Cridem

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09-03-2012

10:45

Interview avec Khaled Ale Dide Moulay Idriss : Artiste peintre.

Précédé par le doyen Mokhis dans la fonction du Président de L’Union des Artistes Plasticiens Mauritaniens (UAPM), Khaled Ale Dide Moulay Idriss est un artiste peintre qui veut faire disparaître tous les tabous qui planent sur l’art plastique en Mauritanie. Malgré les obstacle qui se dressent devant lui, le Président de l’UAPM a réussi à obtenir la reconnaisse de l’art plastique par le ministère de la culture. Aujourd’hui il veut professionnaliser son domaine. Entretien.

L’Authentique : parlez-nous de votre parcours artistique ?

KADMI : mon début dans le métier remonte au bas age. J’ai commencé comme n’importe quel artiste c’est-à-dire à calligraphier sur les murs, à dessiner tout ce qui me tombe sur les mains à l’école. C’était un début difficile parce qu’en Mauritanie plus particulièrement notre tribu, on ne voulait pas avoir un dessinateur dans notre famille. Pour elle, le dessin c’est "Haram".

Dans une période où le tabou social interdisait formellement qu’on évolue dans l’art. Malgré les obstacles, je me suis toujours accroché au fur et en mesure en apprenant par-ci par-là des leçons par le biais des livres et autres. Avec l’expérience et la pratique, je suis arrivé à faire des échanges avec des artistes nationaux et internationaux dans le domaine plastique.

L’Authentique : quels sont les artistes qui vous ont influencé le plus ?

KADMI
: dans mon parcours il y a beaucoup d’artistes peintres qui m’ont marqué à l’instar d’Ahmed Ould Agueb qui était le conseiller sportif du ministère de la culture et le Directeur de la Nouvelle Maison des Jeunes. C’est lui qui en quelque sorte a créé un déclic dans ma carrière en me donnant la documentation nécessaire. C’est le seul artiste à avoir fait la formation dans l’art parallèlement à ses études au Maroc et en France. il m’a soutenu et m’a fait aimer l’art.

L’Authentique : quel est votre support préféré ?

KADMI : j’utilise beaucoup de supports tel que le papier, le sable. J’utilise tout support de collage, de montage, tout ce qui est praticable dans le domaine de l’art plastique mais je préfère le papier parce que j’ai l’habitude de faire des illustrations, des livres quand je travaillais avec la société civile. C’est à partir de là que j’ai commencé à travailler sur le papier en faisant des affiches sur la sensibilisation du sida, sur le changement de comportement, sur le livre scolaire et entre autres.

L’Authentique : et les couleurs ?

KADMI : je suis trop affilié aux couleurs de notre nature à savoir les couleurs de la végétation, de pierre, de rochet, ocre, marron etc.… c’est des couleurs qui reflètent le vrai paysage mauritanien.

L’Authentique : la sculpture est une nouvelle dans l’art que les artistes plasticiens commencent à développer. Que pensez-vous de cela ?

KADMI : il y a toujours un tabou social qui ne dit pas son nom qui plane sur le dessin. C’est pourquoi certains artistes ont commencé à pratiquer la sculpture. C’est frappant et c’est choquant pour une société à l’heure du 21eme siècle. Je pense que ’aussi qu’il est mieux de passer étape par étape. On passe par le dessin, par la conception, ensuite l’art contemporain et enfin la sculpture. En tant qu’artiste ça ne me dérange pas les gens utilisent prématurément cette expression artistique parce que nous les artistes mauritaniens nos sommes très en retard.

L’Authentique : la subvention du ministère de la culture au profit des artistes plasticiens a crée une zizanie entre l’UAPM et M-Art ?

KADMI : après la confirmation de la subvention par le ministère de la culture, l’artiste Aicha Fall et moi, nous sommes partis voir l’Association des artistes plasticiens M-Art pour leur expliquer que la subvention est pour toutes les artistes plasticiens de la Mauritanie et non pour seulement l’UAPM. Je leur ai dit que s’ils ont des activités on peut mener ensemble parce que la subvention est pour tout le monde et la Maison des artistes aussi. Ils disaient qu’ils ont une autre vision des choses. J’ai toujours ouvert ma porte et continuer d’ouvrir ma porte pour les gens de M-Art.

L’Authentique : parlez- nous le grand projet que préparent les artistes plasticiens ?

KADMI : beaucoup de gens disent que le mouvement des artistes plasticiens est faible. C’est vrai qu’on vient de commencer de moins l’infini et aujourd’hui on vient d’installer notre maison. On vient d’obtenir pour la première dans l’histoire une subvention du ministère de la culture à propos de l’art plastique qui signifie une reconnaissance de cette forme artistique longtemps considérée comme tabou. Ça c’est déjà un acquis.

On commence à faire des formations à Nouakchott et à l’intérieur du pays qui est notre premier objectif. Et aussi des thèmes sur l’éducation, la santé et autres pour joindre l’utile à l’agréable. On na contacter plusieurs artistes comme les comédiens, les cinéastes, les musiciens pour travailler ensemble.

Propos recueillis par Cheikh Oumar N’Diaye.

 


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