16-11-2017 16:30 - Alpha Condé: "nous n'accepterons jamais le coup d'Etat militaire" au Zimbabwe

Alpha Condé:

VOA Afrique - "Nous n'accepterons jamais le coup d'Etat militaire", a averti jeudi le chef de l'Etat guinéen Alpha Condé, président en exercice de l'Union africaine (UA), exigeant le "retour à l'ordre constitutionnel" au Zimbabwe au lendemain d'un coup de force inédit de l'armée.

"Nous exigeons le respect de la Constitution, le retour à l'ordre constitutionnel, et nous n'accepterons jamais le coup d'Etat militaire", a déclaré M. Condé dans une interview accordée à l'AFP, au journal Le Monde et à la radio RFI, à Paris.

Après plusieurs jours d'un bras de fer provoqué par le limogeage du vice-président Emmerson Mnangagwa, l'armée zimbabwéenne a pris le contrôle de la capitale, Harare.

Le président Robert Mugabe, qui règne sur le pays depuis 1980, a fait savoir qu'il était retenu à son domicile par les militaires, lors d'un entretien téléphonique mercredi avec son homologue sud-africain Jacob Zuma.

"Nous estimons que c'est un coup d'Etat, le président est en résidence surveillée", a souligné M. Condé, de passage à Paris à l'occasion d'une levée de fonds pour financer le plan de développement de la Guinée.

"C'est évident que la tentative d'éliminer des grands dirigeants de la lutte d'indépendance, qui ont été les plus grands soutiens du président Mugabe, pose problème", a-t-il relevé.

Mais ces problèmes internes "doivent être résolus politiquement au sein de la Zanu-PF (parti présidentiel, ndlr) et non pas par une intervention de l'armée", a estimé M. Condé, qui a précisé ne pas avoir été encore directement "en contact" avec le président Robert Mugabe, 93 ans.

"J'ai demandé au président (sud-africain) Jacob Zuma de voir comment je peux entrer en contact avec le président Mugabe pour voir exactement quel est son point de vue", a-t-il ajouté.

"Nous pensons qu'avec nos amis de la SADC (Communauté pour le développement de l'Afrique australe, ndlr) et l'appui de l'Union africaine, nous allons pouvoir trouver une solution pour que des élections libres et transparentes se tiennent l'année prochaine", a-t-il jugé.

Avec ou sans Robert Mugabe ? "Ça dépendra du peuple zimbabwéen", a répondu Alpha Condé.

M. Mugabe dirige d'une main de fer le Zimbabwe depuis l'indépendance du pays du Royaume-Uni en 1980. Sous son régime autoritaire, le Zimbabwe s'est considérablement appauvri et traverse aujourd'hui une grave crise économique.

Avec AFP



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Source : VOA Afrique
Commentaires : 4
Lus : 1810

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (4)

  • samba el bakar (H) 17/11/2017 09:06 X

    Ah ce vieux lion édenté et sourd aux appels à la raison.Cette fin de Mugabe a quand même un côté pathétique.C'est à croire que les dirigeants africains ont du mal à accepter la grande porte que leur ouvre l' Histoire pour être des héros éternels plutôt que de finir comme des zéros pointés.Quitter la table du pouvoir quand l' honneur est desservi devrait être l'acte louable de ceux qui en Afrique ont contribué largement à l' épanouissement de leur pays.Mais fixer les yeux sur son nombril en se disant c'est moi ou le chaos ou après moi,le déluge, relèvent d' un égocentrisme démesuré.Quand vous voyez un certain Abdoulaye Wade prendre comme prétexte des présentations de condoléances pour revenir déblatérer des propos tendant à déclencher des guerres d' ethnie ou de confrérie entre les sénégalais ,on se demande si durant toute sa vie il a eu la moindre bonne intention à l' endroit du Sénégal.Tout ce qu'on souhaite c'est que en Algérie,au Cameroun,en Angola,à Djibouti,aux deux Congos ,au Gabon etc...les dirigeants impotent ou dictateurs tireront la bonne leçon de ce qui se passe au Zimbabwe pour préparer dans la douceur leur départ dans une alternance apaisée.

  • BENAMOR (H) 16/11/2017 20:21 X

    Et pourtant il y a des antecedants ou ce fantôme d`organisation a valide des coups d`Etat. Si les Zimbabwéens n`ont pas la recette , nous sommes prêts a leur envoyer de l`assistance techniques gratuite.

  • leguignolm (H) 16/11/2017 19:04 X

    Ces gens au lieu qu'ils s’intéressent ces soubresauts qui provoquent les coup états. Au tant pour moi, il fallait qu'il parle ainsi pour décourager ses pioupious prédateurs!

  • kangourou (H) 16/11/2017 18:24 X

    Comment peut on arriver à un changement si les institutions sont bloquées et si le chef d'Etat se maintient grâce au "tripatouillage" de la constitution ? Si l'alternance ne se fait pas de façon démocratique, si le pouvoir n'est jamais partagé, s'il est injuste et se pense comme éternel, que faire ? Il ne reste plus que les coups d'Etat qui doivent être non seulement souhaités mais acceptés. La fonction de chef d'état ne peut être réservée à un club d'individus qui se soutiennent et gardent le pouvoir avant de le transmettre à leur famille. Monsieur le Président, vous même, vous êtes vieux et l'on vous prête l'intention de modifier la constitution de votre pays pour rester le plus longtemps possible au pouvoir, ce n'est pas normal ! Donc pour les peuples africains opprimés par leurs dirigeants, le seul moyen dont ils disposent pour changer la tête de l'Etat est que leurs militaires prennent le pouvoir.