15-01-2018 23:15 - En souvenir du 23ème numéro de Saihat El Madhloum (Le cri de l’Opprimé)

En souvenir du 23ème numéro de Saihat El Madhloum (Le cri de l’Opprimé)

Adrar-Info - Un après midi d’un jour de ma cinquième année d’école primaire, à l’école d’Akjoujt, j’essayais de cacher une copie de Saihat El Madhloum ( Le cri de l’Opprimé ) dans mon sac, avant d’entrer dans la salle, sans remarquer que l’enseignant en langue arabe Mohamed Ould El -Yedali m’observait de loin, depuis sa position, debout à l’entrée devant la porte.

Il s’avança vers moi, prit le journal de ma main et le déchira puis m’invita à entrer rapidement avec une tolérance qui m’avait surpris à l’époque.

Et si ma mémoire ne me trompe, je me souviens que c’est au cours de ce même après midi, que El Yedaly m’avait ordonné, avant la fin de l’heure, de faire l’Adhan (l’appel à la prière ) du Asr (soir) et de sonner la cloche.

Ce soir-là, j’avais peur de me retrouver en prison car mon collègue Mohamed Mahmoud Ould Mohamed ( appelé aussi Abdelkader) surnommé par certains : Mina Hams, m’avait murmuré à l’oreille que son frère, l’étudiant, Taleb Khyar, a été envoyé en prison parce qu’il détenait une copie de Saihat El Madhloum !

Je n’étais pas sans ignorer à l’époque, le travail clandestin dans les cellules des KADIHINES , pour savoir que le camarade Taleb Khyar était l’un des dirigeants les plus importants de la cellule chargée de la distribution (du journal Saihat El Madhloum) , qui comprenait aussi mon frère aîné Jemal, Sidatt Ould Heyine et son compagnon commerçant, le camarade Jibril Ould Breihmatt (paix à son âme).

Cette cellule travaillait sous la supervision du camarade Cheddad et ensuite sous la supervision du camarade Moustapha Jed, dont je ne me souviens pas avoir entendu son nom …Avant qu’il ne devienne un grand journaliste bien connu de l’ opinion publique …

Je ne savais pas à l’époque que le numéro de Saihat El Madhloum en ma possession , contenait une liste de prisonniers, dont le camarade Taleb Khyar, qui était le plus jeune d’entre eux….

Ces camarades sont : Mohameden Ould Bagah , Ahmed Ould El Yedaly , Mohamed El Mamy Ould Lebatt , Mohamed Hassan Ould Lebatt, Ba Abdoul , Camara Moussa, Abdellahi Fall, Brahim Ould Abdel Jelil, Ismail Ould Khalef, Ahmed Ould Khoubah , Mohamed Lemine Ould Heyine, Marie Traoré , Mohamed Fadel Ould Dah, Lemrabott Ould Houmdeit, Maloukiv Ould El Hassan , Mohamed Ould Bocoum , Diagana M’Bou , Barro Moctar, Sid’ Brahim Sidatt, Yahya Ould Hamidoune, Mohamed Mahmoud El Hassen alias Yahya.

La même liste incluait les déportés à Tamchekett. Ce sont les camarades: Ladji Traoré, Mohamedou Naji, Bedr Edine, Moustapha Ould Abeidrahmane, Daffa Bakary,

ainsi que les étudiants forcés d’intégrer l’armée : Les camarades Moussa Fall , Kane N’Diawar, Tijani Ould Kerim et Yacoub Diallo.

S’y trouvent également les noms d’autres détenus à la prison civile de Nouakchott: les camarades Ahmed Salem Ould Tah, Dembelé Birama, Mohamed Nouh et Ali Fassa ..

Cette liste comporte aussi les recherches par les autorités de sécurité : les camarades Mohamed Lemine Ould Yahya, Taleb Mohamed Ould Lemrabot, Diagana Youssouf, Khalil Ould Ahmed, Limam Chérif, Sy Hachemiou, Ba Bokar Moussa et Mohamed Ould Icheddou …

Saihat El Madhloum, signale que cette liste est partielle et n’inclut pas les noms des courageux marins de la prison de Nouadhibou et les travailleurs grévistes dans cette ville.

Que Dieu accorde miséricorde aux morts et prolonge longue vie aux vivants . Peut-être là , une trés grande leçon. Dans cette liste se trouve le caractère unitaire du mouvement progressiste, qui cherchait à rassembler les Mauritaniens de toutes les couches sociales pour la libération et l’émancipation nationales……..

Ceci était…avant que nous soyons victimes (aujourd’hui) de doctrines et postulats rétrogrades..

En Conclusion : Oh! Vous les jeunes, apprenez de votre histoire, ce qui vous permettra de corriger votre façon de mener combat ..





Pris sur la page Abdel Kader Ould Mohamed

Traduit par Adrar.Info



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Commentaires (1)

  • Gorkovitch (H) 16/01/2018 13:42 X

    Que de souvenirs rejaillissent avec cet article sur "Saihat El Madhloum " un journal (tract) qu'on se relayait sous les grands boubous; et qui unissait toute la jeunesse mauritanienne. À l'époque on ne raisonnait pas en termes de Maure, de Wolof, Peul, Hartani, Soninké et autre. Même les Étrangers qui vivaient parmi NOUS étaient défendus!?? Mais dès que des extrémistes (baathistes, nasséristes, kaddafistes, frères musulmanistes ...)se sont réveillés un beau jour en disant qu'il y avait des "maures-i-taniens" et des maux-riz-taniens; nos problèmes commencèrent! à l'époque nous sensibilisions les masses rurales sur les problèmes du pays! mais maintenant chacun derrière sa tribut ou ethnie s'arrache la couverture de son coté en disant qu'il est plus mauritanien que l'autre en oubliant que cet espace-Mauritanie y vivaient des hommes et femmes bien avant l'arrivée de l'autre! Et nos problèmes prirent une allure exponentielle. Voilà l'État où se trouve le Pays! LA LUTTE CONTINUE!