Cridem

Lancer l'impression
13-05-2012

20:53

Un festival du film européen ouvert au public Mauritanien a Nouakchott

L’institut français de Mauritanie et l’ambassade d’Espagne ont accueilli, du 07 au 11 mai 2012, l'événement culturel "Semaine de Cinéma Europe-Mauritanie", organisé conjointement par la Délégation de l'Union Européenne, l'Ambassade d'Espagne, l'Ambassade d'Allemagne et l'Institut Français de Mauritanie en partenariat avec la Maison des cinéastes.

Cet évènement s’inscrit dans le cadre de la célébration de la journée de l’Europe qui s’est tenue le 9 mai dernier. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée sous la présence de plusieurs représentants des chancelleries européennes.

Prenant la parole, l’Ambassadeur Chef de la Délégation de l’Union Européenne, SEM Hans Georg Gerstenlauer a indiqué que «la culture joue un rôle vital dans l’identité et la diversité d’un pays. Le cinéma permet la promotion de cette identité et sa visibilité dans le monde par des rencontres et dialogues interculturels, notamment entre la Mauritanie et l’Europe

Le programme a débuté par un film allemand dénommé la vague. Réalisé par Dennis Gansel, ce film aborde les questions intergénérationnelle dans la société allemande à travers un professeur et ses élèves, Au lendemain les amoureux du 7eme art on pu découvrir un film espagnol « El Abuelo », et un court métrage mauritanien réalisé par Marieme Aziza Mint Taleb. Au total, cinq films célèbres, et reconnus par la critique sous le thème de la solidarité entre les générations, ont permis de faire découvrir au public mauritanien le cinéma européen.

Cette semaine a été complétée par une table ronde accueillie par l’ambassade d’Espagne sur le thème du dialogue et parfois conflits entre les générations dans un monde plongé en pleine mondialisation et en rapide évolution. Cette table ronde a été animée par le professeur et chercheur mauritanien, cheikh Saad Bouh Kamara.

Débutant son exposé, le professeur a rappelé que la Mauritanie est caractérisée par plusieurs facteurs. Le conférencier a indiqué que la Mauritanie est un pays musulman et que l’islam joue quatre fonctions, Tout d’abord c’est une religion, en seconde lieu l’islam est aussi une culture mais également une civilisation et un mode de vie.

Le professeur a également ajouté que la Mauritanie est un pays multiculturel et que ses composantes appartiennent à quatre cultures avec des points communs et des points spécifiques.

Evoquant la question de la mondialisation, le sociologue a dit que la Mauritanie est de plus en plus insérée dans la mondialisation, et que beaucoup de mauritaniens sont dispersés un peu partout dans le monde.

Il a par ailleurs rappelé qu’avant la sècheresse, les familles étaient composées par un nombre important de personnes, et qu’actuellement de plus en plus de familles sont en nombre limité. Car il y avait une nouvelle stratégie matrimoniale qui était fondée sur le voisinage, la famille, et la proximité parentale. Cependant, actuellement, les stratégies sont basées sur les revenus, sur des connaissances à travers des villes, des rapports professionnels, sur les relations privilégiées mais surtout des imitations sur les feuilletons, et qu’il y’a des mauritaniens qui vivent dans l’imaginaire. Ils se considèrent être ailleurs, au brésil et au Mexique avant d’ajouter que cela est étranger à notre culture et à notre civilisation.

Sur la question du dialogue entre générations, le conférencier a souligné qu’il y’a une impatience et une forte attente chez les jeunes, une vision un peu naïve, et une méconnaissance totale des relations économiques nationale et internationale. Du coté de la génération plus âgées, celle-ci est plutôt conservatrice, elle croie tout savoir et elle voudrait freiner les attentes des plus jeunes, a-t-il dit.

Sur cette confrontation, le professeur Kamara dira qu’il faut mieux utiliser la force des arguments que d’utiliser les arguments de force. Toutefois, souligne le Pr Kamara, Il faut s’en féliciter de la naissance des mouvements des jeunes car, comme le dit un adage : ‘’un jeune qui ne proteste pas deviendra un vieillard extrêmement dangereux’’.

Le conférencier propose qu’il y ait un consensus parce qu’il y’a toujours eu des leaders tant parmi les jeunes que parmi les générations plus âgées, qui souhaiteraient trouver une entente, mais qui ne sont pas toujours entendus ni écoutés par la masse.

Le professeur a conclut en disant que la religion musulmane impose le musulman de chercher toujours un consensus, et des voies pacifiques au détriment des voies violentes.

Djigo Souleymane

pour l’éveil hebdo



 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org