17-08-2016 21:45 - Guidimakha : harcelés et intimidés, les habitants d’Oumouheidi menacés de déguerpissement au profit des maliens de Leya

Guidimakha : harcelés et intimidés, les habitants d’Oumouheidi menacés de déguerpissement au profit des maliens de Leya

Rimweb - Comprise entre Baediam et Leya le long du Karikoro où des populations maliennes et mauritaniennes partagent les mêmes terres de culture, Oumouheidi, est sous la menace d’être déguerpie par des politiciens de la tribu zbeirat, au nom d’un compris passé avec des maliens, partie civile dans une affaire de meurtre commis par l’un des leurs en 2015.

En effet, aidés par Diadié Gandéga, ancien maire de la commune de Baediam les artisans de l’accord passé avec la partie civile malienne à savoir Ndalla ould Sidi Amar, policier à la retraite, Mohamed Mahmoud Ould Amar, Ely Ould Raby, Zein ould Soulé et d’autres personnalités de la même tribu que Mohamed Mahmoud o/Mheidy l’auteur du meurtre du jeudi 22/7/2015 sur un malien de la famille Diabira tiennent à ce que les habitants d’Oumouheidi, soient déguerpis et laissent leurs terres de cultures aux maliens de la localité de Leya.

Du moins c’est ce que ces derniers ont fait montre dans leurs moult démarches auprès des habitants de la localité malgré que les responsables administratifs soient informés de leur va et vient, harcèlements et intimidations sur ces citoyens.

Pour cette affaire la justice mauritanienne a tranché lors de la session de la cour criminelle du tribunal régional de Sélibaby le 10 mars 2016. En effet, au cours de son audience, il a été clairement établi que l’auteur du crime écope d’un an de prison ferme et cinq ans d’interdiction.

Mais toute la question reste de savoir pourquoi les chefs et politiques de la tribu veulent appliquer cette décision de justice sur d’autres citoyens alors que le jugement ne concerne que Mohamed Mahmoud o/Mehdi (réf au jugement y afférent injecté en appel ).

La victimisation d’innocentes populations en les privant de leurs droit d’accès à la terre chez elles à cause des manœuvres des politiciens et le manque de volonté de l’administration est source d’interrogations dans cette partie du pays où des citoyens d’un pays voisin deviennent prioritaires sur des propriétés de l’état mauritanien.

Pour mémoire avant l’incident du 22/7/2015, les maliens de Leya avaient de jardins pour lesquels ils ont foré des puits et c’est surtout en terre mauritanienne que leurs animaux pâtirent. Suite au malheureux incident, les terres de cultures mauritaniennes en face de ce village malien sont transformées en terrains où viennent s’entrainer les enfants et d’autres qui traversent le Karikoro pour faire des briques en banco.. Deux puits forés par les populations maliennes sur les terres de la localité mauritanienne et le jardin dans lequel se trouvent deux grands manguiers ne sont plus exploités. C’est aussi le cas des champs appartenant aux habitants d'Oumouheidi,

Harcelés et menacés d’être déguerpis au profit des populations maliennes par des politiques qui faute de pouvoir convaincre jouent la carte de division et de séparation entre les habitants, Alassane Hacen Ba et Mohamed Ahmed résidant dans la localité ont été reçus en audiences par le wali du Guidimakha. Mais force est de constater qu’aucune réponse rassurante n’a été donnée par l’administrateur qui pourtant nourrissait d’espoir.

La coordination Régional de l’AMDH au Guidimakha s’est enquis de la situation et condamne avec énergie les harcèlements et les intimidations dont sont victimes ces mauritaniens sur leur sol de la part des civils au vu et au su de l’administration.

Au Coordinateur de dire que rien au monde ne puisse justifier la victimisation des innocentes populations auxquelles on interdit d’exploiter des terres pendant que des citoyens d’un pays frontalier sont permises. Et de dire si les terres appartiennent à l’Etat comme dit dans les textes en vigueur en Mauritanie rien ne puisse justifier aussi le silence ou l’inaction de l’administration territoriale à qui incombe la responsabilité de protéger les populations et leurs biens ;

Le syndrome de 1989 est toujours présent dans les esprits de certains soit disant chefs et/ou responsables de tribus ou politiques.

En un mot la loi de la tribu primerait sur celle de l’état au Guidimakha.

Amadou Bocar Ba, coordinateur régional de l’AMDH



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Commentaires (2)

  • lass77 (H) 18/08/2016 13:30 X

    Cette vayoucratie qui prévaut au guidimakha sera une cause de la division.Depuis quand des étrangers ont la priorité d'accès à la terre par rapport aux nationaux même si ça à l'histoire des terres arables au profit des pays du golfe : c'est kif kif.Dans ce cas présent il y'a une manœuvre louche qui se trame.

  • Kaara Koro (H) 18/08/2016 09:44 X

    Merci Amadou Ba. Nous suivons cette affaire de très près. En aucun cas, de petits voyous comme Mohamed Abdellahi Ould Sidi Amar dit Indallahi et consors ne pourront faire déguerpir les habitants de la localité de Oumouheidi au profit des gens de Leya. Si les Politiciens de Hel Zibeirat cherchent à le faire pour des raisons personnelles et pour des intérêts mesquins, ils jouent avec du feu qui le brûlera un jour. Qui vivra verra.