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03-02-2012

13:41

2e édition du festival des villes anciennes : 215 millions contre 67 millions en 2011.

La ville de Ouadane abritera du 04 au 10 février, la 2e édition du festival des villes anciennes. Selon la ministre de la culture, 215 millions d’ouguiyas ont été mobilisés pour la réussite de la 2e édition. Un gâchis comparé au budget de l’édition 2011, estimé à moins de 67 millions par le ministère. Inscrite au patrimoine mondial de lUnesco, Ouadane attend ses premiers invités.

67 millions en 2011, le budget du festival des villes anciennes a quadruplé cette année. En 2011, le festival de Chinguitty a frisé le ridicule à cause de la mauvaise organisation. La cité a été abandonnée par les invités après le départ du Président de la République.  Ses stands sont restés vides durant tout le festival.  

Ses autres activités n’ont jamais réussi à séduire le maigre public, constitué en majorité des fonctionnaires du ministère de la culture et celui du tourisme. Absents depuis le premier jour, nombreux fonctionnaires avaient attendu le jour de la clôture pour montrer leur échine. Un trompe-l’œil qui va voir son budget augmenté cette année.

Dans une conférence de presse organisé le lundi 30 janvier 2011, la ministre de la culture Mme Cissé Mint Cheikh Ould Boidé a indiqué dans une déclaration relayé par l’AMI que le montant mobilisé pour le 1e festival des villes anciennes qui s’est déroulé en 2011 à Chinguitty n'a pas dépassé 67 millions d'UM, contrairement en 2012, où 215 millions ont été mobilisés pour la seconde édition. Ce montant servira en premier à préparer l’événement.

Dans ses déclarations, la ministre a précisé que 40 millions d'UM ont été affectés à la réhabilitation de 100 habitations pour accueillir les hôtes participants au festival, ainsi que pour l'approvisionnement de la ville en énergie électrique, permettant d'assurer les services de base du festival, en plus du pompage de l'eau potable et de la construction d'un réservoir de 50 mètres cubes.

Pour l’ouverture du festival, la ministre a annoncé, l’arrivée de 136 touristes à bord d'un avion spécial. Mint Boidé a souligné que la première étape faite sur instruction du Président de la République était la création d'un fonds pour aider ces villes, imputé au fonds spécial du département de la culture, financé par 1% des recettes douanières. Annoncé pour une durée de sept jours, le festival de Ouadane aura la lourde mission de faire oublier le flop de l’année dernière.

Les 4 villes anciennes, classés patrimoine mondiale de l’Unesco

Cités fondées selon l’Unesco, aux XIe et XIIe siècles pour répondre aux besoins des caravanes traversant le Sahara, ces centres marchands et religieux (Chinguitty, Ouadane, Tichitt et Oualata) devinrent des foyers de la culture islamique. Ils ont remarquablement préservé un tissu urbain élaboré entre le XIIe et le XVIe siècle, avec leurs maisons à patio se serrant en ruelles étroites autour d'une mosquée à minaret carré. Ils témoignent d'un mode de vie traditionnel, centré sur la culture nomade, des populations du Sahara occidental.

Selon l’Unesco, ces quatre anciennes villes offrent un exemple exceptionnel de sites créés le long des routes commerciales du désert du Sahara. Témoignant de relations culturelles, sociales et économiques durant de nombreux siècles, ce sont les seuls lieux de Mauritanie à avoir été habités dès le Moyen Âge. Ces villes doivent leur fondation à la création, au XIe siècle, des voies caravanières qui traversent le Sahara du nord au sud et d'ouest en est.

Situées aux confins d'une vallée fertile ou d'une oasis, elles avaient à l'origine pour fonction de fournir une éducation religieuse, et se sont donc développées autour de mosquées, avec des maisons pour les maîtres et pour leurs élèves.

Les entrepôts ont été construits par les commerçants pour mettre en sécurité leurs marchandises, mais ceux-ci y bâtirent aussi leurs propres maisons, et l'on créa alors des auberges pour les voyageurs qui s'y rendaient pour commercer. C'est ainsi que naquit la forme caractéristique de site connue sous le nom de ksar (ksour au pluriel), avec son architecture de pierre et son urbanisme adapté à des conditions climatiques extrêmes.

Ouadane, la cité commerciale du Sahara

Selon l’Unesco, Ouadane a été fondée par trois saints hommes en 1141-1142 sur les ruines de sites antérieurs remontant au VIIIe siècle apr. J.-C., qui avaient été détruits ou abandonnés au cours de violentes guerres locales. Le site devait devenir la place commerciale la plus importante de toute la région occidentale du Sahara. Un conflit particulièrement sévère entre deux clans, en 1450, aboutit à la destruction de la première mosquée.

Le centre de la ville se déplaça alors légèrement plus à l'est, et s'épanouit à nouveau à l'intérieur de ses fortifications ; sa position commerciale stratégique lui conféra une grande prospérité entre le XIVe et le XVIIIe siècle.

Au XVIe siècle, les Portugais tentèrent en vain d'y fonder un relais de poste, mais une incursion marocaine, au cours de ce même siècle, eut des effets plus durables, et Ouadane commença à décliner tandis que Chinguetti gagnait en importance. Après l'arrivée des troupes françaises, en 1909, la ville se développa en dehors de ses murs, vers l'est.

Dialtabé



 


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