Le Quotidien de Nouakchott - Les 28 et 29 janvier, s’est tenu au village de Teichot, le 12eme atelier de concertation entre la direction du parc national du Banc d’Arguin (PNBA) et les habitants des neuf villages du parc avec la participation des partenaires et des représentants des autorités publiques mauritanienne.

Le thème de ces journées de concertation : « Promouvoir une approche d’éco-territoire au service de la conservation de la biodiversité. » Face au directeur du PNBA, Aly Ould Mohamed Salem, et ses collaborateurs, les partenaires…Les habitants du parc ont soulevé l’essentiel de leurs problèmes.

Il a été posé la question de l’enclavement, des difficultés d’accessibilité de certains villages du parc. Explication des responsables du PNBA : « dans le cadre du programme financé par la coopération allemande (KFW), une étude portant construction d’une route bitumée a été faite.

Compte tenu du cout énorme par rapport à la rentabilité, cette route n’a pas vu le jour. » La solution choisie pour désenclaver ces villages : une barque qui fera la liaison entre Mamghar, Rgueiba et Teichott pour transporter personnes et marchandises en plus de l’eau en cas de panne de l’unité de dessalement.

Boudboude Ould Ahmed Yaghoub, chef du village d’Auwguej, a posé le problème de l’utilisation du plastique pour les embarcations de pêche des imraguens. Il a expliqué à l’assistance que ces embarcations plastifiées sont plus efficaces, plus sécurisées que celles en bois.

Réponse de Cheybany Ould Senhoury, chef du département d’appui technique : « les Imraguen utilisent des Lanches en bois qui font partie de leur identité. En 2011, certains pêcheurs ont plastifié leur Lanches. Par la suite la direction du parc a mis fin a cette plastification qui peut mettre en danger les équipages en les alourdissant ou par infiltration d’eau… »

Le Parc a, avec le comité villageois de concertation et de cogestion, commandé une étude comparative entre Lanches plastifiés et non plastifiés réalisé par un expert de l’IMPROP. Dans trois ans, les conclusions de cette étude comparative permettront de décider de l’utilisation ou non du plastique.

Il a été posé aussi le problème du recensement des Imraguens. Combien sont-ils. Dés le démarrage du plan d’action 2017 du PNBA, expliquent ses cadres, «, il sera distribué des cartes aux différentes catégories socioprofessionnelles du parc. Ensuite, la dernière enquête ménage du PNBA de 2009, réactualisée en 2015 donne un peu plus 2000 habitants. »

Autre problème posé : la tortue verte ou tortue de mer faisait partie de l’alimentation, des habitudes culinaires des Imraguens. Des imraguens qui demandent la levée de l’interdiction mondiale de cette espèce pour des raisons de conservation.

Il a été aussi posé le problème de la glace pour conserver les quantités de pêche parfois importantes. Réponse des responsables du Parc : « dans tous les villages, nous avons par le passé appuyé la mise en place de caisses de glace au profit des coopératives. Actuellement, le fonds Imraguen permettra la mise en place d’une unité de glace à Chami mais pour seulement l’alimentation de la pêche en ligne. En réalité les imraguen eux font une pèche de subsistance. »

Le problème des taxes a été aussi soulevé. Le nombre de Lanches opérant dans le parc est fixé, d’un commun accord, entre le PNBA et le ministère des pêches et de l’économie maritime. 114 Lanches pour 500 à 600 pêcheurs des 09 villages. Chaque Lanches s’acquitte de 30 000 ouguiyas pour une année.

Pendant les journées de concertation, plusieurs communications ont été présentées. Il s’agit, entre autres, « Les recommandations 2014 de l’UNESCO pour la préservation de la valeur universelle exceptionnelle du PNBA et du rapport sur l’état de conservation du parc en décembre 2015 » par Ebaye Sidina. « Plan d’aménagement et gestion du PNBA 2015-2019» par El hadramy Ahmed Deida, «Surveillance et application des mesures de conservation » par Ahmedou Ould Hammadi.

Les participants aux journées de concertation ont aussi visité l’école de Teichot, construite par le PNBA et qui compte deux classes multigrades. Les habitants des villages du parc ont d’ailleurs demandé plus de soutien pour l’éducation de leurs enfants, notamment des bourses pour ceux d’entre eux qui vont faire leurs études secondaires à Chami ou Nouadhibou.

Réception d’une vedette de surveillance

A l’issue de ces journées il a été signé entre le PNBA, représenté par son directeur et le représentant des villages Imraguen des engagements réciproques, un contrat de gestion des ressources naturelles et de développement harmonieux des populations résidentes du parc. Cette signature a reçu la caution des autorités représentées par le Hakem de Chami et le ministère des pêches et de l’économie maritime.

Pendant les journées de concertation une vedette de surveillance maritime a été réceptionnée officiellement à Teichott. Une vedette fruit de la coopération entre la Mauritanie et l’Union européenne dans le cadre du projet Go Wamer au profit de 5 autres pays de la région en plus de la Mauritanie.

Projet financé par l’UE à hauteur de 10 millions d’euros et le PNUD a hauteur 500 000 euros. Cette vedette, selon le représentant de l’UE présent à la cérémonie de remise officielle « va décourager les pollueurs et autres mauvais payeurs qui mettent en danger la préservation du parc et, a long terme, la pêche.»

Khalilou Diagana

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