16-02-2018 07:00 - Mauritanie: bisbilles au sein du parti au pouvoir

Mauritanie: bisbilles au sein du parti au pouvoir

Le360 - Larvée depuis plusieurs semaines, la "guéguerre" qui oppose les différentes branches de la majorité présidentielle s'est aggravée ces dernières heures. Depuis quelques mois, certains membres du gouvernement boycottent systématiquement toutes les propositions de l’Union pour la république (UPR), principal parti de la majorité.

Rappelons que l’UPR est né dans la foulée du coup d’Etat du 6 août 2008 qui a placé le général Mohamed Ould Abdel Aziz à la tête du pays, dans l’objectif de soutenir le mouvement de «la rectification» et faire de son auteur le nouveau président de la République.

Un objectif atteint à la faveur de l’élection présidentielle du 18 juillet 2009, marquant le retour de la Mauritanie à l’ordre constitutionnel et qui a conféré à la prise de pouvoir une légalité.

L'aggravation du conflit au sein de la majorité s'est illustrée par un tweet en langue arabe de Moctar Ould Diaye, ministre de l’Economie et des finances, considéré comme l'un des hommes clés du chef de l’Etat: «L’Union pour la République a échoué en se montrant incapable de sensibiliser les couches les plus larges de la population sur les nombreuses et immenses réalisations» du président Mohamed Ould Abdel Aziz.

Il fait référence aux progrès réalisés ces dix dernières années: promotion de la démocratie et de l’Etat, hausse constante du PIB ou réalisation de nombreux programmes en faveur des couches les plus vulnérables, précise un haut cadre du département de l’économie et des finances.

Ce procès de l’UPR, de la part d’un responsable gouvernemental, renvoie au souvenir du très agité référendum constitutionnel du 5 août 2017, à l’occasion duquel le parti a été complètement écarté au profit de l’administration.

Cette consultation populaire boycottée par l’opposition, qui n'avait pas été autorisée à faire campagne, s’est soldée par un taux de participation plutôt mitigé d’environ 53%, selon les sources officielles. Un chiffre officiel contesté par le G8, vaste rassemblement de l'opposition, qui a dénoncé «la fraude et le bourrage des urnes» à l’occasion de ce vote.

Autre évènement de cette «guéguerre» de moins en moins feutrée: la sortie sur les réseaux sociaux du président de l’UPR, maître Sidi Mohamed Ould Maham, député à l’Assemblée nationale, critiquant une décision récente du gouvernement qui maintient en activité quelques hauts fonctionnaires en dépit de la limite d’âge autorisée.

Une position critiquée par certains cadres de la mouvance, à l’image de Cheikh Sidi Mohamed Ould Maye, directeur général adjoint de l’Agence mauritanienne d’informations (AMI), qui estime que le président de l'UPR «a oublié son devoir de réserve en critiquant une décision prise par le président de la République».

Pour sa part, Moussa Ould Hamed, analyste politique et ex-directeur général de cette même agence, estime que «toute cette agitation est à mettre au compte d’une guerre de position entre le Premier ministre, Yahya Ould Hademine et le président de l’UPR, dans un contexte de flottement et d’incertitude en perspective de l’élection présidentielle de 2019».

Par notre correspondant à Nouakchott
Cheikh Sidya




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Source : Le360 (Maroc)
Commentaires : 8
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Commentaires (8)

  • doudou19 (H) 18/02/2018 08:51 X

    ASSOCIATION MAIN PROPRE (H) cessez d flatter le Président de la République. Actuellement, il est au même stade que les six derniers mois de Ould TAYA. On lui ment de partout. Tout ce qu'on luit est faux et tant qu'il continue à se fait entourer par un petit monde d'arriviste opportuniste, il perdra la contrôle de ce pays. Une perte que les militaires ne lui pourront absolument rien. L'UPR c'est quoi? Union Pour Ruiner ce pays; qui à chaque qu'une lueur d'espoir se dessine au lointain, elle est tué dans l'oeuf par des minables qui mettent au devant leurs intérêts personnels au détriment de la collectivité. Cher Aziz, il est temps que vous sachiez qu'on vous mente sur toute la ligne. Les populations en ont marre d'être trahies. Ceux qui vous prônent un 3ème mandat voteront contre vous.

  • La Baronne Noire (H) 16/02/2018 17:29 X

    Je ne voulais pas répondre à l’association main propre, pour moi c’est main sale, Madame il est nécessaire dans un commentaire de donner des idées claires ou apporter une contribution politique à l’édifice de ce qui nous concerne en tant que citoyen, je vois madame que vous réagissez toujours avec émotion pour soutenir le président qui a votre vie misérable entre ses mains, vous oubliez toujours l’essentiel qui est la Mauritanie et les mauritaniens, ce qui a été est vrai et juste a été dit, le mensonge et la flatterie des autres temps est de votre côté, arrêter d’applaudir pour la même chanson et le même rhétorique, Madame avancer des idées et des arguments au lieu de se répéter et de taxer les autres qui parle et écrivent mieux, en plus ils sont au diapason de ce qui se passe, à mon humble avis, vous devrez faire de sorte qu’Aziz reste au pouvoir durant toute votre vie, faute de quoi, bonjour les dégâts sur votre personne, voilà pourquoi je veux raisonnez votre cervelle, s’il en reste une partie non hypnotiser sur Aziz.

  • ASSOCIATION MAIN PROPRE (H) 16/02/2018 16:50 X

    Mr Cheikh Sidya , avant d'appuyer sur le bouton’’ Publier’’ , assurez-vous d'avoir un sujet qui proposera une information utile à vos internautes, ce sont eux qui liront votre article, et non vous-même. Encore un mensonge, quelle surprise en lisant cet article ! Que vois-je ? Que lis-je ? Je n'en crois pas mes yeux ! (Moussa Ould Hamed Analyste Politique), Mentir, c'est s'engluer dans la trahison ; Moussa Ould Hamed n’est pas journaliste ni Analyste Politique, c’est un professeur de l’enseignement secondaire. Mr Cheikh Sidya, il faut que vous sachiez que le président Mohamed Ould abdel aziz est toujours au sommet de sa popularité et bénéficie toujours du soutien du peuple mauritanien. VIVE AZIZ ET VIVE LA NOUVELLE MAURITANIE

  • Selmedine (H) 16/02/2018 15:50 X

    Les difficultés politiques dont fait face notre pays sont dues à une opposition discrète mais tenace d'une large frange de fonctionnaires de notre État aux pouvoir de Ould Abdelaziz et a son parti . Cette opposition est justifiée par un manque de confiance entre ceux-ci et leurs responsables de tutuelle .Tant que cette relation entre un sommet isolé et les tenants de l'administration et du politique n'est pas assainir notre pays restera pris en otage et et souffrira de la passivité et de l'immobilisme.

  • Kouleyb (H) 16/02/2018 11:04 X

    Encore une fois, certains analystes politiques se trompent sur le poids spécifique de l’UPR dans la gouvernance du Président Aziz. L’UPR n’est pas le parti de la majorité qui gouverne. Il est, tout au plus, un des nombreux rouages, dont se sert le Président pour « palper » le pouls de sa popularité et, accessoirement « colporter » certains messages, à risques, dont Aziz ne veut pas endosser, directement, la responsabilité publique. L’UPR est en quelque sorte un diffuseur de « sondes » qui collecte les échos pour les transmettre au Président Aziz, seul habilité à les interpréter et à en tirer les conséquences qui s’imposent. Le Président de l’UPR est bien conscient du rôle effectif que lui confère ce titre honorifique, dont il préfère récolter les avantages, plutôt que d’en endosser les risques. Donc, que l’UPR se soude, se divise, ou se fasse oublier, cela ne perturbe en rien, la stratégie politique du Président Aziz, qui sait parfaitement, comment mobiliser, directement, les masses des « pauvres », au bon moment, pour gagner les grandes batailles, avec ou sans, l’appui du Parti de Ould Maham. Les prochains grands rendez-vous politiques seront une parfaite illustration du rôle symbolique de l’UPR, s’il continue à se maintenir jusque- là.

  • unitéRIM (H) 16/02/2018 10:31 X

    Le parti UPR doit s'organiser de nouveau afin de relever les défis qu'il affrontera ces deux prochaines années. Les responsables qui alimentent les guéguerres doivent être sanctionnés ou même expulsés. Seul le président peut arrêter ces querelles qui affectent lourdement les performances du gouvernement et des entreprises. Un plan lucide doit être élaboré pour planifier et réaliser des actions concrètes aboutissant au maintien d'une majorité absolue dans les prochaines élections.

  • Raisonneur (H) 16/02/2018 09:25 X

    En lisant l’article de Sneïba El Kory sur autour d’un Thé (Nominations) on n’a aucune peine de comprendre les bisbilles au sein du pouvoir. Messieurs les politiques, sachez qu’Aziz ne sait plus où donner de la tête, il est trahit par ses proches dans toutes les décisions prises, on lui ment sur tout ce qu’il demande pour savoir la vérité, on le trompe sur l’ensemble des opérations qu’il ne gère pas directement que cela soit dans le gouvernement, dans l’administration et la fonction publique qui sont tous truffés d’incompétent venu des pressions tribales, régionales et ethniques, donc il faut savoir que le pays n’est pas encore sortie de l’auberge du regret et de la tricherie. Aziz ne contrôle plus rien même le personnel le plus proche lui raconte des histoires, c’est-à-dire ce qu’il veut entendre et non la vérité et ça pose un grand problème pour lui, aidés le.

  • duneoasis (H) 16/02/2018 07:44 X

    Tout ce désordre illustre l'échec et l'incapacité de Maham et de son équipe. Le rôle d'un parti politique est de rassembler et non de régenter. Maham à la différence de tous ceux qui ont dirigé l'upr a agi comme un dictateur fougeux, hautain, inaccessible qui exerce un pouvoir absolu se sentant tout permis même instrumentalisation du Saint Coran. Rarement lucide... Il n'a jamais su séduire le peuple et encore moins le mobiliser. Je pense que le président aziz doit mettre fin à ce désordre. Il doit renvoyer les dirigeants de ce parti dans les meilleurs délais avant qu'il ne soit trop tard.