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22-09-2012

16:19

Arts de l'islam au Louvre: une exposition qui 'ouvre les esprits' pour ses premiers visiteurs.

Paris (AFP) - L'exposition du Louvre sur les arts de l'islam va au-delà "des préjugés" en montrant une civilisation "raffinée" et "pacifique", ont estimé samedi ses premiers visiteurs, certains souhaitant qu'elle ouvre les "esprits" dans le climat de tension actuelle.

Sur les 15.000 pièces de la collection d'art islamique du musée parisien enrichie de dépôts des Arts décoratifs, 3.000 ont été choisies pour ce nouvel espace "Art de l'islam" qui s'étend dans un écrin de béton noir surmonté d'une verrière, près de la Seine. "Cette exposition tombe très bien avec tout ce qui se passe dans le monde", dit Denise Spacensky, retraitée et ancien professeur des arts de la Chine.

Depuis une dizaine de jours, un film islamophobe a déclenché un mouvement de protestation dans le monde arabo-musulman, attisé par la publication en France de caricatures du prophète Mahomet par la revue satirique Charlie Hebdo. Des manifestations non autorisées pouvaient avoir lieu en France également ce samedi.

L'exposition du Louvre "montre que l'islam a été une civilisation raffinée, pacifique. Elle rappelle que dans le coran, le premier prophète c'est Adam, mais qu'il y a aussi Moïse, Abraham et Jésus", relève Mme Spacensky. "J'espère qu'elle va ouvrir les esprits des occidentaux sur le passé passionnant de la civilisation de l'islam, mais aussi celui des musulmans dans leur complexe d'être mal compris. Il n'y a aucune raison pour autant d'antagonisme entre les religions", dit Mme Spacensky.

"au-delà des préjugés"

Quelques dizaines de visiteurs, dont des touristes étrangers, admiraient les mosaïques, les vases, les têtes princières et autres vantaux de portes. L'exposition, déployée sur 3.000 m2, brasse douze siècles, de l'Espagne à l'Inde. Clou de la visite: un mur de céramique ottomane a été reconstitué. Sur douze mètres de long, plus de 570 carreaux colorés au décor raffiné, du XVIe au XIXe siècle, ont été remontés comme un puzzle. Un ravissement pour les yeux.

De nombreux touristes ont cependant refusé de s'exprimer auprès de l'AFP, "pour éviter de faire des amalgames" entre l'exposition et la situation dans le monde. "Les gens viennent ici pour s'enrichir en termes d'histoire de l'art, d'autres, comme moi, viennent pour la beauté du graphisme des pièces", explique Elodie Blary, apprentie peintre.

"On aurait pu l'ouvrir plus tôt, c'est dommage d'avoir attendu si longtemps", relève Corinne Cheng, étudiante à l'Institut national du patrimoine en restauration. Auparavant, la collection d'art islamique du Louvre disposait d'espaces exigus et peu mis en valeur.

Sans toucher aux façades anciennes, les architectes Mario Bellini et Rudy Ricciotti ont conçu le nouveau département sur deux niveaux surmontés d'une verrière protégée d'une résille de métal doré et argenté. Le projet, lancé par l'ancien président Jacques Chirac, a mis dix ans à aboutir. Il a coûté près de 100 millions d'euros, financés à 57% par le mécénat, notamment du prince saoudien al-Walid ben Talal et du roi Mohammed VI du Maroc.

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