01-12-2017 18:46 - Mauritanie: 5 membres d'un collectif de veuves et d'orphelins toujours détenus

Mauritanie: 5 membres d'un collectif de veuves et d'orphelins toujours détenus

RFI - En Mauritanie, les organisations de défense des droits de l'homme Amnesty International et le Fonadh réclament la libération immédiate et sans condition de cinq membres de collectifs de veuves et d'orphelins détenus au commissariat de Kaédi, dans le sud du pays.

Leur arrestation remonte à mardi 28 novembre, jour de la fête d'indépendance. Ils s'étaient rassemblés pour réclamer justice et réparation concernant l'exécution de soldats négro-mauritaniens en 1989 et 1990. Ils étaient une quinzaine mardi, banderoles et tracts à la main, à demander réparation, lorsque la police a fait irruption.

Yaya Sy, le porte-parole du collectif des orphelins, décrit une intervention musclée. « Ils nous tabassaient. Ils n'évitaient même pas les veuves, ils les tabassaient aussi, rapporte-t-il. On avait des t-shirts, il y avait les photos de nos papas et des martyrs. Ils ont frappé pour récupérer les t-shirts, cela n'a pas été facile ».

Ces militants appellent à l'ouverture d'enquêtes et de poursuites pénales à l'encontre de personnes qu'ils accusent d'être responsables des exécutions extrajudiciaires commises entre 1989 et 1991. En vertu d'une loi d'amnistie de 1993, les responsables des ces exécutions n'ont pas été jugés.

Accusés de tentative de coup d'Etat sous le président Maaouiya Ould Taya (1984-2005), 28 militaires négro-africains avaient été exécutés par pendaison le 28 novembre 1990, jour du trentième anniversaire de l'indépendance, lors d'une période de fortes violences communautaires.

Le collectif des veuves et orphelins assure qu'il voulait profiter du passage du cortège des officiels venus fêter l'indépendance pour interpeller pacifiquement les autorités.

Une version contestée par le porte-parole du gouvernement, Mohamed Lemine Ould Cheikh : « Il y avait un groupe d'hommes et de femmes. Ils ont essayé de semer le désordre pendant la visite du président, affirme-t-il. Les forces de sécurité ont donc fait échouer leur plan et certains ont été placés en garde à vue. Ils sont interrogés par la police. Les autorités et la justice décideront ensuite de leur sort ».

Les organisations de défense des droits de l'homme s'inquiètent d'un recul des libertés en Mauritanie. D'après Amnesty International, les autorités utilisent régulièrement les lois relatives à l'ordre public, à la rébellion et à l'appartenance à une organisation non reconnue pour engager des poursuites à l'encontre des défenseurs des droits de l'homme.



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Source : RFI
Commentaires : 2
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Commentaires (2)

  • jamkoyleeli (H) 01/12/2017 21:25 X

    Foutatoro merci d'avoir rafraîchi les mémoires de ceux atteint d'amnésie collectif dans cette erreur Coloniale comme vs avez l'habitude de dire mais Dieu ne dort pas Saddam a était pendu comme le furent les 28 et Ely est mort et enterré dans l'anonymat total comme le furent de milliers des civiles assassinés dans la vallée par l'armée d'occupation sous commandement de Vaida et autres . Taya est exilé comme le furent certains déportés

  • foutatoro (H) 01/12/2017 20:15 X

    RFI, même le régime nazi de cette erreur coloniale d'alors n'a jamais parlé de coup d'Etat manqué pour justifier la terrible purge. Voilà ce qui s'est passé : Saddam, au sommet de sa "puissance" (annexion du Koweit en 1990), avait donné la garantie aux complexés de ce pays, qu'ils pouvaient passer à la vitesse supérieure pour purger le non-État de sa composante noire pour devenir intégralement...arabe. Il fallait d'abord éliminer l'ethnie noire la plus nombreuse et même majoritaire dans ce pays, les halpularen (un fait terrible qui rend le système fou, d'où la volonté inouïe de casser ce groupe ethnique !). Cette ethnie était la mieux formée, et fortement presante dans toutes les institutions de ce pauvre pays. Sans oublier qu'elle a toujours tenu tête au système. Aujourd'hui encore !!! Les autres ethnies noires devaient suivre une fois la Première étape du plan diabolique réalisée. Puisque le tigre en papier des bords de l'euphrate a été ligoté par l'oncle Sam (Allah ne dort pas), ici, dans ce bled moyenâgeux, ce fut la panique. Et c'est ainsi que certains suppliciés ont pu échapper à la mort certaine. 4500 (dont 99% de halpularen) ont été arrêtés dans tous les corps constitués et plus de 530 massacrés. Dont 28 pendus le 28 novembre 1990. Voilà la vérité historique.