05-03-2018 20:16 - Entretien avec le Pr Sidi Mohamed Ould Salihi en marge du 7e Congrès maghrébin de neurochirurgie

Entretien avec le Pr Sidi Mohamed Ould Salihi en marge du 7e Congrès maghrébin de neurochirurgie

Horizons - « À l’exception d’une ou deux, toutes les maladies neurochirurgicales sont traitées en Mauritanie », déclare le Pr Sidi Mohamed Ould Salihi dit Cheyakh.

« Sans l’aide du Président de la République, ce congrès n’aurait pas lieu », c’est ce que nous a déclaré le Pr Sidi Mohamed Ould Salihi dit Cheyakh, en marge du second congrès de la Société Mauritanienne de Neurochirurgie (SOMANE) et du septième congrès maghrébin de neurochirurgie tenus à Nouakchott du 01 au 03 Mars 2018.

Le Président de la SOMANE qui s’exprimait dans une interview accordée à Horizons a ajouté que cette discipline récente dans notre pays a presque atteint le même niveau que la sous-région maghrébine aussi bien au plan matériel qu’au plan des compétences.

Il a précisé que ce congrès a tenu à accueillir 12 autres nationalités non maghrébines ressortissantes de l’Afrique au sud du Sahara. Le professeur a aussi révélé qu’il y a 11 neurochirurgiens mauritaniens. Ce qui n’est pas loin de la norme africaine dans cette discipline. Ci-après, l’intégralité de cet entretien.

Horizons : Professeur, quels sont les objectifs de votre congrès ?

Pr Cheyakh : La société nationale de neurochirurgie a été créée, il y a trois ans. Elle a déjà organisé un premier congrès national. La cérémonie d’aujourd’hui constitue la deuxième édition. Avant, on ne pouvait pas tenir un congrès car on croyait qu’on était peu nombreux mais, dés la reconnaissance de notre structure nationale par la Fédération Mondiale de Neurochirurgie, nous avons mis en place une présidence tournante à la tête de la Société Magrébine de Neurochirurgie. Je rappelle que la neurochirurgie, en tant que spécialité médicale n’a commencé à exister en Mauritanie qu’en 2001. Avant cette date, on attribuait, dans nos croyances, les causes de cette maladie à des entités irrationnelles voire mystiques.

Mais depuis lors, cette discipline a fait son petit bonhomme de chemin dans notre pays : elle a évolué progressivement et aujourd’hui on a presque le même niveau que nos collègues de la sous-région maghrébine aussi bien au plan matériel qu’au plan des compétences. Et à l’exception d’une ou deux, toutes les maladies neurochirurgicales sont traitées en Mauritanie. Nous avons un matériel de pointe aussi bien en microchirurgie qu’en endoscopie…. Nous sommes même mieux équipés que nos voisins du sud.

Horizons : Quels sont les thèmes débattus et ce congés était-il strictement maghrébins ?

Pr Cheyakh : Pour revenir au congrès, nous avons considéré que la Mauritanie au plan culturel est un trait d’union entre le Maghreb et l’Afrique au sud du Sahara. C’est pourquoi nous avons tenu à associer nos collègues du sud à cette manifestation maghrébine que nous avons voulue panafricaine. 12 nationalités africaines ont pris part à ce congrès.

C’est ainsi que douze nationalités de l’Afrique au sud du Sahara ont pris part à cette édition. Et je peux citer an guise d’exemple le Sénégal, le Mali, la Burkina Faso, la Côte d’Ivoire… En tout 12 nationalités reparties entre professeurs et médecins neurochirurgien ou assistant ont pris part à ce congrès. L’édition de cette année a duré trois jours au cours desquels on a discuté de trois thèmes principaux : la chirurgie vasculaire où on avait au départ quelques difficultés qu’on a pu surmonter et aujourd’hui nous espérons que nous avons atteint la vitesse de croisière dans cette spécialité.

Il y a aussi la chirurgie endoscopique ou chirurgie minimale invasive c'est-à-dire la chirurgie sans incisions, sans ouvertures : on introduit des cameras par des orifices naturelles comme le nez pour pouvoir agir au niveau ciblé. Le troisième thème est celui des douleurs lombaires très répandues chez-nous à cause de l’obésité surtout chez les femmes. Ce mal est généralement celui des bureaucrates et des professions où l’on reste longtemps assis ou debout.

Mention spéciale au Président de la République Mr Mohamed Ould Abdel Aziz. Avant de terminer, je tiens à remercier spécialement le président de la République, Mr Mohamed Ould Abdel Aziz car sans son appui, ce congrès n’aurait sans doute pas lieu : on peut avoir toutes les compétences et être scientifique jusqu’à la moelle des os, mais si les moyens font défaut, on ne pourra rien faire de conséquent et utilitaire. Encore une fois sans l’aide personnel du chef de l’Etat on serait ridiculisé.

Horizons : il y a combien de neurochirurgiens en Mauritanie et y-a-t-il eu des recommandations à l’issue de ce congrès ?

Pr Cheyakh : S’agissant des recommandations issues de cette deuxième édition, elles appellent à l’acquisition de deux ou trois nouveaux appareils et notre ministère de tutelle en l’occurrence la ministère de la santé s’est dit réceptif à ce genre doléance dont la satisfaction permettra de soulager beaucoup de malades.

Je vous informe aussi que des étudiants de la faculté de médecine de Nouakchott ont activement pris part à ce congrès. Ce qui, je l’espère leur permettra de se frotter aux sommités de la neurochirurgie mondiale et de leurs emboiter le pas pourquoi pas ?

Pour ce qui est de la couverture de nos besoins dans cette discipline, je rappelle qu’on a 11 neurochirurgiens mauritaniens. Et si l’on se réfère aux normes africaines qui recommandent 1 neurochirurgien pour 6 millions d’habitants ; si nous avons 10 à 11 neurochirurgiens pour 3 millions 500.000 habitants, je considère que ce n’est pas mal même s’il vrai qu’on doit faire mieux.

Horizons : Est-ce que la neurochirurgie est enseignée en Mauritanie?

Je réponds oui et je vous informe que le premier neurochirurgien formé en Mauritanie est sorti de notre faculté de médecine en janvier 2018. Nous l’avons envoyé en Tunisie pour vérifier ses connaissances et son savoir-faire. Et jusqu’ à présent, je peux dire que nous n’avons rien à nous reprocher dans le domaine de cette formation dispensée au niveau de notre faculté.

Propos recueillis par : Sidi Moustapha Ould BELLALI



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Commentaires (1)

  • bouleibabs (H) 05/03/2018 21:20 X

    Par hasard un parent et parent ma raconté sa première année d'enseignant. Il me raconta l'histoire d'un élève de cinq qui était un prodige chez le maitre de coran et en classe. Il a suivi tout son itinéraire jusque son retour de specialite.C'etait le Pr Cheyakh.Je ferais sa connaissance bcp plus tard a l'hôpital national ou tout le monde était sur sa competence.Merci a tous ses jeunes mauritaniens brillants