Adrar-Info - On savait que les peuples ont souvent les dirigeants qu’ils méritent. Maintenant, nous devons comprendre que les peuples, eux aussi, ont généralement les dirigeants de leurs ambitions.

La visitation qui vient d’avoir lieu à Néma en est une démonstration par l’absurde, comme diraient les matheux. 1) toute la République (ou presque) a fait le voyage, avant ou avec son président-fondateur (de l’Upr) pour la « refondation » de la République;

2) le Sénat aux trois tiers « périmés », dont la situation avait été jugée illégale par le conseil constitutionnel (de Sghair Ould M’bareck), sera supprimé. Il ne servirait à rien. Il a fallu deux transitions, un intermède avec SIDIOCA, un mandat et une partie d’un autre pour s’en rendre compte. En plus, il serait l’un des corollaires du dialogue (ou rencontres) auquel l’opposition pourrait venir ou s’absenter (sic) et ferait l’objet d’un référendum.

3) le Président-fondateur (de l’Upr) ne constituera pas une entrave à la démocratie. C’est à dire, la vraie démocratie. En même temps, il n’acceptera jamais l’alternance avec une opposition vieillissante, à majorité de retraités, qui a fait les preuves de son incapacité (où était-il ?)..

4) la Mauritanie va à merveille. Ses conditions économiques sont comparables à celles de Brunei ou du Koweit. Le contraire n’est que commérages et hallucinations d’une opposition radicale, ennemie de la nation, sans vision ni programme pour le pays. La preuve : les salaires des fonctionnaires sont payés, un port va être construit quelque part, le lait va être collecté à Néma, la MAI va recevoir un nouvel avion (qu’on conseille vivement aux mauritaniens d’emprunter);le compte du trésor au 31/03 (il y a plus d’un mois) était créditeur (après les salaires) de 36 milliards d’ouguiyas, etc…

5) tout ceux qui parlent au nom des haratines, d’esclavage, de séquelles. des négro-mauritaniens, des propriétaires terriens, des accords avec AQMI sont tout simplement décalés.

6) l’opposition réunit ce qu’elle appelle « les femmes de l’opposition ». « Ce ne sont que les épouses des dirigeants de l’opposition qu’ils arrivent à ressembler ».

7) l’opposition accrédite le pays d’un taux de chômage de 50 %. C’est faux rétorque le Président-fondateur de l’Upr. La réalité est qu’il y a , à cause des fameuses « Tarakoumatt » (accumulation des erreurs des régimes antérieurs), une inadéquation de la de mande d’emploi (laquelle ?) avec la demande dans le domaine (où ?);

Bref, il y a donc au moins deux Mauritanie : celle paradisiaque du Président et ceux qui font semblant de le soutenir indéfectiblement et une autre, Enfer, décrite par l’opposition dite radicale. La vérité est certainement entre les deux.

Ce qui est certain, c’est que ce discours, loin d’être apaisé et conciliant, n’est pas de nature à favoriser la tenue d’un dialogue inclusif et réussie. En effet, le Président fondateur est revenu à des habitudes qu’ils avaient abandonnées depuis la balle amie (ou d’amie): la diabolisation et la médiocratisation de l’opposition. Le compromis entre les antago-protagonistes de notre scène politique n’est pas pour demain.

Il est regrettable que le pouvoir continue à s’enivrer dans son autosatisfaction et sa vision (daltonienne) idyllique du pays; Il est autant dommageable que l’opposition s’exclue et se condamne à une sorte de hara-kiri par son incapacité à développer une alternative à la démagogie et la langue de bois populistes.

Debellahi