Cridem

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04-12-2012

18:08

Mamine déplore la mort du tourisme en Mauritanie - Couëron

C'est le dernier week-end de l'exposition de Nomades de Mauritanie, Odette du Puigaudeau, Une Bretonne dans le désert, à Tour à plomb. Voilà l'occasion de rencontrer le permanent de l'exposition, un guide touristique sans emploi qui est venu avec la délégation mauritanienne pour les dix ans de l'ONG. Trois questions à...

Pourquoi êtes-vous sans emploi ?

Suite à l'assassinat de quatre Français au sud de la Mauritanie, en 2008, le pays a été placé en zone rouge. Sur les conseils du Quai d'Orsay, les tour-opérateurs ne nous envoient plus de vols charters. Pourtant, rien ne s'est jamais passé dans la région de l'Adrar.

L'incident est arrivé au sud de la région touristique, à Aleg. De fidèles Français poursuivent cependant des séjours, avec des billets plus chers faute de charters, et un atterrissage à Nouatchok.

Parlez-nous de votre travail ?

Je recevais les touristes, en groupes de 5 à 16, à l'aéroport d'Atar, puis les emmenais au travers de divers circuits. 85 km pour aller à Chinguetti, passer la nuit dans un océan de dunes, marche, pique-nique en plein désert, bivouac avec les chameaux... Au bout d'une semaine, les touristes repartaient, et nous accueillions d'autres personnes. Nous travaillions six mois de l'année à cause du climat trop chaud. Les gens aimaient le paysage, la proche vision des Nomades, leur liberté déconnectée de tout dans « un lieu de nulle part » les faisant réfléchir ensuite à la rareté de l'eau.

Combien de guides étiez-vous ?

Quatre-vingts guides à l'époque, mais dans un circuit il y a aussi les chameliers, cuisiniers, aubergistes, agences de voyage loueuses de voitures, et de façon indirecte les marchés de la ville, marchands de saveurs, tissus... C'est un énorme trou économique. La région commence à être abandonnée. Les gens ont attendu, mais ont fini par se reconvertir, partir, d'autres cherchent encore.

Moi-même, j'ai beaucoup attendu, mais je suis parti à Nouadibou, ex-Port-Etienne, et recherche du travail dans divers domaines. Là-bas, c'est surtout la pêche, avec 700 km de plage. Pas de chômage, les soins sont un coût personnel, et la retraite n'existe que si nous sommes déclarés à la caisse... mais dans le tourisme pas aux tour-opérateurs. La vie se fait au jour le jour...

Aujourd'hui et demain, de 11 h à 18 h, exposition Odette du Puigaudeau, Une Bretonne dans le désert, à l'espace culturel et associatif de la Tour à plomb, ainsi que lundi 3 et mardi 4 décembre, de 14 h à 18 h.


 


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