30-11-2015 19:36 - Mauritanie : le comité de soutien au Colonel Ould Beibacar appelle à un vaste mouvement de résistance et de dénonciation [Vidéo]

Mauritanie : le comité de soutien au Colonel Ould Beibacar appelle à un vaste mouvement de résistance et de dénonciation [Vidéo]

Une vingtaine de partis politiques et d’ONGs ont annoncé lundi à Nouakchott la constitution d’un comité de soutien au Colonel à la retraite Oumar Ould Beibacar, trois jours après son arrestation, devant le siège de l’Alliance pour la Justice et la Démocratie/Mouvement pour la Rénovation (AJD/MR).

Ce collectif a dénoncé, lors d’une conférence de presse, cette arrestation du Colonel à la retraite Oumar Ould Beibacar et appelé à sa libération immédiate, tout en affirmant être dans l’impossibilité de s’expliquer sur les raisons de son interpellation.

Lala Aicha Sy,  président du Comité de soutien aux victimes des violations des droits de l’Homme (CSVVDH) : "On devine que c’est à cause de ses opinions. Il a eu le courage, il faut le dire, de révéler certaines vérités qui se sont produites en 1990 à l’encontre des militaires et civils négro-mauritaniens et des tueries extrajudiciaires.

Je pense qu’en homme honnête et intègre, il a le devoir d’informer sur ce qui s’est passé. Je pense que c’est à cause de cette liberté d’opinion que le Colonel a été arrêté par les forces de l’ordre mauritaniennes."

Le comité de soutien au Colonel Oumar Ould Beibacar a d’ailleurs, dans un communiqué, exigé toute la lumière sur les circonstances et les motivations de cette arrestation.

"On ne s’arrête pas là. Ce que nous souhaitons, c’est qu’il y ait un vaste mouvement de résistance et de dénonciation contre ce qui a été fait au Colonel Beibacar"
, a affirmé Sarr Mamadou, Secrétaire exécutif du FONADH.

"Aujourd’hui, nous ne sommes plus dans un Etat de droit, nous sommes dans une jungle. Et on ne peut pas accepter l’inacceptable à savoir : confisquer la liberté de réunion, de parole et d’opinion", lance M. Sarr.

Jusqu’ici, plusieurs contacts été ont menés par le comité de soutien pour connaître le lieu de détention du Colonel Oumar Ould Beibacar. "Nous avons été à la Brigade mixte de la gendarmerie nationale, au Commissariat I de Tévragh-Zeina, au Commissariat Central, à la Direction de la Surveillance du Territoire, au deux commissariats de Police de Sebkha. Tous ont récusé le fait d’avoir participé à son arrestation", a expliqué Boubacar Ould Messaoud, président de SOS Esclaves.

L’arrestation du Colonel Ould Beibacar révèle aussi la volonté de Ould Abdel Aziz de "museler" tout celui qui "repose" la question du règlement du passif humanitaire, selon Kadiata Malick Diallo, 4e vice-présidente de l’Union des Forces de Progrès (UFP) :

"Le Colonel Ould Beibacar n’est pas n’importe qui. C’est cela peut-être qui dérange. Nous avons tous suivi la conférence de presse du président Ould Abdel Aziz à Nouadhibou où il a parlé de la question du passif humanitaire. Pour lui, ce dossier est clos désormais et que plus personne n’a le droit de le reposer et que celui qui le repose, c’est lui qui sème la haine dans le rang des mauritaniens.

C’est la seule raison de l’arrestation du Colonel Ould Beibacar."
Samedi sur RFI, le président de l’AJD/MR, Ibrahima Moctar Sarr confiait que la Mauritanie s’acheminerait vers "une restriction des libertés". "A l’époque, on se gargarisait de n’avoir pas de prisonniers politiques. Ça risque d’être le contraire bientôt. Ça l’est déjà", avait-il affirmé.

Par Babacar Baye NDIAYE

©Cridem



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Commentaires (5)

  • rororo (H) 01/12/2015 08:51 X

     (***) MERCI DE DONNER LE LIEN SVP

  • animaeur (H) 30/11/2015 23:06 X

    AU moment ou nous pensons que nous sommes dans les phases de changements de démocratie, les malédictions surgissent immédiatement. Dans un pays démocratique nul ne devrait subir des injustices, par contre notre pays la mauritanie au lieu d'avancé vers le bon chemin ou le peuple Mauritanien aspire de puis tant des années, on fait marche arrière. Quel dommage? Nous dénonçons avec fermeté l'arrestation du colonel Ould Beibacar. "Liberez le seul mauritanien qui a osé dire la vérité" Goonga ko loccol kuudi piiyaado fof moddate.

  • Ibiliss (H) 30/11/2015 22:08 X

    A quoi vous attendiez-vous en cautionnant un soldat à la tête d'un pays???? Demi-dieu ne triche pas avec lui-même: il est fidèle à son instruction, laquelle est à l'image du Kalahari!

  • Amiral 2dd (H) 30/11/2015 21:34 X

    Chers amis, trop de déclarations, La seule chose qui vaille est un regroupement dans l’immédiat à l’hôtel Marhaba, direction palais. Il faut impérativement déloger ce colonel aux grades douteux. Mr Sarr, le devoir vous met devant vos responsabilité, Le colonel a été arrêté devant votre siège, vous devez conduire le mouvement devant mener à sa libération, mieux à la libération des consciences. Les militaires ça suffit. Tant que nous aurons notre RSP (BASEP) à coté, point de liberté. Vive les burkinabés. La liberté se mérite, elle ne se donne pas, elle s’arrache.

  • leguignolm (H) 30/11/2015 21:25 X

    À ceux qui veulent juste comprendre ce 28 Novembre 1990, je vous renvois à l’article d’Ould Oumeir intitulé : « L’indépendance, à quoi çà sert ? ». « Un homme averti en veux deux » Et pour un Projet est raté !