23-02-2017 16:10 - Des associations culturelles demandent l’officialisation des langues nationales dans le projet d’amendement constitutionnel en cours
RMI Info - Mardi 21 février 2016, à l'ancienne maison des jeunes, se sont tenues des activités culturelles de valorisation des langues nationales. Tout le gratin nouakchottois des hommes, des femmes et des jeunes de cultures soninké, wolof et pulaar y était pour célébrer la journée internationale de la langue maternelle.
Entre les expositions d’ustensiles traditionnels, d’objets d’art, de productions littéraires et d'instruments musicaux, chacun jubilait de cette magnificence culturelle symbolique.
Les organisateurs, trois grandes associations (AMPLCS, Soninké ; APROLAWORIM, Wolof et ARPRIM, Pulaar) fondées et reconnues par l’Etat au milieu des années 70-80 ont demandé : « l’officialisation des langues nationales dans le projet d’amendement de la constitution en cours ».
En effet, quelques jours avant la tenue de cette activité culturelle, une copie du plaidoyer pour l’officialisation des langues nationales a été distribuée aux partis politiques et aux chancelleries, puis remise au Président de la République. Y sont consignés quelques points à soumettre au référendum de modification de la constitution mauritanienne.
Les signataires ont également demandé à l’Etat : « d’initier et mobiliser les voies et les ressources techniques, pédagogiques, financiers, politiques et stratégiques consécutives à la prise de décision de l’officialisation des langues nationales », tel qu’énoncé dans le document dont rmi-info s’est procuré une copie.
Le plaidoyer rappelle que les « débats durant les assises du Dialogue National Inclusif du 29 Septembre au 20 octobre 2016 ont été marqués par une large convergence de vues des participants sur l’officialisation des langues nationales qui mérite pertinemment de figurer parmi les points d’amendement de la constitution ».
Plusieurs intervenants, dont notamment des inspecteurs retraités de l’éducation nationale, ont témoigné du succès de l’expérience mauritanienne d’enseignement des langues nationales - pulaar, soninké et wolof - menée par l’Institut des Langues Nationales (ILN) de 1982 à 1999. Ainsi, cette réussite exemplaire est un atout majeur en faveur de l’officialisation.
Pourtant, l’absence de volonté politique nationale a été décriée par les spécialistes linguistiques. Selon un responsable associatif : « tous les départements ministériels concernés par la question ont été invités à prendre part à l’activité mais aucun n’a voulu nous honorer par sa présence ».
Un intervenant s’insurge : « L’effort politique pour l’officialisation de nos langues nationales devraient prendre être une priorité par rapport au financement et la célébration en pompe par nos autorités des festivals folkloriques sur l’unité nationale ».
Bâ Sileye