AFP - Le prochain round des négociations destinées à parvenir à un accord pour mettre fin au conflit en Libye se tiendra les 3 et 4 septembre à Genève, a annoncé vendredi l'ONU en soulignant l'extrême urgence d'un règlement politique.

Cette annonce a été faite dans un communiqué diffusé après deux jours de discussions à Skhirat, près de la capitale marocaine Rabat, pour finaliser plusieurs annexes d'un accord portant notamment sur la formation d'un gouvernement d'unité nationale dans un pays miné par les rivalités politiques, les violences meurtrières et l'effondrement de son économie.

Mais le communiqué insiste sur la nécessité d'une participation aux négociations de Genève de l'un des principaux protagonistes, le Congrès général national (CGN), le Parlement non reconnu par la communauté internationale et siégeant à Tripoli, absent des pourparlers de Skhirat.

Près de quatre ans après la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est plongée dans le chaos avec deux Parlements -et deux gouvernements- rivaux, le CGN sous la coupe de la coalition de milices Fajr Libya et l'autre siégeant à Tobrouk (est) et reconnu par la communauté internationale.

Selon l'ONU, les discussions à Skhirat se sont tenues dans une atmosphère positive et constructive, en présence d'une délégation du Parlement de Tobrouk, de membres de la société civile, d'indépendants et de députés.

Les participants sont convaincus qu'il est extrêmement urgent de finaliser l'accord politique (...) et ont convenu qu'il est grand temps de conclure les négociations en cours depuis sept mois sous l'égide de l'émissaire de l'ONU Bernardino Leon, ajoute le communiqué.

L'ONU a fait état d'un consensus pour accélérer le dialogue et conclure l'accord (...). Par conséquent, un nouveau round de dialogue politique se tiendra les 3 et 4 septembre à Genève pour finaliser l'accord politique afin qu'il soit signé dans les jours suivants.

Le temps presse pour la Libye, ajoute le texte en appelant le CGN à venir à Genève et les leaders libyens à mettre de côté leurs différends et à mettre en avant l'intérêt du pays.

Plus tôt dans la journée, M. Leon avait appelé à une accélération des négociations, en soulignant que la situation se détériorait en Libye avec la crise de l'immigration qui provoque un grand nombre de morts, et la poursuite des violences meurtrières avec la montée en puissance du groupe jihadiste Etat islamique.

Il avait expliqué l'absence du CGN au Maroc par la démission de deux membres de sa délégation et par le temps mis pour reconstituer une délégation.

Selon M. Léon, les prochaines négociations porteront sur les noms des ministres appelés à faire partie du gouvernement d'union nationale, première étape en vue de mettre le pays sur la voie de la réconciliation.

Le CGN, réclamant des modifications, avait refusé de ratifier l'accord de paix et de réconciliation conclu le 11 juillet et signé par les autres parties à la table des négociations.