21-03-2017 08:00 - Issa Hayatou détrôné, le puzzle de l’histoire de Nouakchott à Addis à Abeba !
Mauritanie Football - Le camerounais Issa Hayatou est finalement détrôné de sa trône,victime du complot orchestré à Nouakchott et le vent du rajeunissement qui a insufflé depuis la chute de le suisse Sepp Blatter. Coup de Trafalgar, coup de tonnerre dans la salle Nelson Mandela à Addis Abeba ce jeudi 16 mars 2017.C’est une véritable surprise dans le paysage footballistique africain.
Le Malgache Ahmad Ahmad a été élu , à la surprise générale, président de la Confédération africaine de football (CAF) lors d’une élection l’opposant au Camerounais Issa Hayatou, qui dirigeait l’organisation depuis 1988.
A l’annonce des résultats officiels, les poings victorieux se sont levés et une clameur a éclaté dans la salle rassemblant les représentants des fédération méconnu par rapport à son adversaire, Ahmad a déjoué la plupart des pronostics en obtenant un mandat de quatre ans à la tête de la CAF.
Issa Hayatou, 70 ans, dernier dignitaire du foot mondial épargné par les affaires qui ont emporté Sepp Blatter et Michel Platini, en était le favori.
Nous allons faire un bref retour en arrière pour comprendre cette chute soudaine de l’inamovible Hayatou qui régnait d’une main de fer.
Le complot d’Infantino contre Hayatou a t-il été préparé à Nouakchott ?
Un rôle central ou mineur, Ahmed Ould Yahya a joué un rôle pour défenestrer le camerounais qui était pilote de la CAF depuis 29 ans avec la roublardise et un art consommé des jeux de pouvoir, le natif de Garoua avait su neutraliser un à un ses adversaires sur le continent africain.
L’Ivoirien Jacques Anouma, le Sud-Africain Danny Jordaan, ou encore l’Algérien Mohamed Raouraoua ne diront pas le contraire : aucun d’eux n’a pu durablement contester l’autorité de l’empereur. Le président de la FIFA est venu à Nouakchott après fait étape au Swaziland, au Zimbabwe, en Ouganda, au Rwanda, au Tchad, au Ghana, au Niger sans aucune communication de la CAF pour sa venue, le 28 Février à l’invitation du président de la Fédération mauritanienne de Football, Ahmed Ould Yahya et se trouve dans la capitale au même moment qu’un des premiers soutien du malgache AHMAD,le Président de la Fédération de Football de Djibouti, Monsieur Souleiman Hassan Waberi.
Infantino,Ahmed Ould Yahya et Waberi ont mangés ensemble au restaurant les “Ambassador” et c’est là qu’une stratégie a été mise en place pour pousser le camerounais vers la sortie.
Ahmed Ould Yahya est il devenu le parrain du malgache Ahmad ?
Trois jours plus tard le malgache Ahmad Ahmad candidat à la succession de Hayatou est venu à son tour à Nouakchott après avoir fait un séjour discret à Dakar sous le parapluie de Fatma Samoura pour finir le travail de sape auprès des petites fédérations , les nations flottantes car la majorité des fédérations anglophones étaient pour le changement.
Au même moment la Secrétaire Générale de la FIFA Fatma Samoura était à Dakar pour avoir l’appui d’Augustin Senghor qui est par ailleurs un confident du président de la Fédération mauritanienne et à Lagos , l’autre parrain Amaju Pinnick joue sa partition pour enrôler les récalcitrants avant de s’envoler Addis Abeba !
Comment obtenir les voix des nations flottantes dans la discrétion ?
Ahmad dans ses démarches pour obtenir la magistrature suprême du foot africain ne s’est pas privé de faire du lobbying jusqu’à la dernière minute, enchaînant réunions, rendez-vous, promesses comme 20.000$ de salaire mensuel comme président dans le package.
Sous l’œil d’Infantino venu à Addis Abeba pour vivre en direct , la déculottée de son ennemi ,le tremblement de terre et ses déflagrations, les derniers soupirs de son septuagénaire de victime d’un complot rondement bien orchestré ou il n’a rien vu venir et d’ailleurs, il n’avait même pas fait campagne car sur de sa bonne étoile.
L’ implication d’Infantino dans l’échec de Hayatou reste à prouver, des sources indiquent que sa chambre d’hôtel à Addis-Abeba a joué un rôle dans cette élection en étant le théâtre des tractations, la veille de l’élection et pour couronner le tout , le président Senghor a déclaré après le verdict que «L’Assemblée générale a décidé d’ouvrir une nouvelle page. Nous espérons passer à une autre étape, améliorer ce qui a été fait.»
Par Lassana Camara