22-04-2017 10:35 - Réforme constitutionnelle en Mauritanie : Ould Abdelaziz joue sa survie politique le 15 juillet prochain

Réforme constitutionnelle en Mauritanie : Ould Abdelaziz joue sa survie politique le 15 juillet prochain

La Tribune Afrique - C’est finalement l’arbitrage du peuple que le président mauritanien a choisi.

Après un revers cinglant au Sénat, Mohamed Ould Abdelaziz avait décidé de soumettre l’avenir de son projet de révision constitutionnelle au verdict des urnes. En conseil des ministres, l’échéance tant attendue, a été fixée au 15 juillet 2017. Le président jouera sa survie politique et celle de son parti.

Le dernier épisode du feuilleton politique sur la réforme constitutionnelle en Mauritanie connaître son épilogue dans trois mois. A la sortie du conseil des ministres, le pouvoir a décidé de fixer la date du référendum sur le projet de révision constitutionnelle au 15 juillet prochain.

Célérité du gouvernement en réponse à une précipitation présidentielle

« Le Conseil des ministres a examiné et adopté un projet de décret fixant les modalités pratiques du déroulement du référendum du 15 juillet 2017 », indique un communiqué, ce jeudi 20 avril 2017 au soir. La célérité du Conseil des ministres rejoint la précipitation du président Ould Abdelaziz à vouloir organiser ce référendum « le plus rapidement possible ».

Le général-président est décidé à faire oublier son revers du 18 mars lorsque les sénateurs, majoritairement issus du parti au pouvoir, ont opposé un « niet » au projet validée neuf jours plus tôt par l'Assemblée nationale. Rouge de colère face à cette « trahison » issue de son propre camp, le président avait demandé l'arbitrage du peuple en annonçant l'organisation d'un référendum.

La consultation populaire sera organisée sur « la base de la liste électorale ayant servi aux élections présidentielles de 2014 révisée pour les besoins du référendum 2017 dans le cadre d'un Recensement administratif à vocation électorale complémentaire », précise le communiqué. Le calcul n'est pas anodin pour le chef de l'exécutif mauritanien.

Lors de la présidentielle de 2014, Mohamed Ould Abdelaziz l'avait emporté par « un coup KO » avec un score très contesté de 81,89% face au technocrate Biram Ould Dah Ould Abeid. Il faut dire qu'avec un boycott massif de l'opposition qui dénonçait un recensement 2014 au profit du président sortant, le général était presque sûr de l'emporter.

La survie politique du président et de son parti entre les mains du peuple

Mais avec le référendum, la donne a changé. L'opposition fédérée autour du forum national pour l'unité et la démocratie (FNDU) semble plus combative que jamais. Elle envisage de mener une campagne massive de vote en défaveur du projet qui prévoit un changement de drapeau, un remplacement du Sénat par des conseils régionaux et la suppression de la Haute Cour de Justice, du médiateur de la République et du Haut Conseil islamique.

Au sein de l'opinion, encore divisée, on comprend moins l'insistance de vouloir conduire un projet de révision de la constitution de 1990 alors que le pays, plombé au niveau économique, vit au ralenti. C'est sur ce mécontentement que l'opposition entend surfer pour que le projet présidentiel n'obtienne pas la carte blanche du peuple.

Le référendum est en fait une jauge de popularité pour le président mauritanien. Dans le cas où le « oui » l'emporterait, cela signifierait que le général, qui consomme son second et « dernier » mandat, est encore adulé au sein de la population. Ce sera également une porte dérobée à un projet plus sibyllin de remettre à zéro, le compteur du nombre de mandats.

Cependant, si le « non » venait à l'emporter, ce serait un désaveu populaire au même titre que le veto sénatorial et qui pourrait même le contraindre à la démission. Derrière le président mauritanien, on verrait alors planer l'ombre d'une succession de revers qui décideront de sa survie politique.

Par Ibrahima Bayo Jr.


Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Commentaires : 3
Lus : 2592

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (3)

  • Bertrand (H) 26/04/2017 09:05 X

    Nous félicitons le Président de la république, les populations bénéficiaires et le peuple mauritanien. Nous signalons à toute fin utile qu'un homme d'affaire parmi les plus riches, connu pour ses antécédents avec l'Etat essaie de dépouiller 566 familles de lots qui leur avaient été attribués dans l'Ilot DB EXT SUITE de TEAYARETT. Ces lots avaient été distribués pour abriter des milliers de familles qui n'ont pas de toits. Certains y avaient construits. Un jour se présente un certain OULD MENA a qui une vente avait été faite par l'homme d'affaires afin qu'il assigne tout ce beau monde en justice et les chasse de leurs maisons. Les 566 lots avait été, sauf usage de faux, donnés en une seule journée par l'ex wali Mhamada Meymou, à raison de 10 lots par permis d'occuper. ilont été accordé au nom d'un Ets commercial portant le nom de l'homme d'affaire précité, alors que la loi interdit d'octroyer les lots destiné à l'habitat progressif à des structures commerciales. les lots en questions sont vendus pour des sommes symboliques pour les plus démunis, comment peut ont en accorder 566 lots la même journée à un richissime homme d'affaires. Quel argument a pu utiliser cet homme d'affaire (si jamais les permis ne sont pas des faux) pour convaincre le wali de lui donner d'un trait 566 lots. Un enseignant, un infirmier, un soldat un homme du commun des mortels mets des années pour pouvoir prétendre à un seul lot. Le dossier a été porté par l'homme d'affaire par le truchement de son intermédaire devant le tribunal de teyarett. il y a un risque que les familles soient délogées, non pas parce que les juges subissent parfois de fortes pressions, mais, ausi, et surtout, parce que, rares sont ceux qui peuvent de par leur formations et leurs connaissance discerner la vérité et y aller droit sans ce retourner. Nous demandons, au noms des familles concernés, au Président de la République, de suivre le dossier afin d'éviter qu'au moment ou on aide 270 familles à avoir un habitat déssent, sur les frais de l'Etat, 566 familles perdent leurs habitats, sur les frais de l'Etat, mais au profits de certains parasites dont la boulimie n'a d'égal que le peu de moralité, qu'ils mettent dans leur business.

  • bleil (H) 22/04/2017 18:15 X

    BRAVER LE RIDICULE ... Mohamed Ould Abdelaziz doit comprendre la réalité mauritanienne lui qui avait, en dépis du boycott de l'opposition, mis en orbite présidentielle l'idiot Birama dans une copétition à la Kobeni ... toutes les exagérations extremes finiront un jour et le pays aura plus que jamais de leadership fiable pour reprendre le chemin du progrés ...

  • mauritanievive (H) 22/04/2017 10:58 X

    Les gens semblent vouloir voter non en majorité car fatigues par le quotidien ,ils se sentent imposes un référendum qui de surcroît est un gouffre financier.