24-10-2017 08:29 - Note d’alerte : Harcèlement judiciaire sur fond d’esclavage en Mauritanie

Note d’alerte : Harcèlement judiciaire sur fond d’esclavage en Mauritanie

IRA-Mauritanie - 1. Les faits

Daghveg est une localité de la région de l’Assaba, située à 600km, au sud de Nouakchott, la capitale. Exclusivement composé d’anciens esclaves et de leurs descendants, le peuplement pauvre, vit de l’agriculture, quand il pleut assez.

Les maitres de l’esclave Elvoullani se sont rappelés, en octobre 2017 qu’ils possédaient une personne, détentrice de terres arables à Daghveg ; le rappel opportun résultait des sympathies exprimées par le susdit, à l’endroit de l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA – Mauritanie).

Ainsi, fallait-il punir l’irrévérencieux serviteur en rupture de ban, d’autant que les autres habitants de Daghveg refusaient de se faire convoyer, à des centaines de kilomètres de chez eux, comme un cheptel d’ovins, pour accueillir le Premier ministre, alors de passage dans la région.

2. La conséquence

Après une plainte déposée par l’esclavagiste Mohamed Mowd, à Kiffa, chef -lieu de la région, le juge a dessaisi les habitants de leurs champs, qu’ils venaient de semer.

Les femmes de Daghveg dont l’unique revenu reste la récolte espérée, protestèrent auprès de l’autorité administrative ; pour toute réponse, le magistrat Moulaye Ahmed Mouhameden les plaça sous contrôle judiciaire, sur injonction du procureur de la république Moustapha Saïd avec astreinte de se présenter, une fois la semaine, à 200 km de leur habitation, pour signer une attestation de présence, dans les locaux de la gendarmerie.

Le piège fonctionna si bien qu’à la première occasion mesdames Salka mint Messoud, Minetou mint Messoud à peine parturiente et leur frère Sidi Messoud, se retrouvèrent, depuis le 17/10/2017 dans une cellule de la prison de Kiffa. Ira – Mauritanie a dépêché une mission à Daghveg, pour s’enquérir de la situation et apporter son soutien aux victimes de l’arbitraire.

3. L’enjeu

Conformément à une jurisprudence de fait dont le discours officiel s’évertue à nuancer, voire maquiller la discrimination, les descendants d’esclaves se heurtent, régulièrement, au déni de leurs droits en République islamique de Mauritanie. Malgré la ratification, par l’Etat, de dizaines d’instruments du droit international portant injonction d’assurer l’égalité de naissance et la libre jouissance de la qualité de citoyen, les anciens maitres, détenteurs de la réalité du pouvoir politique, militaire, judiciaire et intellectuel, s’évertuent à consacrer l’impunité de l’esclavage.

4. Le risque

Le système de domination se perpétue ainsi grâce au réflexe mécanique du déni, non sans infliger l’intimidation à la victime avide de s’émanciper. Sur des dizaines de cas soulevés chaque année, peu parviennent au stade de l’instruction judiciaire et sur ce maigre résidu la règle du non-lieu prévaut.

Connivents et complémentaires dans la contrefaçon et la fraude, l’ancien maitre, l’édile, le gendarme et le décideur politique défendent, d’abord, l’hégémonie séculaire, qui est à la fois, l’héritage de leurs aïeuls et la garantie factice de rester toujours en position de commander sans jamais rendre compte. Ainsi suscite-ton la révolte et le ressentiment, croyant les retarder.

Nouakchott, le 23/10/2017

La commission de communication



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Source : IRA Mauritanie
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Commentaires (5)

  • KANTAKI (H) 25/10/2017 14:06 X

    Des esclaves, encore des esclaves, nous en avons assez de ces balivernes de Biram, comment peut-on être esclave chez les maures en cette année 2017? Le gouvernement doit demander aux ONG de lui faire un reporting mensuel de leurs "découvertes" par écrit avec les adresses et tous les détails pour voir cela!

  • y en a marre (H) 24/10/2017 10:47 X

    A quoi ont servit les tribunaux, les lois, les décrets et décisions, cette mascarade dans les médias qui porte un visage faux et menteur devant le monde entier, nous ne voulons plus que des articles de ce genre sortent dans la presse, jamais nous avons lu dans la presse, une condamnation d’un esclavagiste et jusqu’à quand nous devons baissé la tête devant le monde entier, jusqu’à quand les esclavagistes doivent se nourrir sur le dos des esclaves et se maintenir de force, jusqu’à quand le monde entier doit continuer à nous classer dans les pays esclavagistes, ou est le CNDH avec ses faux beaux discours sans fondement, sans argument, personne ne peut nous défendre parce que nous même sommes le contraire de nos visions de ce monde. Etre musulman, faire la prière et fouler du pied les recommandations de l’Islam ne servent à rien, autant être un mécréant et esclavagistes.

  • Sidi Med vall (H) 24/10/2017 10:38 X

    Ce qui est remarquable et touchant dans toutes les histoires entre esclavagistes et esclaves, c’est toujours les esclaves qui ont tort, ils ont tort de demander des droits, ils ont tort de demander des terres qu’ils cultivent depuis des années et des années, ils ont tort de vouloir se prendre en charge et subvenir à leur propre besoin, ils ont tort de ne plus être en mesure de servir les maitres qui sont en complicités avec l’état. Jamais un esclavagiste n’a eu tort devant un esclave et la raison est simple, suivons ce schéma ; l’esclavagiste est beïdane, il se plaint à la police de son esclave, le commissaire qui reçoit la plainte est de son coté, le policier que l’on envoie cherché l’esclave est de son coté, il doit brutaliser le pauvre esclave qui a osé dire non à son maitre et cela au départ en lui intimidant de faire profil bas, sinon c’est la prison, le procureur qui doit prendre la décision d’envoyer ou relâcher l’esclave à des esclaves chez lui, le juge qui doit assister l’esclave dans ses droits est du coté de l’esclavagiste, donc il ne reste plus à rien à l’esclave aucune chance d’échapper pour sa liberté de vivre sans chaine autour du cou. Le pauvre esclave sans secours ni rien se voit une fois encore privée de ses droits et il doit continuer de servir son maitre, c’est que l’on appelle abolir l’esclavage en Mauritanie avec les lois et les textes.

  • Hartani Intellectuel (H) 24/10/2017 10:27 X

    Je m’étais dit de ne plus commenté les articles de l’esclavages dans la presse écrite ou électronique et que la situation s’améliore autant accompagner l’évolution des choses. Mais apparemment chaque jour qui passe amène son lot de déception, d’accusation avec des précisions de lieux, le nom des esclavagistes et des esclavages, personne ne dit le contraire.

  • silamaxan (H) 24/10/2017 10:16 X

    mais ou on va la?