Le Calame - L’islam de la République Islamique de Mauritanie « noue » la tête. Tout simplement. En tout cas, moi, je ne connais pas une seule question où les républicains islamisés de Mauritanie trouvent à dire. Selon les circonstances. Selon les époques. Selon les sultans.

Ce fut le cas avec la fameuse fatwa qui permit, aux fameux militaires du début des années 80 –1981, précisément – de prendre la fameuse ordonnance 34/81 abolissant l’esclavage mais qui organisait, de fait, la légitimation de la pratique puisque cette mesure entendait indemniser les fameux maîtres, au détriment des fameux esclaves. Vraiment une histoire d’infamie.

Ce fut aussi le cas, aussitôt après, avec la fameuse décision de ces mêmes fameux militaires de tuer les officiers de ce qui fut appelé le 16 Mars. Intervention, encore une fois, d’un de ces oulémas, pour légitimer la potence. Puis rebelote avec l’exigence de l’application stricte de la Chari’a dont furent victimes quelques « fameux » citoyens.

Et de pouvoirs en pouvoirs, toujours cette présence affirmée des oulémas : fameuse théorie de rapports entre oulémas et sultan. Voyez, si vous êtes intéressés, le traité d’El Mawardi sur cette problématique problématisée. Puis il y eut – bon, je ne dis pas fameuse mais, en tout cas, Association – des Oulémas de Mauritanie. Elle est dans tout.

Partout. Macha Allah ! Attention, moi, je ne dis rien aux oulémas ! Ni en bien. Ni en mal. Je les laisse de côté. Pour une raison très simple : « leur viande est empoisonnée ». Alors, abstinence ! Il y eut le Haut Conseil de la Fatwa. Il y eut l’Association des Imams.

Tout ça, c’est l’islam. Il y a, même, un fameux (ça revient) ministère des Affaires islamiques et de l’enseignement originel dont le ministre, le secrétaire général et tous les hauts responsables sont en campagne d’implantation des structures de l’Union Pour la République.

C’est dire que l’opposition n’est pas islamique. Il faut se soumettre au « titulaire de la question » ou de l’affaire… ou des affaires, c’est selon. Même s’il est vicieux.

La preuve : l’islam n’est que dans la majorité. Alors, moufti général, imam de la grande mosquée, membres des associations des oulémas et autres des imams, ils sont tous à leur place.

C’est une question d’intérêt. La « Maslaha » générale. Ou, mon Général. L’Islam est dans tout. Sinon, à quoi sert d’être une république islamique ? Regardez un peu autour de vous : banques islamiques, radios du Coran, TV Mahadra, assurances islamiques, viande et poisson halal.

Le caramel, le caviar. Même Jumbo n’a pas échappé aux fatwas de nos oulémas. Si bien que ça a failli tourner à l’incident diplomatique avec le Sénégal dont les oulémas ont sorti une autre fatwa sur la « Maslaha » du très aromatisant Jumbo.

Attention aux contradictions, messieurs les oulémas ! Impossible de manger du tiéboudiène ou du yassa. Pourquoi ? Parce que, sans Jumbo, il n’y a ni l’un ni l’autre. L’islam est aussi dans la femme.

Des fatwas lui disent pratiquement : « Sois belle et tais-toi ! ». Comme ça, chaque homme peut en prendre jusqu’à quatre : une en haut, trois en bas. Fameuse fatwa ! Encore une : même le troisième mandat n’y a pas échappé. « Celui qui ne s’intéresse pas aux affaires des musulmans n’en est pas un».

Or, le troisième mandat est vraiment une affaire de musulmans. Le Ramadan s’approche doucement. « Qui ne laisse pas la profération du faux et son usage, Allah n’a pas besoin qu’il laisse son manger et son boire ». Le troisième mandat n’est ni faux ni vrai.

C’est une question de « Maslaha » pour les musulmans. Alors, si les Mauritaniens veulent écouter l’avis d’un ouléma, qu’ils sachent que le troisième mandat est islamique.

C’est même une forme d’adoration et de rapprochement, en ces jours bénis qui se rapprochent. Les oulémas sont un peu comme les militaires. Ils pensent tout haut.

Mettent leurs enfants et leurs subordonnés sur la scène en leur « tenant le dos ». Va ! Allez-y ! Wallahi, si tu traverses cet océan, nous le traverserons avec toi ! Sans te dire ce que d’aucuns ont dit à leur Prophète : « Va, toi et ton Dieu, et combattez, nous sommes ici assis ». Mais va, toi et ton Président, transgressez et nous sommes avec vous transgressant. Salut.

Sneiba El Kory