15-09-2017 18:45 - Collectif de défense du sénateur Mohamed Ould A. GHadda 2 -Dossier 04/RP/2017 -Treize Sénateurs et Autres -

Collectif de défense du sénateur Mohamed Ould A. GHadda 2 -Dossier 04/RP/2017 -Treize Sénateurs et Autres -

Collectif de Défense de Mohamed Ould Ghadda - L’ensemble des actes de procédure entrepris dans le cadre du dossier 04/RP/2017 - qui aura certainement sa place dans les annales judiciaires de notre pays-, ont clairement prouvé que les poursuites engagées contre le Sénateur Mohamed Ould Ghadda et douze de ses collègues n’ ont pas d’explication, mobile ou justification en dehors de la volonté politique déclarée de sanctionner tous ceux qui, au Sénat, ont osé voter contre la réforme constitutionnelle initiée et défendue opiniâtrement par le Pouvoir Exécutif.

Formellement fondées sur les dispositions de la loi 2016/14 relative à la lutte contre la corruption, ces poursuites et les faits leur servant prétendument de base matérielle, ne peuvent guère être dissociés du rejet par la grande majorité des Sénateurs le 17/3/2017 de telles modifications.

Aussi, se fondant pertinemment sur l’article 50 de la Constitution de la République Islamique de Mauritanie, le Collectif de défense du Sénateur Mohamed Ould Ghadda a-t-il introduit, hier, jeudi 14/7/2017, auprès de la chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Nouakchott, une requête tendant à obtenir l’abandon de toutes les poursuites et charges retenues à l’encontre du Sénateur Mohamed Ould Ghadda et de ses douze autres collègues poursuivis comme lui dans cette affaire.

A cet égard, l’alinéa premier de l’article 50 de la Constitution dispose clairement : « Aucun membre du Parlement ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l’occasion des opinions ou des votes émis par lui dans l’exercice de ses fonctions ».

Cette disposition n’est que l’aménagement constitutionnel du principe fondamental, immuable de la séparation des pouvoirs, pierre angulaire de l’indépendance du Pouvoir Législatif par rapport aux deux autres : le Pouvoir Exécutif et le Pouvoir Judiciaire.

Il s’agit là d’une immunité absolue ne pouvant souffrir d’aucune exception !

Le respect et la préservation de cette immunité sont les gages de l’équilibre des pouvoirs tel que prévu et organisé par notre constitution et constitue un des principes élémentaires de l’Etat de droit. Sa violation constituerait une atteinte grave à la loi et ouvrirait la voie béante à tous les abus.

Si le Parquet qui, de droit ou de fait, n’est qu’un instrument du Pouvoir Exécutif, a crû pouvoir outrepasser sans hésitation cette disposition essentielle de la constitution et si le pôle d’instruction a suivi son réquisitoire de soit informé, il appartient, en revanche , à la Cour d’appel de rendre à ce texte tout son sens et toute sa portée ; les magistrats donneront ainsi un contenu effectif à l’indépendance du Pouvoir Judiciaire que garantissent à la fois nos valeurs islamiques, la loi fondamentale, les principes de droit, et le statut de la magistrature.

C’est pourquoi, nous nourrissons l’espoir de voir nos juridictions s’opposer par les voies de droit à cette violation de la constitution en ordonnant l’abandon immédiat des poursuites engagées abusivement contre notre client et l’ensemble de ses collègues.

En tout état de cause, nous mettons solennellement, par cet acte de procédure, les magistrats devant leur responsabilité professionnelle morale et historique.

Nouakchott, le 15 septembre 2017

Le Collectif





Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.


Commentaires : 2
Lus : 1971

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (2)

  • sîdaty (H) 15/09/2017 21:52 X

    Mers les avocats ne faites pas diversion,il ne s'agit pas pas d'un délit d'opinion ou de choix de vote mais d'une affirmation de corruption d'individu qui du reste ne le nie pas.En tout cas si la corruption n'est pas sanctionnée autant libérer les petits voleurs...

  • abouth (H) 15/09/2017 20:16 X

    Dans la culture occidentale, le nombre "13" est porte-malheur; le défunt sénat comptait une bonne cinquantaine de membres. Alors le compte n'y est pas; nous devons arrêter de parler du l'ex-sénat et évoquer plutôt les treize ex-sénateurs récalcitrants!!...