28-07-2015 08:29 - Libre Expression. Préservons notre démocratie

Libre Expression. Préservons notre démocratie

Ahmed Mahmoud Ould Isselmou - La contribution que je suis en passe de vous livrer, se rapporte cette fois-ci à un phénomène assez spécifique, dans sa naissance, sa genèse et ses implications sur la vie des sociétés contemporaines.

La démocratie ! Ce phénomène n’est autre que la démocratie. Ce concept, ce mythe, cette fiction que les penseurs, philosophes et politiciens ont façonné en un véritable phénomène vivant dans l’esprit et l’action de tout un chacun, présente notre matière première à aborder dans cet article.

Les caractéristiques propres à l’environnement et le degré de développement du pays où la démocratie s’exerce , constituent les principaux déterminants de sa qualité sa maturité et de ses effets induits sur la vie des nations.

Cet article se compose d’un bref aperçu critique sur la démocratie en général (1) , suivi d’une étude rétrospective de notre expérience démocratique : contexte , genèse, état des lieux(2)et en fin d’ une approche de solutions(3) à tout ce que nous pensons être à tord ou à raison , une cause indéniable de nos divergences dans notre marche commune vers un développement continu , durable et intégré.

Les trois parties ci-dessus énoncées constituent l’ossature de cette réflexion qui , je l’espère bien , contribuera à booster notre jeune et chère démocratie, tout en l’encrant davantage dans nos propres valeurs religieuses , morales , spirituelles et culturelles. Trois objectifs ultimes sont poursuivis derrière cet appel, « préservons notre démocratie » .

Le premier objectif consiste à mettre en évidence les progrès conséquents, réalisés en un temps record, que nous avons enregistrés en matière de pratique démocratique ,en dépit de son instauration forcée et prématurée en 1986 dans notre pays.

Démystifier le commun des mortels au sujet de ce concept la « démocratie » dont les pionniers en ont présenté des définitions contraires à ce qu’il est censé signifier, constitue notre second objectif.

Sensibiliser et stimuler nos partis et élites politiques au sujet de cet animal sociologique que nous sommes en mesure de dompter et d’asservir pour l’adapter à nos propres besoins représente notre troisième objectif.

1- Bref aperçu critique sur la démocratie.

La démocratie : « Système politique, forme de gouvernement, dans lequel la souveraineté émane du peuple » a connu sa naissance en occident et a été souvent exercée dans les faits de manière divergente avec, aussi bien ce qu’elle prétend être et ce qu’elle brandi et affiche comme principes, idéaux, règles et valeurs. De tous temps, les plus démocrates de par l’histoire contemporaine de l’occident , ont été et demeurent à des degrés différents comme étant les plus anti-démocratiques.

Parmi une pléthore d’exemples ayant trait à l’antidémocratisme des démocrates en occident que j’ai recueillis lors de mes recherches, rien n’est plus , de mon point de vue expressif et éloquent que ce qui suit :

En Amérique, John Adams un patriote de première heure, ex vice président de George Washington puis Président des Etats Unis disait en 1787 à l’occasion du débat constitutionnel qui a donné naissance à l’union :

« ….. l’idée que le peuple est le meilleur gardien de sa liberté n’est pas vraie. Il est le pire envisageable, il n’est pas un gardien du tout. Il ne peut ni agir, ni juger, ni penser, ni vouloir ».

Montesquieu en France disait, au sujet des représentants et leur façon de remodeler le système politique et ses institutions face à la « souveraineté », ce concept exprimé dans l’abstrait :

« le grand avantage des représentants, c’est qu’ils sont capables de discuter des affaires. Le peuple n’y est point du tout propre : ce qui forme un des grands inconvénients de la démocratie »

Dans le même ordre d’idée, un certain Brissot disait :

« le peuple seul a le droit de se constituer, mais il n’en a pas le talent ; il doit donc confier une partie de son droit à ceux qui en ont le talent ». En fin le pasteur de la nouvelle Angleterre James Belknap disait :

« Tenons comme principe que le gouvernement tire son origine du peuple, mais qu’on enseigne au peuple qu’il n’est pas apte à se gouverner lui-même » . Certes de nos jours, nous constatons des changements conséquents en matière de pratique démocratique en occident, par rapport à l’ordre qui prévalait au 17eme et au 18eme siècle.

Ces changements sont une conséquence directe du développement économique, scientifique et technologique dans cette ère de mondialisation galopante. En France à titre d’exemple, Ségolène Royale martèle : « La démocratie participative est productrice d’intelligence(…)La France a aujourd’hui la maturité de faire confiance aux citoyens. C’est à vous de vous prendre en main. Personne ne le fera à votre place ».

Toutefois l’antidémocratisme des démocrates qui fut le fondement de la démocratie moderne persiste encore dans tous les systèmes démocratiques et de surcroît en occident qui en est le pionnier.

2- Notre expérience démocratique : Contexte, étapes et états des lieux. Cette partie est traitée suivant deux périodes :

Une première période allant de 1947 à 1964 et une autre allant de 1984 à 2009. Période de 1947à 1964 :

Aussitôt après la seconde guère mondiale, la Mauritanie encore sous la colonisation française, avait déjà connu une certaine forme de vie démocratique. C’est le début de la démocratie en Mauritanie.

Cette première expérience démocratique avait commencé suite à l’élection d’Ahmedou OULD HORMA OULD BABANA en 1946 à l’assemblée nationale française puis au conseil général. Cet événement avait suscité la convoitise des acteurs politiques de l’époque qui se sont mis immédiatement à meubler la scène par des partis politiques en bonne et due forme.

Je me limite seulement dans cette partie à rappeler ces partis politiques que cette période a connu, sans rentrer dans les détails relatifs aux conditions dans lesquelles ils ont vu le jour.

Le premier parti mauritanien, l’Union Progressiste Mauritanienne UPM fut crée en 1948 par des notables traditionnels locaux, mécontents de l’ordre que la France voulait imposer au peuple.

L’Entente Mauritanienne fut créée immédiatement par Ahmedou Ould Horma Oud Babana en riposte à l’UPM.

L’Association de Jeunes de Mauritanie AJM , composée de dissidents de toutes les ethnies nationales , insatisfaits des actions de l’Union Progressiste Mauritanienne UPM et l’Entente Mauritanienne EM fut créée en 1955 . Des partis à vocation nationaliste ont vu le jour dans le même contexte. Ces partis sont :

Le Bloc Démocratique du Gorgol BDG , l’Union des Originaires de la Vallée du Fleuve UOVF , Parti de la Délégation PD, l’Union Nationale de Mauritanie UNM , l’Union Socialiste Musulmane de Mauritanie USMM , la Nahda et le PRM.

En 1963, le Parti du Peuple Mauritanien PPM fut créé par le regroupement du PRM , de l’UNM ,de Nahda et de l’USMM. La création de ce parti émanait du souci du Président de la République Maître Moctar OULD DADDAH de rassembler les mauritaniens qui venaient d’acquérir leur indépendance politique , dans un cadre unique pour pouvoir fédérer leurs forces et les amener à participer en même temps aux poses des premières pierres de l’édifice national.

Un pari dénommé Front National Démocratique FND, fut créé par des opposants à l’ordre politique de l’époque. Parmi ces opposants on peut citer Souleymane OULD CHEIKH SIDIYA et Sid ElMoctar OULD YAHYA NDIAYE qui étaient présidents de l’Assemblé Nationale et Bouyagui OULD ABIDINE qui incarnait le leadership du mouvement des jeunes dans cette étape de notre histoire politique. Le FND n’a pas vécu longtemps, car très vite déclaré illégal par le pouvoir.

Période de 1984 à 2009.

En 1984 les militaires au pouvoir , pour mettre fin d’une part au despotisme du parti unique et au régime militaire d’exception et d’autre part , en vue de souscrire aux pressions de l’occident , étaient contraints à l’instar de bon nombre de pays africains d’ importer et d’instaurer la démocratie comme nouveau système de bonne gouvernance et comme condition sine qua none pour pouvoir bénéficier de l’assistance, des aides et des financements destinés aux pays ACP.

Cette étape de notre expérience démocratique est marquée par des conditions nationales et internationales assez particulières. Le pays était classé sur le plan international, comme pays moins avancé PAM . Il était meurtri par quelque années de guerre , sans infrastructures de base , affaibli par le despotisme de 18 années du parti unique et enfin , en proie à un régime militaire d’exception sans scrupule.

C’est dans ce contexte que la démocratie a vu le jour en Mauritanie. Les élections municipales organisées en 1986 ,suite à la promulgation de l’ordonnance n° 86.134 du 13 aout 1986 furent la première manifestation de cette démocratie.

Le défunt Sidi Yeslem OULD AMAR CHEIN ex Directeur Général chevronné du ministère de l’intérieur et de la décentralisation avait présenté une analyse assez objective et fidèle de notre récente expérience démocratique dans une intervention relative à « l’expérience électorale en Mauritanie » lors du séminaire de formation et de perfectionnement, du 11 au 15 octobre à Tanger (Maroc)

Sidi Yeslem a reparti notre expérience démocratique jusqu’en 2009 en trois phases : Phase « pédagogique » , phase « institutionnelle » et phase de « consolidation ».

La première phase allant de 1986 à 1991 ,appelée phase « pédagogique » avait servi à nous apprendre les ABC de la démocratie et était un préalable à celle qui la suivra.

Ainsi, l’institutionnalisation du régime démocratique en Mauritanie s’est opérée lors de cette phase avec la constitution du 20 juillet 1991.

Une deuxième phase allant de 1991 à 2005 dite « institutionnelle » était marquée par la mise en place des arsenaux juridiques et des institutions démocratiques à l’image de ce qui existe dans le monde. Les journées nationales de concertation d’octobre 2005 ont enclenché des reformes substantielles en matière d’exercice démocratique.

Parmi ces reformes nous pouvons citer : Le renforcement du rôle des partis politiques, le financement des partis politiques et l’introduction de la proportionnelle. D’autres mesures en vue d’améliorer la transparence ont été prises. Nous en citons entre autres : La remise des extraits des Procès verbaux de vote aux représentants des candidats, la formation technique des présidents des bureaux de vote en la présence des acteurs politiques, la disponibilisation de l’ensemble des textes et documents juridiques liés à l’élection , la campagne de sensibilisation des électeurs organisée par le ministère de l’intérieur qui accompagne l’opération de révision de la liste électorale , l’instauration de contacts permanents entre l’administration et les acteurs politiques , et la publication de la liste électorale sur l’internet.

La troisième phase allant de 2005 à 2009 est dite de « consolidation ». Cette phase est introduite par le coup d’état survenu le 03 aout 2005. Deux transitions successives ont marqué cette phase.

La première transition couvre la période de 2005 à 2007. Elle était caractérisée par un projet de loi constitutionnelle portant rétablissement de la constitution du 20 juillet 1991 et modifiant certaines de ses dispositions Ce projet de loi était soumis au referendum le 25 juin 2006 et approuvé par un grande majorité du peuple mauritanien (96 ,94 des suffrages exprimés) ».

Là aussi, d’importantes reformes ont marqué cette courte transition de 18 mois. J’ en cite entre autres : La limitation du mandat présidentiel à cinq ans renouvelable une seule fois et la fixation de l’âge de candidature à la présidence à 75ans , l’adoption d’un nouveau mode de financement des partis politiques composé de deux volets ( une subvention forfaitaire et une subvention proportionnelle au poids du parti aux élections municipales) , le renforcement de la proportionnelle , l’institution d’un quota des femmes en matière d’élection pour des mandats dans les institutions démocratiques par l’ordonnance n° 2006-029 portant loi organique relative à la promotion de l’accès des femmes aux mandats électoraux et aux fonctions électives , les incitations financières versées aux partis ou groupements politiques qui élisent les femmes pour un quota supérieur au quota institué , l’introduction du bulletin unique de vote, la réinstauration des candidatures indépendantes et la création par entente entre les acteurs politiques et membres de la société civile de la commission électorale nationale indépendante. L’ordonnance 2005-012 du 14 novembre 2005 a crée à titre transitoire cette commission. Un arrêté conjoint n 1388 du 17 avril 2007 fixant les modalités de sa dissolution a été promulgué.

La deuxième transition démocratique s’étale sur la période 2007 à 2009.

Après les élections présidentielles de mars 2007 ,une crise politique et institutionnelle s’est très vite installée dés la deuxième session parlementaire de 2008 . Cette crise a atteint son point culminant par le coup d’état du 06 juin 2008 que l’armé a effectué en riposte à la relève ce même jour, des chefs de ses différents états- majors, par le Président de la République Sidi Mohamed OULD CHEIKH ABDELLAHI qui avait prêté serment le 07 avril 2007.

Un haut conseil d’état HCE a pris le pouvoir en main et a engagé une courte transition dans un climat de divergences politiques on ne peut plus houleuses , qui ont suscité l’intervention de la communauté internationale à travers ses principales instances et organisations.

Suite a ce coup d’état, deux tendances prévalaient entre les acteurs de la scène politique, tant nationale qu’internationale, au sujet de ce changement. Certains prônaient la voie des sanctions politiques et économiques du pays et d’autres optaient pour le dialogue.

Après moult échanges et concertations, une solution consensuelle est née à travers l’accord de Dakar du 02 juin 2009 dont la signature a eu lieu le lendemain, 03 juin.

Suite à cet accord de Dakar, le Président du Haut Conseil d’Etat Monsieur Mohamed OULD ABDEL AZIZ a démissionné et a entièrement quitté le palais pour élire domicile dans sa propre maison.

Au palais des congrès de Nouakchott et consécutivement à la signature de l’accord, Monsieur Sidi Mohamed OULD CHEIK ABDELLAHI, avait annoncé solennellement sa démission en tant que Président de la République Islamique de Mauritanie, pour laisser le siège comme prévu par la constitution à feu Ba Mamadou Mbaré Président du Sénat qui dirigea la fin de cette transition jusqu’aux élections présidentielles prochaines.

Un gouvernement d’union nationale est désigné de façon consensuelle parmi lés différents protagonistes et a supervisé les élections du 18 juillet 2009 qui se sont déroulées de façon juste et transparente pour donner une victoire méritée à Monsieur Mohamed OULD ABDEL AZIZ, dont le programme électoral a obtenu 52,54% des suffrages exprimés suite à ces élections qui ont enregistré un taux de participation de 64,61%.

Cette seconde transition a connue elle aussi, d’importantes reformes qui ont apporté une valeur ajoutée supplémentaire à notre démocratie. Parmi ces reformes nous pouvons citer : Le durcissement des conditions préalables aux candidatures à l’élection présidentielle, la simplification de la validation du bulletin unique, le renforcement des compétences et du rôle de la commission électorale nationale indépendante et le vote des mauritaniens établis à l’étranger.

Si notre démocratie, lors de ses premières années était perçue par certains , comme facteur supplémentaire de sous développement, qui ne fera qu’accroître notre dépendance économique vis-à-vis de l’occident, déstabiliser notre ordre culturel et social , et semer la méfiance, la haine et le mépris entre les multiples composantes de notre société , je pense que nous sommes aujourd’hui en droit ,après bientôt trente ans de sa vie dans l’état moderne , de lui reconnaitre sa maturité , son perfectionnement et son caractère exemplaire dans le concert des nations arabes et africaines. La remarquable réussite de notre expérience démocratique a été attestée par bon nombre de pays et ce au point de s’en inspirer profondément dans leurs propres modes de gouvernance politique , économique et sociale.

Cependant, il y’a lieu de souligner la persistance injustifiée d’un climat de méfiance et de mal entente entre la majorité présidentielle et l’opposition démocratique. Ce climat engendre de sérieuses difficultés qui sont inhérentes d’une part , a notre aptitude de capitaliser et de mettre en valeur cette remarquable expérience en matière gouvernance démocratique que nous avons acquise et d’autre part , aux impératifs et exigences de cette mondialisation incontrôlable qui fait de la liberté d’expression et de la démocratie son meilleur cheval de bataille. Des risques assez probants, de voir nos acquis à l’eau, qu’Allah nous préserve , sont certes à prévenir et à combattre par nous tous avec humilité, courage, sagesse et perspicacité.

3- Approche de solutions.

Je me réjouis avant de procéder au développement de cette partie de souligner l’essor et les progrès importants enregistrés en si peu de temps par notre démocratie et ce en dépit de l’inefficacité et de l’irréalisme de son opposition et du manque de pro activité et de dynamisme de sa majorité présidentielle.

N’eût été notre sainte religion, l’Islam , qui propage l’amour, la paix et la tolérance, nous n’aurions pas d’une part , atteint de telles performances et d’autres parts échappés aux effets pervers et néfastes de la démocratie dont beaucoup de pays en ont plus ou moins souffert.

Jouissant de la protection d’Allah , tout le mérite revient avant tout à la sagesse et au courage de notre peuple, toutes nos composantes ethniques et culturelles confondues et au nationalisme constant de nos gouvernants, qui ont à chaque fois , apporté une réelle valeur ajoutée au processus démocratique depuis son démarrage jusqu’à nos jours.

Par conséquent, j’invite nos élites, nos partis politiques de l’opposition soient-ils ou de la majorité, notre gouvernement, notre société civile, nos syndicats ….à œuvrer main dans la main en vue de préserver et de développer notre démocratie , tout en s’inspirant d’une part des règles et percepts de la CHERIA islamique pour les aspects de fond et d’autre part en respectant scrupuleusement tout ce qui a trait au cadre formel généralement appliqué dans le monde contemporain.

J’invite fraternellement le Président de la République, Mohamed OULD ABDEL AZIZ , dont je salue , le courage , le charisme , la vision et le patriotisme à aller de l’avant et à persévérer sur cette voix de construction et de reformes institutionnelles et stratégiques dont les effets d’entrainements positifs sont jour après jour plus perceptibles et éloquents.

Des mesures consensuelles, rapides et draconiennes doivent être prises pour enclencher et mener à bon port ce dialogue qui fait couler tant d’ancre, suscite tant de commentaires et spéculations et sert d’alibi à tout mal intentionné de ce peuple dont le but est de taxer notre pays de tout mauvais qualificatif. Il est fort nécessaire que notre respectueuse opposition révise ses termes de références et qu’elle s’en tienne à son propre rôle. Il faut qu’elle sache qu’aucune démocratie digne de ce nom ne puisse exister sans son apport et ses orientations constructives. Par conséquent, je pense qu’elle doit dorénavant se préoccuper des questions nationales essentielles et couper entièrement cour avec toute autre chose ou actualité terre à terre qui n’a pas d’apport positif sur la vie des populations.

Sa plateforme des préalables au dialogue dont d’ailleurs une bonne partie est acceptée par la majorité, manque d’objectivité et de réalisme. Le peuple mauritanien s’attend de sa part à ce qu’elle soit une véritable énergie cinétique qui pousse la majorité aussi bien dans l’exécutif que dans le législatif à mieux agir et décider.

Il y’a lieu aussi que notre chère opposition cesse d’utiliser la « liberté d’expression », que le système démocratique consacre comme l’un de ses principaux fondements, pour s’attaquer outrageusement, tant à l’intérieur qu’ à l’extérieur du pays au cadre qui symbolise l’honneur et la grandeur de l’état , en l’occurrence l’institution présidentielle en la personne du Président de la République.

La majorité présidentielle doit de mon point de vue s’employer à faire la mue. Elle doit dorénavant s’efforcer à devenir plus pro active et plus dynamique. Elle doit en permanence avoir sous les yeux le programme électoral du président de la République et astreindre perpétuellement les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire à le réaliser avec toute diligence.

Le rôle de l’UPR en sa qualité de parti majoritaire au parlement doit être prépondérant dans cette approche. Ce parti doit servir de catalyseur et de locomotive pour cette majorité pour restreindre le champ d’intervention de l’opposition aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale et couper l’herbe sous ses pieds à chaque fois que l’occasion se présente.

Je ne peux que noter avec pleine satisfaction certaines actions on ne peut plus salutaires que ce parti a mené dernièrement au profit des citoyens. A titre d’exemple j’évoque les cours de rattrapage pris en charge par l’UPR au profit des élèves de terminal issus de familles pauvres.

Les récentes actions menées par l’UPR lors du mois de Ramadan sont aussi à saluer.

Une concurrence constructive, loyale et pacifique doit désormais marquer les rapports de la majorité présidentielle et de l’opposition pour le bien être des citoyens et de la nation tout entière.

En guise de conclusion, j’invite le quatrième pouvoir, la presse, mais surtout la bonne presse, privée soit –elle ou publique, à remplir le rôle de réceptacle et de véhicule de cette approche de solutions. Par conséquent notre presse doit user positivement des égards et privilèges qui lui ont été réservés et savoir utiliser à bon escient cette « liberté d’expression » dont elle dispose. Car l’usage qui en est fait parait souvent inapproprié et contraire à toute déontologie chez certains agents du secteur. ,

Ahmed Mahmoud Ould Isselmou



"Libre Expression" est une rubrique où nos lecteurs peuvent s'exprimer en toute liberté dans le respect de la CHARTE affichée.

Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.


Commentaires : 5
Lus : 1079

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (5)

  • Fr (F) 28/07/2015 18:23 X

    Votre article est appréciable. Particulièrement quand, pour stigmatiser je suppose, ce que j'appelle le leurre des occidentaux, vous mettez à nu leur propre manque de conviction de ce machin, la démocratie. Pourtant, les hommes que vous avez cités et qualifiés de pionniers de la démocratie américaine, française et britannique, ne sont pas musulmans pour être traités d’’’islamistes’’. Ils reconnaissent, cependant, qu’ils ne croient pas du tout au pouvoir du peuple par le peuple et que ceci n’est qu’un slogan vide de tout sens et utopique. J'aurais aimé vous voir donner des exemples récents sur leur comportement qui prouvent clairement que pour les américains et les européens, la démocratie n'est à imposer que quand le système ou le pouvoir qui en prennent la couleur défend leurs intérêts. L'exemple du FIS algérien, du HAMAS palestinien et, plus récemment du président Mohamed MORSI sont éloquents. Qui n'a pas vu les occidentaux reconnaitre la sincérité de ces trois scrutins? Pourtant dans les trois cas, ''les pionniers et défenseurs’’ de la démocratie n'ont pas hésité à encourager pour ne pas dire ordonner aux rétrogrades de renverser les démocrates venus au pouvoir quand ces derniers ont annoncé la couleur anticolonialiste et anti-impérialiste.

  • diopkarim (H) 28/07/2015 17:29 X

    hahahahahaha ! Expl.dr Il n y a pas de démocratie à préserver.

  • foutatoro (H) 28/07/2015 15:26 X

    C'est ce que j'appelle écrire pour écrire. Surtout un texte aussi long. M. Ould Isselmou où est ce que vous avez vu "démocratie" dans ce semblant de pays ??? Là où vous voyez démocratie, moi je vois APARTHEID !!!

  • observateurseulement (H) 28/07/2015 15:00 X

    J'ai l'impression que vous avez omis une periode ou une partie d'une periode. Les miltaires ont pris le pouvoir et mis fin au PPM le 10 juillet 1978 et non en 1984 où l'un d'eux a évincé un autre comme ils ont pris l'habitude de le faire jusqu'à présent. En tout cette erreur ne dimunie en rien votre article.

  • ngaari aalam (H) 28/07/2015 09:47 X

    Quelle démocratie? Il fallait dire: “préservons notre apartheid déguisé”.