12-02-2017 19:45 - Société | Mendiants et universitaires, des victimes étatiques
Les mendiants en Mauritanie sont nombreux et il n’y a que les véhicules qui les surpassent en nombre. Ils ont réussi le maillage de la capitale, ont les retrouvent dans tous les quartiers en quête de leur ressource quotidienne, ils sont sur place de la première heure, à la dernière, se faufilant entre les voitures, hélant le passant, où assis dangereusement sur le bord de la chaussée.
Ce combat, car ça est un, ils semblent décider à le gagner, le conserver, faute d’une autre alternative à leur endroits. Ils vivent pourtant dans un pays riche et peu peuplé qui pourrait bien utiliser la méthode libyenne sous Kadhafi à leur endroit.
Voilà un homme qui, rien qu’avec le pétrole de son pays, aura nourri, soigné et logé, six millions de libyens. Quand les richesses sont équitablement reparties, on en arrive à ce stade à l’endroit de la composante de son peuple.
Pourtant, les économies en Mauritanie au fil des ans ont bien dégagé des excédents, surtout lorsqu’on a « remercié » des milliers de fonctionnaires en 89, 90,91, et dont les salaires ont pourtant continué durant toutes ces années, au profil d’un consortium de prédateurs, convaincus de l’intérêt de ce projet funeste.
Autres malheureux, ce sont les nombreux universitaires, les études achevées qui cherchent un emploi. « C’est pourtant l’état qui financé nos études universitaires à l’étranger, j’ai une maitrise en science-éco, j’ai déposé partout mais en vain… je n’ai pu obtenir que ce poste de sécurité dans une maison, c’est à croire que dans mon pays, on fait fi, du fait que l’avenir appartient aux sciences et technologies », se désole M.T. qui dans ses heures creuses donnent des cours de maths à des élèves, bénévolement.
Des universitaires en quête d’emploi, sont en effet, légion, cela est inquiétant dans un pays où la vielle garde va à la retraite et que la fonction publique ne recrute plus, ou du moins ne le fait pas sur la base de l’équité et la transparence. On ne sortira jamais du sous-développement, tant que l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, ne sera pas encré dans notre démarche pour une bonne gouvernance.
A quoi sert-il de payer des études à des étudiants qui vous donnent satisfaction, pour en faire des vigiles dans les maisons de quelques patrons. La relève tant attendue, bute devant le fait que ces diplômés sont le plus souvent, plus « calés » que le directeur du service ou de l’entreprise où ils déposent leur curriculum-vitae.
C.O.T
©Cridem 2017
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