23-02-2017 21:16 - Tous les chemins des amendements mènent au « OUI » !
Le Rénovateur Quotidien - Le débat très houleux en cours actuellement dans tous les milieux politiques sur le projet des amendements constitutionnels défraye la chronique.
Les points de vue se focalisent autour de la même question centrale : à savoir si les mauritaniens iront aux urnes ou si ce sont les deux chambres qui trancheront cette pomme de discorde par un suffrage parlementaire.
Eu égard à la crise politique qui agite le paysage postélectoral, les mauritaniens sont embarqués dans une marée d’incertitudes que la moindre secousse peut tout entrainer au fond de l’abime.
A force de se fixer sur ce qui constitue l’événement dominant mais qui n’en est pas le plus important par rapport aux préoccupations quotidiennes des citoyens qui subissent les fantaisies politiques de leurs dirigeants on oublie que l’enjeu est ailleurs.
Il est clair comme eau de roche que tout ce jeu est piloté par un seul homme disposant d’une forte « armée » de laudateurs, de manipulateurs, de zélateurs prête à accompagner le processus jusqu’au bout. Peu importe la voie choisie pour arriver à l’objectif final. Si les amendements passent par un référendum populaire ou par un scrutin parlementaire, le résultat sera le même.
Le vote en faveur du « OUI » l’emportera largement. En quoi alors procéder par référendum populaire changerait la nature des choses pour que les adeptes de ce mode de scrutin perdent leur salive à crier au scandale. Est-ce par souci de transparence dans le jeu démocratique ou par défi à l’égard du Rais ? En quoi voter pour le OUI ou pour le Non donnerait –il plus de crédibilité à des amendements issus d’un dialogue « exclusif » d’une partie importante de la classe politique.
Oublie –t- on surtout que la dernière présidentielle achevée par un large plébiscite porte toujours les stigmates d’une consultation mitigée où l’absence des grands leaders de l’opposition a pesé sur le scrutin. Que les « boycottistes » continuent à tourner le dos « aux faits accomplis » ou qu’ils dénoncent avec force une mascarade « Azizienne » cela n’arrêterait pas le rouleau compresseur d’un « hercule » qui ne recule devant rien même si la démocratie saigne à blanc. Même si l’opinion internationale grince les dents, même si les bailleurs des fonds haussent le ton, rien ne fera obstacle au forcing constitutionnel visant à faire passer le plan préparé par l’homme fort du pays. La pirouette « Azizienne » se moque de tout le monde.
Normal pour un homme qui a compris que le peuple n’a pas encore acquis le courage de désavouer par les urnes ou par la contestation populaire musclée ses dirigeants. Que les leaders politiques de l’opposition réagissent plus qu’ils n’agissent, que les forces censées exercer un contre- pouvoirs acharné s’aplatissent par les promotions et autres pratiques anesthésiantes. Aziz en « fin » de carrière préfère garder son fromage dans la bouche jusqu’au terme de son mandat sans se laisser distraire par les mises en garde de ses opposants ni par une quelconque volonté de le contraindre à passer outre.
Quand l’opposition se terre dans les états –major politique et ne disposant comme armes que les communiqués de presse et comme stratégie préférée, la politique de la chaise vide, le temps tourne en faveur de n’importe quel clan qui gouverne le pays. Pourquoi engager des dépenses colossales se dira Aziz dans le vent alors qu’un vote parlementaire moins onéreux suffirait pour avaliser les amendements sans coup férir !
L’urgent n’est pas d’apporter des amendements constitutionnels qui ne changent en rien le destin du pays mais d’engager un débat de fonds autour des grandes questions nationales ; l’unité nationale, l’alternance démocratique, la mainmise de l’armée sur la gouvernance politique etc. Le reste n’est qu’une façon de "couillonner" les mauritaniens.