Adama Ngaide - Nous étions nombreux à penser, qu’Août 2005, abrégerait nos souffrances via des changements politiques profonds qui déboucheraient, entre autres, sur une réconciliation nationale, préalable A UN ÉVENTUEL état de droit.

Nous sommes 2019, 14 ans après, des signes annonciateurs de NOUVELLES tromperies, des mises en scènes et autres ruses du régime militaro-tribalo affairiste se pointent avec en face, comme toujours, une opposition qui subit et qui ne veut jamais anticiper les événements tellement minée, a son tour, par la duplicité pour ne pas dire l’hypocrisie devenue organique.

Quelles sont vraiment les vraies problématiques et les priorités ? Quel rôle devrait jouer l’opposition? Quid du rôle de la diaspora? Qu’en est-il de la société en général? Quels seraient les rôles des femmes, de la jeunesse, des travailleurs, des intellectuels, des marabouts, des chefs coutumiers, des étudiants et des élèves? Bref le rôle de la société dans son ensemble.

A notre avis, les causes qui portent préjudice à la démocratie en Mauritanie, vont au-delà du problème des « élections présidentielles de 2019 » dont les résultats sont déjà pipés, et dont le candidat est déjà connu et je me permets, a l’image des du Saltigue, de prédire ! On est TOUS DES SALTIGUES!. En effet, c’est bien Ould Aziz qui sera « réélu ». Sinon, une une marionnette de l’ethnie arabe. Et peu probablement une marionnette négro-africaine ou harratine. Ces derniers étant pour la plupart des valets au service.

Pour se rendre à l’évidence une telle « prédiction », il suffit de consulter notre histoire politique très récente pour y glaner un exemple édifiant celui de « l’élection » de Mr SIDIOCA. Au palais des congres, il était clair et net que ce dernier était le candidat des militaires. Les résultats de son élection étaient fabriqués. Une grande industrie du vol qui blinde le ministère de l’Intérieur lui a été prêtée; Les techniques de chantage de d’achat des consciences, celles du bourrage des urnes (Koboni), toutes choses dont l’élite dirigeante n’a jamais hésité de faire usage ont été bien utilisées. Et ce fut le hold up électoral. SIDI Niassene "gouvernera".

Au lendemain de son élection, le système a mis en branle une batterie de tromperies. La même année (2005), on annonce le « retour » des réfugiés, on lance les pompeuses et fumeuses journées de Concertation. Ces actes étaient perçus, à tort, comme des signes révélateurs d’un président incarnant la sagesse et le changement. Nous vivions alors les premiers jours de l’arrivée étonnante d’un Homme inconnu du paysage politique : SIDIOCA. Un Homme dont on raconte de bonnes choses quand il était au lycée, à l’université (Un Homme mesuré, pas raciste, très pieux et versé dans la Tijania et de surcroit Niassène). Qu’à cela ne tienne !

En effet, ce qui était ici en jeu c’est point l’Homme mais la plus haute fonction qu’il exerçait et ses capacités a incarné l’institution. Le choix porté sur SIDIOCA n’était pas fortuit et constituait une tromperie voire même un piège tendu aux crédules et aux opportunistes.

C’est cette technique de tromperie qui sera mise en place lorsqu’une mission gouvernementale fut dépêchée pour séduire les réfugiés et les organisations humanitaires le long de la vallée du Fleuve Sénégal conduite par des négro-africains dont le choix n’était pas non plus fortuit.

Et derrière toute cette vaste campagne d’alors, se cachaient mal les manipulations de militaires qui veillaient au grain. En effet, ils surveillaient l’homme qu’ils ont parrainé au palais des Congrès et dont l’élection n’a été que la conséquence évidente des techniques de trucage, de bourrage des urnes grâce à la machine administrative composée de Walis et de Hakems sans oublier les collatéraux que sont ces vieux loups qui refusent d’aller à la retraite TOUS manipulables et corvéables à satiété.

Ce montage (SIDIOCA PRÉSIDENT!) aura fait des dégâts collatéraux dans une diaspora en mal d’inspiration victime de sa stagnation. En effet, a l’extérieur, la diaspora avait eu « l’honneur » d’être reçue. On se rappelle de ce tête-à-tête FLAM/SIDIOCA, Conscience/Résistance. Toutes ces deux organisations seront par la suite charcutées et saucissonnées.

A Paris et à New-York, les « radicaux », les « excités » mais aussi les « non alignés » eurent droit au microphone. Qui, pour écouter le nouveau rais, qui pour mettre en exercice les talents combien partagés d’opportunistes en quête d’emplois, qui pour un simple vagabondage politique.

Cette opération de charme bien planifiée et bien mûrie par les stratèges du palais ocre n’aura vécu que le temps nécessaire pour charcuter une opposition « radicale » et « excitée » qui s’est sabordée à cause de ses incohérences répétées.

Cette naïveté ira crescendo lorsque les rues de Paris, de New-York sont occupées par des gens qui pleuraient le départ de SIDIOCA évincé par son parrain Ould Abdoul Aziz aujourd’hui aux commandes et à 4 mois de la fin imminente de son "mandate" comme stipulait par la fameuse constitution qu’il s’est taillée sur mesure.

Mais attendons de voir ! Parce que les autorités mauritaniennes (Hakems, Walis, Généraux, Députés, anciens sénateurs au chômage, anciens hakems, nouveaux millionnaires, chefs de village, nouveaux chefs de village) ont un génie celui de la la manipulation de la LOI FONDAMENTALE, des principes et des consciences.

On dit que le rais a recule! On dit que Ghazwani n’est pas choisi. On dit ailleurs qu'il serait le candidat du rais! Mais de qui se moque t-on au juste? Que Ghazwani ou Tawdeni les chevaux choisis; Qu’aziz revienne sur sa décision pour briguer un autre mandat qui sera surement valide par MAMADOU BATHIA ET SA SUITE, nous mauritaniens nous n’y gagnons ABSOLUMENT rien. ON VERSERA ENCORE NOS LARMES et nous ramènerait à l’épisode d’avant: L’Hésiode SIDIOCA.

SIDIOCA ne fût leur candidat et il a contribue à étouffer des questions de fond longtemps revendiquées. Son tombeur a mis en place une panoplie de mesures bricolées qui n’avaient aucun impact sur les questions de fond. Et entre les deux rais susmentionnés, n’oublions jamais la transition de feu Colonel Ely Ould VALL. Une autre tromperie, une grande farce escamotée du « fardeau » du « passif humanitaire » et des « sujets fâcheux » chers à l’ancien directeur de la SNIM. Sujets fâcheux qui ne faisaient pas le goût de certains intellectuels arabes mais aussi de certains partis politiques tels que UFP et TAWASSOUL. Voix politiques discordantes qui voulaient rendre l’AJD/MR aphone, parti qui avait pris acte de ce que les mauritaniens appelaient alors COUP D’ETAT contre le seul président démocratiquement élu ! Aujourd’hui encore, nous sommes face à une énième tromperie; Constatons que les "sujets fâcheux" sont restes sans solutions.

Et pourtant l’AJD/MR avait demandé le règlement de certains préalables avant l’organisation d’élections D’ALORS. Victime de l’hérésie des racistes mais surtout des coups fourrés de ses alliés naturels offusqués qu’ils étaient de la pertinence d’un discours qu’ils auraient voulu porté ; L’AJD/MR avait pourtant pris une position et un discours PERTINENTS qui nous rattrapent en 2019. La suite est connue : la transition fut bâclée, une élection présidentielle truquée, un chef d’état diminué et surveillé et finalement demis de ses fonctions. Aujourd’hui le tombeur et le chef de file de cette mise en scène est piégé par la fin imminente de ses deux termes mais surtout par l’énormité des dégâts et l’appétit gargantuesque des faucons et autres transhumants aguerris qui son en position de se manger les uns les autres.

Et face a toutes ces tromperies et ce mépris, il est triste, douloureux voire même révoltant d’être témoin de la banalisation des problèmes, ceux qui ont droit de veto, par l’opposition elle-même qui semble toujours joue sa partition pour soutenir l’agenda cynique du pouvoir. Il est scandaleux de témoigner que nos Hommes politiques privilégient la pratique politique pour uniquement des sinécures. Or nos problèmes dépassent cette mécanique électorale quinquennale a la fin de laquelle on assistera a une transition sans alternance dont le rôle évident est d’une part, d’assurer la continuité de l’état raciste, et d’autre part, de blinder le système afin de jouer son ultime rôle de protection des criminels de sang, des criminels économiques, des criminels fonciers, des criminels sociaux, des criminels culturels et de leurs vassaux noirs.

Or, les problèmes de la Mauritanie dépassent les sempiternelles mises en scène du régime et leurs collaborateurs de l’opposition pour épouser des questions plus délicates, celles-là structurelles, ayant depuis longtemps façonnées les institutions et les Hommes en charge de la gestion de l’état. Nous sommes, en Mauritanie, dans une dictature militaire habillée en démocratie et flanquée de ses larbins civils.

A notre humble avis l’opposition doit remettre à plat ses manières de pratiquer la politique. Elle doit être sincère et assez responsable et accepter de faire une évaluation objective de son parcours pour en arriver à un bilan et d'autres stratégies plus actives, plus dynamiques et agressives. Ensuite faire l’inventaire honnête et conséquent des problématiques pour sauver ce pays. Aller dans une élection déjà truquée parce que gérée par des institutions corrompues, manipulées c’est, a mon humble avis, une façon de soutenir le pouvoir dans ses forfaitures. Ce régime nous méprise. Alors méprisons-le en commençant par déstructurer toutes ses décisions, à les rejeter activement et a faire tout ce qui es possible pour que les mauritaniens adhérent à notre démarche.

Si l’état a pu pendant plus de ½ siècle faire de l’exclusion sa politique et si l’état continue de bâcler à loisir les questions de fond, c’est sûrement quelque part le résultat assez fameux de nos manières de nous opposer. Il est urgent que l’opposition s’engage à créer TOUT DE SUITE ET MAINTENANT un cadre large de concertation a la veuille d’une élection perdue d’avance.

Assumons-le. Fédérons nos moyens, tous nos moyens. Occupons le terrain national et international et faisons échouer cette élection. Faisons échouer ces tromperies et bloquons le pays en rendant tous les mauritaniens conscients pour que des décisions collectives contraignantes naissent afin de bloquer le pays, le système et le pouvoir.

ADAMA NGAIDE. DAYTON/USA