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18-12-2012

22:52

La Mauritanie s'attaque à la cybercriminalité

Les spécialistes mauritaniens étudient les moyens de renforcer la sécurité des réseaux et de poursuivre les criminels, notamment les terroristes. Nouakchott a accueilli la semaine dernière deux conférences destinées à améliorer les niveaux de sécurité en Mauritanie. La première a examiné les questions relatives à la cybersécurité, la seconde s'est attachée à la législation antiterroriste.

Le forum de quatre jours consacré à la sécurité de l'Internet, qui s'est achevé le 13 décembre, était organisé par le ministre délégué auprès du ministre d'Etat pour l'Education, l'Emploi, la Formation professionnelle et les Nouvelles technologies, en partenariat avec l'Union internationale des télécommunications (UIT).

Son objectif était "la sensibilisation et la formation des intéressés à l’usage de l’outil informatique et de l’Internet sur des supports requis pour la garantie de la protection des données", ont expliqué ses organisateurs. "Elle a comporté des exposés sur la sécurité informatique et la prévention contre les effets consécutifs à l’anarchie en matière d’utilisation de l’informatique et de son usage négatif."

"Le renforcement de la sécurité des données et des réseaux est indispensable pour développer une société de l’information et ancrer la confiance entre les usagers des matériels et les applications des technologies de l’information et de la communication", a déclaré le ministre délégué auprès du ministre de l'Education Mohamed Ould Khouna.

Il a souligné l'importance de ce symposium comme moyen de "contribuer à limiter les défis techniques liés à la protection contre le crime commis par le canal de l’Internet et des sites à vocation immorale".

"Les progrès réalisés dans ce domaine et la diversification de l’usage des données nous imposent de réfléchir à la mise au point de plans et de mécanismes pour protéger les informations et données officielles et personnelles, et empêcher la piraterie cybernétique et les hackers de détruire les équipements électroniques de l’Etat", a expliqué la directrice générale adjointe des TIC, Zeinabou Mint Bouna.

Elle a attiré l'attention "sur la nécessité de soutenir et d’appuyer les citoyens, d’accompagner le développement technologique et d’en tirer profit dans tous les domaines".

Formation à la lutte contre le terrorisme

Pour sa part, l'autre séminaire du 12 décembre consacré à la lutte contre le terrorisme était organisé par le ministère de la Justice en partenariat avec la mission de coopération française en Mauritanie. Ce séminaire a proposé une formation des magistrats et des procureurs, centrée sur les moyens de protéger les libertés fondamentales dans le cadre de la lutte contre l'extrémisme.

Outre des débats sur la législation antiterroriste, les participants se sont intéressés aux règles régissant le travail des magistrats et des procureurs mauritaniens en termes de sauvegarde des droits et des libertés des personnes et des groupes dans les dossiers ayant trait au terrorisme.

"Le gouvernement mauritanien a pris les mesures nécessaires pour lutter contre le phénomène du terrorisme, à travers la mise en place de législations et de mécanismes... tout en garantissant les droits essentiels des accusés dans les affaires de terrorisme", a déclaré Kelly Oumar Sada, secrétaire général au ministère de la Justice.

"Le phénomène du terrorisme ignore les frontières et menace toutes les sociétés sans distinction", a-t-il ajouté. "De tels faits font qu’il est du devoir de tous les pays de le combattre et d’en faire une priorité."

Un avis partagé par Sylvain Fourcassié, chef du service de coopération et d’action culturelle à l’Institut français de Mauritanie. "La lutte contre la menace terroriste est au cœur de toutes les préoccupations", a-t-il déclaré.

"La Mauritanie a démontré qu’elle en fait un axe prioritaire, à travers l’arsenal législatif dont elle s’est dotée, permettant la création d’un pôle judiciaire spécialisé", a-t-il ajouté. "Ce pôle a à son actif un nombre important d’affaires instruites et un nombre tout aussi important de dossiers renvoyés devant les juridictions de jugement."

Par Bakari Gueye pour Magharebia à Nouakchott



 


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