22-02-2018 07:45 - Marche et répression contre IRA : le président Birame Dah Abeid interpellé par la police

Marche et répression contre IRA : le président Birame Dah Abeid interpellé par la police

L'Authentique - Nullement habitué à une telle frénétique campagne de dénonciation que les militants d’IRA ont soutenu pendant trois jours d’affilée contre la hausse des prix, la dévaluation de la monnaie et les souffrances du monde rural frappé par la sècheresse, dans les Moughtaas d’El Mina, Dar Naim,

Arafat et Tevragh-Zeina, avec des dizaines de blessés dont certains graves et autant d’incarcérés dans les différents commissariats de Nouakchott, la Direction régionale de la Sûreté d’Arafat a envoyé ce mardi 20 février 2018, un officier et un sous-officier de la police pour cueillir vers 22 heures à son domicile, le président du mouvement, Birame Dah Abeid.

Pour la énième fois, le militant anti-esclavagiste et président de l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), Birame Dah Abeid, candidat déclaré à la Présidentielle de 2019 et lauréat de plusieurs prix internationaux dont le Prix des Nations Unies 2013 pour les droits de l’homme, vient d’être interpellé par les services de police. C’est à 22 heures que la Direction régionale d’Arafat lui a envoyé à son domicile, un officier et un sous-officier.

Cette interpellation fait suite à trois manifestations particulièrement musclées que les militants d’IRA ont mené pacifiquement dans quatre grands départements de Nouakchott. La répression policière a été sauvage, brutale et disproportionnée avec ses lots de blessés graves et d’incarcérations accompagnés de tortures dans les commissariats, selon le témoignage des militants.

Toutes ces marches dénonçaient la hausse vertigineuse des prix des denrées de première nécessité qui affichent depuis le début de la démonétisation en janvier 2018 des seuils intolérables pour les ménages mauritaniens. Elles dénonçaient également une démonétisation qui cacherait une dévaluation non déclarée mais également la situation particulièrement difficile du monde rural confronté à une sècheresse sans précédents et des risques de famine.

La journée du 20 février 2018 qui a eu pour théâtre d’opération le département d’Arafat a été particulièrement féroce, avec des instructions qui auraient été données tôt le matin par le Directeur général de la police, le Général Ould Meguett, à ses troupes, pour mater avec toute la violence requise les manifestants. Résultat, plusieurs blessés graves détenus au commissariat d’Arafat et à qui les policiers auraient refusé tout soin.

Ces blessés dans les rangs d’IRA s’ajoutent aux dizaines d’autres blessés recensés au cours des deux jour précédents à Dar Naïm, El Mina et à Tevragh-Zeina, avec des dizaines sous les verrous.

L’escalade déclenchée par le mouvement IRA intervient dans un contexte marqué par un caractère particulièrement répressif du régime de Mohamed Abdel Aziz qui ne tolère aucune manifestation sauf celle destinée à le glorifier.

Ainsi, si les étudiants, les médecins, et même de pauvres populations réclamant la réfection de routes devenues des hécatombes où de l’eau à boire sont battus et traînés sur les macadams de la Capitale sans aucun ménagement, le rassemblement organisé par des sympathisants demandant un 3ème mandat devant les grilles de la présidence n’a subi aucun acte répressif. Il n’y avait même pas de forces de l’ordre.

Les Mauritaniens n’ont plus le droit de manifester leurs souffrances ni de réclamer le moindre droit à un régime politique militaro-affairiste qui compte bâillonner les consciences et neutraliser toute opposition, à quelques encablures de consultations électorales décisives pour sa survie.

Après la guerre menée contre la presse, celle menée contre les étudiants, les médecins, les riverains de routes nationales devenues des routes de la mort, contre les populations rurales tannées par la pauvreté et la misère, le régime de Mohamed Abdel Aziz tire sur tout ce qui bouge, même contre ses alliés d’hier, à l’image du parti APP, dialoguiste et complice de ses dernières manœuvres qui a permis l’émiettement de l’opposition et sa balkanisation.

Aujourd’hui, ce régime compte museler l’un de ses plus coriaces ennemis, Birame Dah Abeid, dont le mouvement est la seule force contestataire populaire capable de tenir tête à ses bataillons, et qui jouit d’une forte assise internationale.

Cheikh Aïdara



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Commentaires (2)

  • Hartani Intellectuel (H) 22/02/2018 09:05 X

    Le leader charismatique Biram Dah Abeïd menacé de mort parce que personne n’a le droit de demander la justice, l’équité et l’égalité des chances, on doit mourir ainsi. Les prix flambent, le chômage augmente, les enfants dans certaines zones ne mangent plus à cause de la pauvreté, des familles restent entière sans rien manger pendant des jours, les populations n’ont pas le droit de manifester leur colère, le pouvoir protège ses commerçants qui augmentent les prix sciemment et sans gants, Aziz est-il conscient de la grandeur des dégâts humains qui secoue le pays.

  • pyranha (H) 22/02/2018 09:02 X

    Le changement serait venu plus tôt ,si ces lâches de partis soit disant d'opposition s'investissaient dans l’arène et cessaient de croire que cela est du travail exclusif d'IRA ; quelle forfaiture !!!!Comment ce régime peut il se soucier du droit des citoyens et de leur bien être si ces citoyens sont eux mêmes éternellement divisés ? Que dire si c'était l'ensemble de l'opposition des ONg ,de la société civile qui , jour et nuit envahissaient la rue Aziz aurait rejoint Ben Ali depuis longtemps mais non cette opposition nous a habitué à la capitulation et seul Maitre Bouhoubeyni semble l'avoir compris.