06-02-2016 11:11 - Succès dans la lutte contre la lèpre : Un drame médical et social

Succès dans la lutte contre la lèpre : Un drame médical et social

Le Calame - En Mauritanie, les données du Programme national de lutte contre la tuberculose et la lèpre démontrent que celle-ci a été éliminée du pays, en tant que problème de santé publique, et que l’engagement de l’Etat dans cette lutte a été déterminant, avec la mise à disposition de moyens conséquents :

augmentation du budget, acquisition des médicaments, mise en œuvre des programmes de réinsertion sociale, élaboration de directives pour la prise en charge, le suivi des personnes et la distribution des vivres aux nécessiteux, réhabilitation/construction des structures de prise en charge des lépreux, avec l’appui de l’Ordre de Malte.

C’est du moins ce qu’en a estimé le représentant de l’OMS en Mauritanie, lors de célébration, lundi 1er Février, de la 63ème Journée mondiale de la lèpre.

« A l'aide du traitement et de l'action, nous défions la maladie de la lèpre », tel était est le thème retenu cette année. La cérémonie s’est tenue au siège de l’Association Mauritanienne pour la Promotion des Personnes handicapées de la lèpre (AMPHL).

Présidée par le secrétaire général du Ministère des Affaires sociales, de l’Enfance et de Famille (MASEF), elle s’est honorée de la présence des représentants du PNUD, de l’OMS, de l’Ordre de Malte et de la Fondation Raoul Follereau, de diverses autres organisations non-gouvernementales nationales et internationales, ainsi que d’une brochette de parlementaires et autorités locales.

Ouvrant le défilé des orateurs, Ahmedou ould Ahmed Abdel Kader, président de l’AMPHL, a, tout d’abord, souhaité la bienvenue à ses hôtes, avant d’adresser ses remerciements au gouvernement et aux partenaires, pour le soutien généreux et le partenariat fructueux entretenu avec l’AMPHL. Il a ajouté que « l’air du mépris et de la marginalisation des handicapés de la lèpre est à jamais révolu ».
Et de souligner l’expérience de son association, dans le domaine de la coopération sociale, en rappelant le labeur, l’assiduité et la patience qui ont permis, à ses membres, de convaincre les partenaires nationaux et étrangers de sa sincérité et de sa volonté à servir la dignité des lépreux. Avant de conclure en remerciant, à nouveau, les plus hautes autorités de son pays et ses partenaires, dont l’OMS qu’il a nommément désignée.

Une maladie qui mutile et invalide

Dans son discours, le docteur Baptiste Jean-Pierre, représentant de l'OMS en Mauritanie, a indiqué que « la lèpre est une maladie infectieuse favorisée par la promiscuité et la pauvreté. La lèpre déforme, mutile et invalide la plupart des personnes atteintes. Elle sévit parmi les populations pauvres qu’elle appauvrit davantage.

De nos jours, plus de cinq millions de personnes (malades et familles) sont victimes, en Afrique, de ses conséquences sociales et économiques. La mise au point d’un traitement efficace, basé sur la combinaison de trois médicaments – PolyChimioThérapie (PCT) – et la gratuité de ce traitement ont conduit à une guérison rapide de la maladie ».


Le docteur Baptiste a ensuite rappelé l’effort entrepris, depuis que l’OMS a pris la résolution, en 1991, d’éliminer la lèpre, en tant que problème de santé publique. Il a notamment précisé que « durant cette dernière décennie, onze millions de personnes dans le Monde, dont plus de huit cent mille en Afrique, ont été guéries, avec la PCT, et mènent une vie tout à fait normale ».

Il a souligné que « la lutte contre la lèpre est un travail collectif multisectoriel, avec la participation des partenaires, de la Société civile nationale et internationale, et multidimensionnel, avec le développement des activités dans le domaine social, la sensibilisation, le renforcement des capacités des personnes. C’est la preuve qu’en conjuguant les efforts de tous les acteurs, nous pouvons atteindre nos objectifs rapidement et durablement ».

Il a enfin salué le courage des personnes handicapées de la lèpre qui refusent de courber l’échine et continuent à se battre pour une vie digne. Il a rappelé les trois objectifs du plan d’action contre la maladie : stopper la transmission, prévenir les invalidités et poursuivre la lutte contre l’exclusion, en favorisant la réinsertion des malades guéris.

« Malgré ces acquis, des défis énormes persistent : insuffisance de dépistage et de prise en charge précoce des malades ; très peu de personnel formé ; manque d’expertise nationale, insuffisance d’intégration, dans les soins de santé primaires, des malades au stade de séquelles ; absence de structures médicochirurgicales appropriées, pour le traitement des lépreux ; manque d’information et de sensibilisation sur la maladie.

Le docteur Baptiste a terminé en réitérant le soutien de l’OMS à appuyer les programmes nationaux pour élimer la lèpre, en soulignant combien cette lutte est, « de longue date, une priorité de santé publique en Mauritanie, notamment grâce à la mobilisation des membres de l’AMPHL ».
C’est au nom des fondations Raoul Follereau et de l'Ordre de Malte en France que Mouna Hajjar a évoqué les efforts déployés, par ces deux organisations, pour assurer les soins contre la lèpre et le dépistage précoce de la maladie, ainsi que les opérations chirurgicales qu'elles organisent, dans les cas nécessitant une intervention.

Elle a fait part à l’assistance du programme de formation au profit des chirurgiens ; du lancement, prochain, d’un programme d’information à Nouakchott et dans les zones endémiques, à travers des bandes dessinées et des films, dans le cadre d’une campagne d’information sur les actions de prévention ; et de la mise en place d’un diplôme universitaire de chirurgie et d’ambulanciers. Des bourses de recherche clinique seront également octroyées, afin d’améliorer la recherche en matière de dépistage.

Puis elle a mis en exergue la coopération entre les départements concernés et l'AMPHL, en vue de permettre, aux malades de la lèpre, de retrouver leur place dans la société. De fait, la situation des anciens malades qui vivent, fréquemment, dans la plus totale misère relève d’un problème social. L’AMPHL apporte soutien et réconfort, aux malades et aux familles des malades. Un geste de solidarité qui s’est concrétisé par la distribution de vêtements, produits de première nécessité et de bien d’autres cadeaux.

Synthèse THIAM Mamadou



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Commentaires (2)

  • abouth (H) 06/02/2016 11:46 X

    Aujourd’hui, le monde entier célèbre la journée mondiale contre les MGF (pour rester pudibond comme l’aime à l’être nombre de mes compatriotes), des pratiques moyenâgeuses que seul l’irrespect vis-à-vis de nos mères et de nos sœurs, peut justifier. La lutte contre ces souffrances atroces injustement et précocement infligées à nos toute petites filles, mérite d’être soutenue par tous, car contrairement aux séquelles de l’esclavage, à la question de l’unité nationale et à la pauvreté, la lutte contre les MGF ne présente pas le potentiel d’être opportunément exploitée à des fins politiciennes ou personnelles, car ses victimes sont trop innocentes, trop faibles et trop démunies... Pourtant, cette tragédie barbare, bâtie sur l’hypocrisie et l’ignorance, touche toutes les strates de la société mauritanienne; sa criminalisation peut et doit devenir un sujet de large consensus national. Alors qu’attendent les vrais défenseurs des droits de l’homme dans ce pays?

  • injector (H) 06/02/2016 11:36 X

    L' OMS en Mauritanie est en retard ,tous les chiffres relevant de la statistique sanitaire sont faux,ce sont des roumouz fassida donc les tuberculeux courent les rues sans oublier les lépreux qui sont malades sans le savoir . Le fameux SNIS travaille sur la base de fausses données