22-10-2016 15:10 - Mauritanie: fin du dialogue politique sur la signature d’un accord

Mauritanie: fin du dialogue politique sur la signature d’un accord

RFI - En Mauritanie, le dialogue national lancé fin septembre s'est achevé ce jeudi soir. Un accord politique a été signé entre la majorité et quelques partis d'opposition.

Au final, plusieurs révisions constitutionnelles ont été retenues, mais pas la suppression de la limitation des mandats présidentiels, l'article 28 qui limite le nombre de mandats à deux. Lors de la cérémonie de clôture, le chef de l'Etat a d'ailleurs cherché à mettre un point final à la polémique autour d'un éventuel troisième mandat.

« Bien que de nombreux participants aient requis l'amendement de l'article 28, personnellement, je n'ai jamais demandé sa modification, sous quelque prétexte que ce soit, comme je n'ai jamais manifesté un désir quelconque pour un troisième mandat », a déclaré Mohamed Ould Abdel Aziz. Le président mauritanien a martelé une conviction : que les modifications constitutionnelles doivent servir l'intérêt général et non des intérêts personnels.

D'où le rejet, selon lui, de la modification de la limite d'âge des candidats à la présidentielle que réclamait l'opposition, mais aussi du déverrouillage du nombre de mandats qui n'aurait « servi que le président de la République ». « Cette question doit donc être définitivement dépassée », a insisté le président, tout en mettant en garde ceux qui voudraient encore utiliser cette polémique pour, selon lui, déstabiliser le pays.

Plusieurs autres réformes ont été retenues. Le Sénat devrait être supprimé. La représentation des collectivités territoriales se ferait donc au travers de la création de conseils régionaux et il serait désormais précisé qu'en cas de vacance du pouvoir l'intérim revient au président de l'Assemblée nationale. La Haute Cour de justice disparaîtrait également.

Ses compétences devraient être redistribuées entre le Conseil constitutionnel et les tribunaux existants. L'hymne et le drapeau pourraient être modifiés pour accentuer l'esprit patriotique et la référence à l'Islam. Des réformes qui feront encore l'objet d'un référendum d'ici la fin de l'année.

L’opposition fait part de ses désaccords

Difficile de savoir la portée politique pour pourrait avoir cet accord puisque la principale coalition d'opposition, et le parti de l'opposant historique Moktar Ould Daddah ont boycotté ces discussions dès le départ. Mais en plus, l'APP de Messaoud Ould Boulkheir, qui avait participé aux débats, a finalement rejeté les conclusions. L'opposition liée par cet accord se réduit donc presque, pour ce qui est des formations effectivement représentées à l'Assemblée, au parti El Wiam.

En revanche, le maintien de la limite des mandats coupe quelque peu l'herbe sous le pied de l'opposition qui comptait bientôt manifester contre le pouvoir et les conclusions du dialogue, en mobilisant principalement autour du rejet d'un 3e mandat d’Aziz. Mais un autre point de l'accord risque de créer des remous dans la scène politique : celle de la tenue d'élections législatives et municipales anticipées.



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Commentaires : 2
Lus : 2109

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (2)

  • boubou_kibili (H) 22/10/2016 16:43 X

    MOAZ n'a aucun merite sur l'abandon supposé du 3eme; le merite revient surtout à l'opposition y compris celle dialoguiste. Le seul mrite qu'il puisse avoir c'est dans la suite des Evénements et avant son mandat en faisant comme le dit si bien Keletegui de faire taire ses griots de pire espèces qui ont toujours perdu les dirigeants ici et ailleurs et se preparer à rentrer dans l'histoire en creant des organes compétents et independants pour assurer une election transparente le moment venu et ce n'est pas gagné pour ce regime qui se crit depuis toujours que tout lui est permis mais non et il vient de l'apprendre à ses dépends comme l'a dit l’intellectuel Italien Antonio Gramci et je le cite on peut tout faire avec une baillonnette sauf de s’asseoir dessus. MOAZ doit continuer à méditer cela et ne plus écouter ces marchands d'illusion de l'Union Pour Rien (UPR) et les nombreux Nafighs dont notre soi disant élite politique que compte ce pays pourtant à 100 % musulmans qui lui diront sans toi pas de Mauritanie ce qui à l’évidence et il le sait lui même que c'est achi faux. A bon entendeur saut !!!!

  • Keletegui (H) 22/10/2016 15:48 X

    "Mettre garde ceux qui voudraient encore utiliser cette polémique déstabiliser le pays" ces propos du Président sont rassurants mais il faudrait qu'il commence déjà à fermer la gueule à ceux de ses partisans qui le poussent au parjure en commençant par le Premier ministre , le ministre de la justice et le ministre porte parole du gouvernement. en ce moment seulement il pourrait empêcher l'autre camp d'évoquer ce sujet.