06-11-2017 09:54 - Le Syndicat Mauritanien des Enseignants Chercheurs Hospitalo-universitaires (SYMECHU) répond au Ministre de l’Enseignement supérieur

Le Syndicat Mauritanien des Enseignants Chercheurs Hospitalo-universitaires (SYMECHU) répond au Ministre de l’Enseignement supérieur

SYMECHU - Nous avons suivi avec intérêt l’intervention du Ministre de l’Enseignement supérieur devant le parlement en réponse à une question de l’éminent et respectueux député Monsieur Qassim Ould Billal, à qui nous adressons nos vifs remerciements.

Avant de répondre à son excellence monsieur le Ministre de l’Enseignement supérieur, il importe de rappeler ce qui suit :

• Notre grève s’inscrit dans la dynamique de l’application du décret 2006/126 en date du 4/12/2006, loin de tout esprit mercantile et après avoir épuisé tous les moyens de négociations avec les organismes officiels concernés.

• Notre syndicat qui a vu le jour depuis 2016 a décidé d’entrer en grève générale à partir du 1er Septembre 2017 après avoir épuisé toutes les voies de négociation et de dialogue, d’une part, et respecter les procédures en vigueur, d’autre part, pensant en vain qu’une bonne volonté allait se manifester de la part des responsables concernés dans le sens du règlement du problème. Le choix de cette date répondait au souci majeur d’éviter la perturbation des cours et stages des étudiants.

• Nous avons opté pour une solution graduelle de nature à régler le problème en réponse aux engagements du Premier ministre, mais après l’expiration des délais, les lettres de menace et les escalades de l'université et de la faculté, force était pour nous de continuer à faire grève jusqu'à satisfaction complète de nos légitimes revendications.

Comme suite aux allégations du ministre de l’enseignement supérieur devant le parlement, disons simplement :

1- Pour le Ministre de l’Enseignement supérieur notre syndicat n’existe pas et ne dispose pas d’autorisation. Or, notre syndicat est bien autorisé en vertu de la décision rendue par la Cour de justice le 24/7/2017 sous le n ° 2017/05 et notre syndicat dispose bien d’un récépissé de reconnaissance.

2 - Son Excellence monsieur le Ministre de l’Enseignement supérieur a nié tout contact préalable à la grève avec le syndicat en dépit de la lettre que nous lui avons adressée en date du 02/7/2017. Suite à cela, le président de l'université nous a notifié une fin de non recevoir de la part de son excellence monsieur le Ministre de l’Enseignement supérieur et son refus de reconnaitre notre syndicat.

3 – A notre grand étonnement, le Ministre de l’Enseignement supérieur prétend avoir entendu la nouvelle de la grève au cours de son voyage au Kazakhstan oubliant ainsi que la lettre de déclaration de la grève a été déposée à l’université depuis le 02/8/2017.

4- Selon le Ministre de l’Enseignement supérieur, le fonctionnement de la faculté de médecine n’a pas été affecté par la grève faisant fi de la paralysie de cet établissement. Pire encore, la correction des examens a été faite par des inconnus non habilités à cette tâche portant préjudice à certains étudiants et fidélisant d’autres par une réussite complaisante. Les soutenances de thèses se sont également déroulées contrairement aux règles d’art sous les auspices de jurys de circonstance, montés de toutes pièces.

5. Banalisant le nombre d’enseignants grévistes en le réduisant à seize (17-1), le Ministre de l’Enseignement supérieur n’a pas voulu savoir que le nombre réel des enseignants grévistes était de cinquante-quatre (54) enseignants dont vingt-cinq (25) chefs de services hospitaliers. D’ailleurs, c’est ce qui justifie le retour des étudiants des services hospitaliers sans trouver d’encadreurs.

6 – Selon le Ministre de l’Enseignement supérieur, la convocation de certains enseignants grévistes devant le conseil de discipline de l’université répondait aux prescriptions du décret 2006/126 faisant valoir l’aspect répressif et occultant l’aspect « droits ». Or, la grève des enseignants de la faculté de médecine avait pour seul objectif une application intégrale et non sélective de ce décret.

En outre, le droit de grève est garanti par la constitution selon laquelle un député disposant de l’immunité parlementaire ne doit pas être traduit devant un tribunal à fortiori un conseil de discipline d’une université.

7. D’après le Ministre de l’Enseignement supérieur, la situation est sous contrôle alors que les activités pédagogiques de la faculté sont complètement perturbées. Encore faut-il noter que les étudiants sont en partie en grève depuis le vendredi 3/11/2017 et leurs syndicats déclarent leur volonté de passer à la grève générale à partir du lundi 6/11/2017.

8. L’esprit du Ministre de l’Enseignement supérieur semble être hanté par l’idée selon laquelle les enseignants hospitalo-universitaires cherchent à se soustraire à leurs obligations d’enseignement et d’encadrement hospitalier. Or, ceci ne peut dénoter que de la méconnaissance des efforts consentis par l’enseignant de la faculté de médecine qui assure un volume moyen d’au moins quarante heures par semaine (40H/semaine) d’enseignement et d’encadrement des étudiants depuis son recrutement à la faculté. Dans ce cadre, il est rappelé au Ministre de l’Enseignement supérieur qu’il n’est pas sensé ignorer l’importance et la nature du travail assuré par les enseignants de la faculté. Le cas échéant, force est pour lui de s’informer davantage et correctement sur le secteur dont il a la charge.

En conclusion, le syndicat des enseignants hospitalo-universitaires fait porter au Ministère de l’Enseignement supérieur l’entière responsabilité de la situation critique actuelle de la faculté de médecine qui met l’avenir de ses étudiants au gré du vent. Le syndicat invite le Ministre de l’Enseignement supérieur à réécouter attentivement la déclaration de l’éminent et respectueux député monsieur Quassem Ould Bellal et garder en ligne de mur la vérité car les affaires des Etats ne se gèrent que par la Loi et non par des duels fondés sur des humeurs personnelles.

Le bureau exécutif

















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Source : SYMECHU
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