fournir une expertise technique avérée alliée à une capacité financière certaine : deux conditions indispensables pour réaliser un travail dans les règles de l’art ; aucune des deux conditions ne pouvant remplacer l’autre.

Mais à lire l’avis d’appel d’offre n°AAIN09/CPMP/SR/DAR/MA/2015 en date du 2 Mars2015 (journal HORIZONS de la même date) relatifs aux barrages, on est surpris de la substitution de la conjonction de coordination "et" par "ou" transformant les conditions cumulatives en conditions alternatives.

Les rédacteurs de l’avis sont-ils conscients des conséquences de cette substitution de conjonctions.

Etant donné leur expérience avérée en la matière, on peut répondre par l’affirmative, ce qui aurait pour conséquence de libérer un soumissionnaire d’une condition encombrante qu’il ne peut remplir et risque donc d’être éliminé.

Cette condition ne peut être que celle relative à la nature des travaux , étant donné que le volume ici exprime le volume financier or celui-ci est exigé ailleurs aux points 6 et 8 du pagraphe 6 de l’avis tandis que l’expertise technique à laquelle renvoie la nature n’est exigée qu’on point 9 du même paragraphe et les rédacteurs ont voulu l’éliminer par cet "ou" malicieux qui s’est certainement faufilé entre les mailles des filets de la commission de contrôle connu pour sa rigueur.

A sa décharge aussi que « la matière prohibée » était savamment dissimulée par des professionnels pour échapper à la « douane ».

Trafic quand tu nous tient.

La mauvaise foi étant manifeste alors à qui elle profite.

Bien qu’il soit tôt pour porter un jugement, les regards semblent rivés sur les chouchous du ministère de l’agriculture et en premier lieu son enfant gâté :la STAM.

Cette entreprise qui a fait son intrusion dans le domaine des travaux au mépris de toutes les dispositions prohibant le gré à gré comme mode de passation des marchés (grâce au génie destructeur de ses souteneurs), semble avoir pris gout à ce genre d’astuces : l’appétit vient en mangeant dit-on et le réflexe de PAVLOV est caractéristique de la nature humaine.

Il serait cependant injuste de faire porter à cette entreprise seule le chapeau.

N’eut été une complicité agissante de nos hauts responsables ,cette entreprise n’aurait pu obtenir les travaux d’aménagement de 3000 hectares à réaliser sans aucune forme d’appel d’offre et à trois millions d’ougyas / l’hectare contre un million d’ouguyas.

L’hectare fini à la perfection sur le marché local : inspecteur général d’Etat Ould HORMA lèves- toi.

Pour justifier ce forfait, les responsables évoquent un partenariat avec la SNAT.

Cet argument ne peut prévaloir.

La SNAT ; entité de droit public ne saurait contracter en dehors des procédures prévues par le code des marchés publics.

Ce que ses dirigeants ont d’ailleurs invoqué semble-il pour échapper en vain au dictat de leur tutelle qui a passé outre en utilisant le conseil d’administration composé de fonctionnaires agissant sous les ordres.

Malgré le tollé soulevé quotidiennement dans les médias pour dénoncer les faveurs accordées à la STAM, les auteurs semblent vouloir récidiver.

Le marché de trois mille hectares ne leur étant pas suffisant, il sont sur le point de conclure un nouveau partenariat STAM/SNAT pour répondre a l’appel d’offre lancé par l’OMVS pour l’aménagement d’environ 1400hectares au Trarza et au Brakna même si la STAM n’arrive pas à achever les trois mille hectares gracieusement payés et dont le délai d’exécution est largement dépassé.

Le comble du ridicule est cependant ailleurs : la STAM qui n’a jamais réalisé de barrages ni en Mauritanie ni au Maroc se prépare paraît il en partenariat avec la SNAT à répondre à l’appel d’offre cité plus haut.

On est en droit de se poser deux questions :

1-quel profit tire la SNAT d’un partenariat pour la réalisation des travaux de barrages avec une société qui n’a jamais réalisé un seul barrage.

2-Pouquoi les autorités de l’agriculture jettent-elles leur dévolu sur la STAM la poussant à participer dans des domaine auxquels elle n’a jamais prétendu.

3 - Pourquoi veut-on tout confier à la STAM.

La réponse est à chercher en dehors de Nouakchott peut être dans les villas cossues d’autres villes qui ont toujours fait rêver certains dignitaires en quête de repos à coté de leurs acolytes libertins.

Pour cela, le mécène a besoin d’un gilet de sauvetage qui le sauvera des tempêtes des commissions de marché et de contrôle quitte à sacrifier l’intérêt national sur l’autel des intérêts égoïstes.



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