Cridem

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03-01-2012

09:57

UPR : Un géant aux pieds d’argile en Mauritanie.

Le nouvel an ne s’annonce pas rose pour l’UPR, ce parti Etat aux dissensions profondes qui ont éclaté au grand jour à des moments où toutes les spéculations donnaient la majorité soudée derrière le président de la république, en particulier au sein de cette formation qui a perdu considérablement de sa notoriété, d’abord en s’attaquant à des journaux indépendants, ensuite en exhibant de grandes divergences de point de vue lors du conseil national.

L’UPR ne fait d’ailleurs plus recette avec la résurgence de nouveaux partis, exclusivement composés de jeunes qui manifestent un certain soutien du programme politique de Ould Abdel Aziz et qui par les avantages qu’ils présentent en matière de rajeunissement de la classe politique en cette période du printemps arabe suscite un intérêt de la part des autorités.

Avec la fin de la tournée des partis participationnistes portant vulgarisation du dialogue politique et les propos élogieux tenus jour après jour par les leaders de ces formations en particulier par Messaoud Ould Boulkheir, l’UPR perd du terrain devant des soutiens qui s’affirment heure après heure et qui saluent le bilan de Ould Abdel Aziz tout en créditant le gouvernement de sales notes.

Des sources dignes de foi indiquent, aujourd’hui, que le Président de l’Upr, Mr Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Lemine pourrait récupérer le portefeuille de la défense alors que nos radars avaient pourtant déjà indiqué ses préférences pour la Primature.

Beaucoup d’autres événements parallèles confirment également cet état de déliquescence de l’UPR qui ne semble pas bien maîtriser le terrain électoral pour assurer lors des futures consultations un raz-de-marée dans les deux chambres du parlement, surtout si l’on sait que des rumeurs persistantes évoquent un éventuel départ des parlementaires de l’opposition de l’assemblée nationale et du sénat, pour motif de « chambres de résonance subordonnées à l’exécutif » et d’inconstitutionnalité des décisions prises après la fin du mandat, prévu officiellement en 2012.

Au menu des autres titres de l’actualité, on peut évoquer ce bras de fer entre Ould Chavii et Ould Abdel Aziz, depuis que le premier a fait, à la surprise générale, l’objet d’un mandat d’arrêt pour soutien d’actes terroristes. Une mesure qui a irrité la COD radicale et le leader de Hatem, l’ancien cerveau du mouvement des cavaliers du changement qui avait trouvé en la personne de Limam Chavii un appui dans son exil.

Il y a également cette visite rendue par le président de l’Ira-Mauritanie à Sidi Ould Cheikh Abdellahi dans son fief religieux Lemden où les deux hommes auraient convenu de conjuguer les efforts pour assurer l’avènement d’une justice sociale qui met terme à toutes les disparités entre les composantes nationales.

Soulignons par ailleurs le lancement effectif de l’opération « Espoir 2012 » dont l’objectif principal et d’apporter un soutien aux populations agropastorales durement affectées par la sécheresse, avec l’ouverture de boutiques notamment dans le nord du pays à Aoujeft. Il y a également ce dossier terroriste dont les présumés auteurs viennent d’être déférés devant la justice, alors que des éléments de la sûreté avaient réussi récemment à arrêter des jeunes en possession de ceintures explosives.

« Un espoir 2012 » qui coïncide avec cette vague de froid perçant qui frappe le pays et qui alite aujourd’hui de nombreux citoyens, en particulier dans les zones du Tarhil de la capitale, où les déguerpis non encore installés dans les conditions sanitaires minimales sont exposés aux rafales de l’hiver, blottis dans les tissus déchirés de leurs baraques et de leurs huttes.

Enfin, notons ce couperet que l’imprimerie nationale vient de jeter sur le cou de la presse privée en augmentant les prix d’impression alors que les journaux n’arrivent pas encore à joindre les deux bouts en raison de charges nombreuses auxquelles le fonds d’appui à la presse privée dont la commission de gestion vient d’être installée doit apporter des solutions appropriées.

Ahmed Ould Bettar


 


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